Honda CRV, à l'écoute du public

Publié le 27 février 2008 dans 2008 par Denis Duquet

La troisième génération du CR-V a été lancée au printemps 2007 et ce véhicule est rapidement devenu l’un des plus populaires de sa catégorie dans les mois qui ont suivi. Cette fois, Honda continue d’identifier le CR-V comme un VUS compact, mais se comportant davantage comme un véhicule multisegment, en harmonie avec la tendance générale du marché qui voit la progression des véhicules utilitaires à vocation de plus en plus urbaine. Toujours selon Honda, ce marché devrait connaître une hausse de 15 pour cent au cours des trois prochaines années. Il ne faut pas conclure pour autant que ce nouveau CR-V a connu des transformations radicales. Elle a bénéficié d’une multitude de retouches qui ont eu pour effet d’accentuer son côté routier et l’agrément de conduite.

Plus large, plus basse

C’est d’ailleurs en raison de cette nouvelle orientation que la suspension a été abaissée de 33 mm, la garde au sol diminuée de 20 mm, tandis que les voies avant et arrière étaient élargies de 30 mm et 20 mm respectivement. Par ailleurs, l’empattement a été réduit de 5 mm. Ce ne sont pas des modifications spectaculaires, mais elles permettent de donner au CR-V une plus grande agilité, une meilleure tenue de route et par le fait même, un agrément de conduite plus élevé. C’est le premier modèle CR-V offert en version traction avant, en plus, bien entendu, de pouvoir être commandé avec le rouage intégral. Comme précédemment, il s’agit d’un mécanisme sur demande qui entre en fonction lorsque les roues avant patinent le moindrement. Le dispositif est similaire à celui du modèle antérieur, mais son temps de réponse est plus rapide. Malheureusement, qui gagne perd, puisque la boîte manuelle n’est plus au catalogue. L’automatique à cinq rapports devient ipso facto la boîte de vitesses de série. Elle est couplée à un moteur quatre cylindres de 2,4 litres d’une puissance de 166 chevaux, soit 10 de plus.

Le reste de la fiche technique est semblable à ce qui était disponible auparavant, sauf que la caisse est plus rigide en raison de l’utilisation d’acier de meilleure qualité à plus forte tenue en carbone. En chiffres, cela donne une hausse de 24 pour cent en torsion et de 32 pour cent en flexion. Au chapitre des suspensions, le levier triangulé inférieur de la suspension avant a été éliminé et les coussinets de caoutchouc sont plus souples afin d’améliorer le confort.

Design réussi

Le premier CR-V n’a jamais été conçu pour notre marché, et Honda avait joué d’audace en présentant ce modèle en 1997 au Canada. Le succès ne s’est pas fait attendre : le CR-V est devenu un populaire au sein de la marque. En fait, c’est le véhicule Honda le plus vendu de par le monde après la Civic et la Accord. Mais puisque la seconde génération apparue en 2002 ressemblait d'assez près à sa devancière, le temps était venu pour les stylistes de rajeunir fortement la silhouette. Le truc visuel sur le nouveau CR-V est sa fenestration latérale qui se termine en pointe vers le pilier C tandis que les feux arrière se poursuivent presque jusqu’au toit. Ce qui a pour effet d’alléger la silhouette tout en lui insufflant beaucoup de dynamisme. Au premier coup d’oeil, le CR-V nous semble sportif, léger et agile.

Cette première impression est confirmée lorsqu’on prend le volant. Là aussi, la présentation du tableau de bord tient plus de l’auto que du VUS. Et si vous aimez le bleu, vous apprécierez l’éclairage des cadrans. Comme toute Honda qui se respecte, la finition est irréprochable tout comme la qualité d’assemblage. Par contre, la texture des plastiques pourrait être meilleure. Sur la route, malgré les dires du constructeur qui nous promet quasiment un comportement routier sportif, l’agrément de conduite est bon mais ne se situe pas au même niveau que sur une authentique sportive. Il est vrai que le moteur est performant, que la boîte automatique passe les rapports avec douceur et rapidité, que la tenue de route est excellente, mais il ne faut jamais oublier qu’il s’agit d’un utilitaire sport à tendance multisegment dont le centre de gravité demeure toujours relativement élevé et dont le poids est plus élevé qu’une berline sport. Ces deux caractéristiques font sentir leur présence. Le roulis est fort bien contrôlé et la que direction bénéficie d’une assistance juste ce qu’il faut, mais sans plus.

Somme toute, le nouveau CR-V se veut une nette amélioration sur le plan esthétique, mécanique et dynamique. Par contre, les améliorations ne sont pas spectaculaires, mais dignes de mention. Après tout, il était parmi les meilleurs de sa catégorie avant sa révision. En terminant, et je sais que cela en attristera plusieurs, la fameuse table à pique-nique qui était placée sous le plancher de la soute à bagages est remplacée par un système de rangement intégré à même le plancher du coffre. Probablement parce que les planificateurs de la compagnie estiment que les acheteurs potentiels vont davantage fréquenter les restaurants que les campings et les haltes routières.

Feu vert

Silhouette rajeunie
Faible consommation
Comportement routier
Mécanique fiable
Traction disponible

Feu rouge

Boîte manuelle éliminée
Performances moyennes
Agrément de conduite mitigé
Certaines versions onéreuses
Espace avant limité pour les pieds

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