Audi TT, bande à part

Publié le 27 février 2006 dans 2006 par Denis Duquet

Alors que toutes les berlines de la marque Audi sont d’un grand conservatisme en fait de design, le modèle TT se démarque par une silhouette vraiment unique en son genre, qui s’inspire des voitures Auto Union des années 30 tout en possédant quand même beaucoup de modernisme. Même plusieurs années après son lancement, elle continue de ressembler à un prototype qui se serait échappé du bureau d’études de la compagnie. Si le coupé fait l’unanimité de par ses formes fluides et arrondies, le roadster est loin de jouir du même accueil.

Un peu comme la Nissan 350Z Cabrio, il semble que l’addition d’un toit souple rend la présentation quasiment caricaturale. Par contre, une fois que celui-ci est remisé, la petite TT gagne en esthétique sans pour autant être capable de nous séduire comme le coupé.

En fait, tout est design sur cette voiture et pas seulement l’extérieur. Dans l’habitacle, les stylistes se sont amusés à donner un air d’exclusivité à presque tous les éléments. La poignée intérieure de fermeture de la portière est dotée d’un cabochon circulaire qui est semblable à celui placé derrière le levier d’ouverture, un panneau pivotant en aluminium brossé cache les commandes de la radio aux yeux des voleurs, la console centrale est reliée à la planche de bord par des bras en aluminium, et j’en passe. Ajoutons que les commandes des sièges chauffants, des clignotants d’urgence, de désengagement du système de stabilité latérale sont des boutons-poussoirs circulaires bien en évidence sur la partie supérieure de la planche de bord. Enfin, les buses de ventilation circulaires sont entourées d’un cercle en aluminium qui en commande l’ouverture et la direction. Chez Audi, la politique est d’être un meneur en fait de design intérieur, et les stylistes maison nous ont démontré encore une fois leur grande compétence.

Origines modestes

En fait, le design de cette TT est tel que plusieurs acheteurs ignorent le fait que cette belle germanique est d’origine plutôt modeste et qu’elle n’est pas entièrement assemblée en Allemagne. Contrairement à la Porsche Boxster ou encore à la Mercedes SLK, sa plate-forme n’est pas de lignée haut de gamme puisqu’il s’agit de celle utilisée sur les Volkswagen Golf/Jetta/New Beetle. De plus, c’est à l’usine d’Hyör en Hongrie que ces petites Audi sont assemblées. Je sais que ces considérations n’ont rien à voir avec le rendement et le comportement routier de la voiture, mais pour plusieurs, un pedigree, c’est primordial !

Le modèle de base est propulsé par l’incontournable moteur quatre cylindres 1,8 litre d’une puissance de 225 chevaux. Compte tenu du poids relativement léger du coupé, c’est suffisant pour obtenir des accélérations intéressantes, surtout avec la boîte manuelle à six rapports qui permet de bien exploiter la puissance de ce moteur. Sur la route, malgré des dimensions assez petites, la voiture ne semble pas toujours agile et la suspension paraît vraiment sèche sur nos routes défoncées qui sont la norme plus que l’exception. Aborder un virage à haute vitesse sur une route bosselée nous prouve que le châssis est solide, la suspension ferme et la voiture sautillante. De plus, le moteur turbo semble parfois peiner à la tâche et son régime est généralement élevé en raison d’un couple inférieur à celui du moteur V6 proposé en option. Bref, la voiture est jolie et performante, mais elle paraît quelque peu étriquée en raison d’un moteur qui ne semble pas aimer qu’on le sollicite. Sur une note plus positive, le dispositif de rouage intégral Quattro est toujours à la hauteur de sa réputation.

Six raisons d’aimer

C’est pour corriger cette caractéristique de moteur parfois essoufflé que les ingénieurs ont doté la TT d’un moteur V6 de 3,2 litres. Offert depuis l’an dernier avec sa boîte automatique à six rapports de type DSG, c’est le remède que le « Docteur Performances » a prescrit pour réconcilier cette voiture avec les amateurs de conduite plus musclée. Avec ses 250 chevaux, il surpasse le moteur de série de 25 chevaux, mais c’est surtout sa gestion du couple qui nous le fait préférer. En effet, en pleine accélération initiale, ce moteur nous fournit un couple bien senti et nous n’avons plus cette impression de moteur à l’effort comme c’est le cas avec le moteur 1,8 litre turbo.

Il est vrai que les puristes vont rechigner et déplorer l’absence d’une boîte manuelle pour cette voiture à vocation sportive. Par contre, on peut leur répondre que cette boîte DSG – Direct Shift Gearbox- est l’une des plus avancées qui soient sur le plan technique. En effet, elle est à double embrayage. Ce qui signifie que le rapport supérieur ou inférieur à celui qui est utilisé est déjà présélectionné. En mode séquentiel, les passages des rapports sont instantanés. L’utilisation des palettes de passage des rapports montés derrière le volant permet de jouer au pilote de F 1. Le levier de vitesse en mode « S », les changements de rapports sont moins espacés et ça déménage croyez moi! Bien que la suspension du roadster me soit apparue brutale en conduite à haute vitesse sur une route secondaire, c’est tout un feeling de s’éclater au volant d’une voiture de ce gabarit et de ce tempérament. Et sur la voiture de presse utilisée pour cet essai, nous avons remarqué l’absence de bruits de caisse. Ce qui est d’autant plus remarquable que j’étais au volant du roadster qui n’a pas toujours été exemplaire à ce chapitre. Par contre, vous devez avoir une grande souplesse des articulations pour vous glisser derrière le volant. Vous devez également être un as de la conduite aux rétroviseurs extérieurs puisque la visibilité arrière du cabriolet est très difficile et ce n’est guère mieux sur le coupé. Il faut donc souffrir pour conduire une belle bagnole.

Feu vert

Design accrocheur
Tableau de bord inédit
Tenue de route impeccable
Système Quattro
Moteur V6

Feu rouge

Visibilité arrière atroce
Suspension très ferme
Habitacle exigu
Coffre trop petit

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