Audi A4/S4, le soutien de famille
La A4 joue le même rôle chez Audi que la Série 3 de BMW ou encore la Classe C de Mercedes, leur grande popularité permet à ces constructeurs d’engranger des profits et de faire tourner la compagnie. Il leur est alors possible de créer des voitures de faible diffusion qui contribuent à leur prestige comme la Audi A8 ou encore la TT. C’est sans doute pour ces raisons que la nouvelle version de la A4 nous arrive, bien que le dernier modèle n’ait été dévoilé qu’en 2002. La nouvelle Série 3 de BMW doit y être pour quelque chose…
Il faut également vous faire part de cette légende urbaine qui circule dans plusieurs milieux voulant que la direction ait déclaré : « Tant qu’à changer le moteur, pourquoi ne pas redessiner toute la voiture ? » En effet, le moteur quatre cylindres 1,8 turbo de la version précédente a été remplacé par un tout nouveau moteur 2,0 litres turbo d’une puissance de 200 chevaux. Nous y reviendrons. Mais les changements se sont surtout soldés par l’apparition de cette nouvelle calandre corporative dont la grille se poursuit sous le longeron horizontal du pare-choc. Ce n’est pas la trouvaille du siècle en fait d’esthétique, mais cela a au moins l’avantage d’augmenter l’identité visuelle de la A4, le modèle à tout faire chez ce constructeur. Toujours à propos du design, l’habitacle est demeuré sensiblement le même. En fait, à part le volant qui est tout nouveau, le tableau de bord et ses commandes m'ont paru semblables à l’ancienne version.
Moteurs de pointe
En fait, si tous ces changements esthétiques ont été effectués, c’est pour souligner l’arrivée de nouveaux moteurs sous le capot. Le moteur V6 est dorénavant d’une cylindrée de 3,2 litres et sa puissance est de 255 chevaux. Livré uniquement avec le rouage Quattro et la boîte automatique Tiptronic à six rapports, il est capable de boucler le 0-100 km/h en 6,6 secondes, ce qui est digne de mention. Ce moteur bénéficie dorénavant de l’injection d'essence directe, une caractéristique généralement réservée aux voitures de course de haut niveau.
Mas le moteur qui fait jaser le plus est sans aucun doute le nouveau moteur quatre cylindres turbo de 2,0 litres d’une puissance de 200 chevaux, ce qui est remarquable compte tenu de la cylindrée. Et si vous aimez les exclusivités, il est présentement le seul moteur sur le marché à combiner la technologie de l’injection directe et de la turbocompression. Vous aurez en outre l’embarras du choix lorsque viendra le temps de sélectionner une boîte de vitesses. En effet, la A4 peut être commandée avec traction avant et boîte de vitesses à rapports continuellement variables ou encore avec une boîte manuelle à six rapports. L’intégrale Quattro peut être commandée avec la manuelle ou l’automatique Tiptronic, toutes deux à six rapports.
Et pour finir ce défilé de mécanique sophistiquée, les versions S4 de la berline ou de la Avant sont propulsées par le moteur V8 4,2 litres de 340 chevaux. Une fois de plus, ça décoiffe à coup sûr ! Encore une fois, la boîte manuelle ou automatique à six rapports est au choix tandis que l’intégrale Quattro est de série. Avec un tel rapport poids/puissance, il n’est pas surprenant de constater que le 0-100 km/h est l'affaire de 5,3 secondes avec la boîte manuelle. Et Audi s’empresse de nous informer que la vitesse maximale de 250 km/h est limitée électroniquement tout en nous incitant à respecter le code de la route. Je me demande d’ailleurs quelle serait la vitesse maximale de ce bolide si la vitesse n’était pas limitée.
Tout un moteur !
Même si le nouveau moteur quatre cylindres 2,0 litres turbo peut être considéré comme une version évolutive du moteur 1,8 T de l’an dernier, il faut absolument souligner ses qualités. Son prédécesseur était l’un des favoris de l’équipe du Guide en raison de sa capacité à toujours offrir la puissance demandée au bon moment. Il n’était pas nécessaire d’attendre que le régime idéal ait été atteint pour que la puissance soit délivrée. Cette fois, c’est encore mieux. Non seulement il y a un gain de 30 chevaux, mais cette cavalerie manifeste sa présence à un plus bas régime, le tout avec une grande douceur. Il y a toutefois un mais. En effet, mes rapports avec la boîte de vitesses manuelle n’ont pas toujours été conviviaux : dans la circulation urbaine, la première me semblait trop courte, la seconde un peu trop longue de sorte que je devais effectuer un va-et-vient entre ces deux rapports lorsque je circulais en ville. De plus, la pédale d’embrayage n’était pas tellement progressive. Tant et si bien que j’aurais presque souhaité pouvoir disposer de la boîte automatique à six rapports dont le fonctionnement impressionne. Mais j’ai changé d’idée dès que je me suis retrouvé sur une route en lacet.
En plus d’une tenue de route exemplaire qui s’est améliorée cette année avec un meilleur feedback de la route, il faut ajouter que la position de conduite est excellente et que les sièges avant sont confortables en plus d’offrir beaucoup de support latéral. Par contre, puisque les dimensions sont demeurées inchangées, l’habitabilité est moyenne, surtout aux places arrière. Et si vous voulez combiner l’utile à l’agréable, la Avant avec son hayon et sa soute à bagages modulaire est à considérer. Comme toujours, la finition est impeccable et l’agencement du tableau de bord exemplaire.
Et le mot de la fin : la fiabilité est en progrès depuis plusieurs mois !
Feu vert
Silhouette rajeunie
Moteurs sophistiqués
Finition exemplaire
Tenue de route améliorée
Agrément de conduite
Feu rouge
Calandre controversée
Places arrière exiguës
Prix élevé S4
Embrayage peu coopératif