Acura TL, le p'tit bonheur
Sans le savoir, Félix a déjà chanté l’Acura TL. Bien loin de moi l’idée de réduire une œuvre de Leclerc au rang de l’automobile, mais force est d’admettre que Acura a réussi, avec sa TL, à élever l’automobile à un niveau quasiment artistique. Ce qui ne veut pas dire que cette voiture est parfaite, mais elle possède un caractère certain et un charisme indéniable. Curieusement, ce sont exactement ces qualités qui manquaient aux produits Acura il n’y a pas si longtemps !
L’Acura TL a été modifiée de pied en cap il y a deux ans. Puisque l’ancienne version était aussi agréable à conduire qu’un voilier une journée sans vent, et aussi intéressante à regarder qu’une tour Eiffel en cure-dents, il faut souligner le courage dont les dirigeants de la marque de prestige de Honda ont fait preuve lorsqu’ils ont décidé de conserver la dénomination TL. Comme le dit le dicton hispano-russe, c’est par la qualité du produit final que la vérité parle.
ÉQUILIBRE GÉNÉRAL
Les lignes de la TL attirent immanquablement le regard (le mien en tout cas). Si la partie avant se montre discrète et subtile, l’arrière bénéficie de plus de « punch » visuel. Le coffre légèrement relevé, les feux très distinctifs et les sorties d’échappement rectangulaires ne laissent pas indifférent. Et la découpe très accentuée des portières arrière ajoute encore plus de dynamisme à l’ensemble. Cette découpe, par contre, n’autorise pas un accès aisé aux places arrière. Voilà un bien moindre problème ! La bagnole a même des relents d’Europe, chose assez rare chez une asiatique. L’habitacle fait preuve d’autant de recherche stylistique et les matériaux présentent une qualité qui fait plaisir aux yeux et aux doigts qui s’y frottent. Même les jauges électroluminescentes du tableau de bord se mêlent d’esthétique et réussissent, avec leurs chiffres blancs sur fond noir, leurs aiguilles rouges et leurs lignes de gradation bleues à égayer les pupilles. Les sièges avant sont confortables et retiennent assez bien le pilote et son passager dans les virages pris à bonne allure. Il va de soi que la qualité de l’assemblage et l’attention portée aux détails sautent aux yeux.
Les places arrière procurent un bon confort mais d’aucuns trouvent que leur assise est trop basse par rapport à la ligne de la caisse (la jonction entre les portières et les vitres). Même si Acura prétend que la TL est une cinq places, il serait plus honnête de ne parler que de quatre. D’ailleurs, on retrouve peut-être trois ceintures à l’arrière mais il y a seulement deux appuie-tête… Mentionnons aussi une visibilité 3/4 arrière plutôt pénible en raison d’un beau mais très large pilier C (situé entre les portes arrière et la lunette arrière). Le coffre, relativement vaste, possède une ouverture très grande, une denrée rare ces temps-ci. Malheureusement, il est impossible d’abaisser le dossier des sièges arrière pour accroître son volume. Les amateurs de ski ou de 2X4 (qui, en fait, font 1 1/2 x3 1/2 !) ont tout de même droit à une trappe.
QUAND T’ES BON, T’ES BON !
La TL se décline en quatre niveaux de présentation : TL, TL avec groupe Navigation, Dynamic et Dynamic avec groupe Navigation. C’est cette dernière livrée que nous avons testée. Bien entendu, le groupe Navigation inclut, entre autres, un système… de navigation (!) avec reconnaissance de la voix bilingue et écran de 8“. Voilà qui est très bien, mais dès qu’on s’éloigne des grands centres comme Montréal ou Québec, la carte routière est dépaysée. Quand, en plus, un rayon de soleil vient s’en mêler, l’écran devient aussi utile qu’une cassette vidéo dans un lecteur DVD. Dans la rangée des accessoires utiles, nous retrouvons des coussins gonflables à l’avant, sur les côtés ainsi que des rideaux, et ce, peu importe la version retenue. Il y a aussi les phares au xénon qui s’avèrent de précieux alliés.
Sur la route, l’Acura TL continue d’impressionner. On n’a certes pas affaire à une sportive à tout crin (la direction plus ou moins communicative nous le rappelle rapidement…) mais à une voiture au comportement très serein. Dans les courbes prises avec un certain mépris des lois, on dénote une grande stabilité et les suspensions, justes assez fermes et combinées à un châssis hyper solide, assurent une tenue de route sécurisante, malgré un léger sous-virage. Pour contrer les lois de la physique, le conducteur peut compter sur un contrôle de traction efficace quoique peu discret. Répondant aussi au qualificatif « peu discret », mentionnons le rayon de braquage… Quant au moteur, un V6 de 3,2 litres, il faudrait être de très mauvaise foi pour lui reprocher quoi que ce soit. En fait, on pourrait lui en vouloir de ne consommer que de l’essence super. À plus de 1 $ le litre, on commence à être plus chatouilleux même si sa consommation se montre très raisonnable. Ce moteur de 270 chevaux est par ailleurs silencieux, souple et performant. Les transmissions qu’on lui a assignées remplissent merveilleusement leur rôle. L’automatique possède cinq rapports, mais le passage entre ces rapports se montre tellement discret qu’on se demande s’il y en a bien cinq ! Quant à la délicieuse transmission manuelle à six rapports, disponible uniquement sur les modèles Dynamic, son maniement doit être cité en exemple et l’embrayage, bien qu’un peu difficile à « saisir » au début, se montre tout aussi génial dès que la jambe gauche a bien jugé sa course.
Malgré quelques détails à revoir, l’Acura TL sait faire le bonheur de ses propriétaires. De plus, elle est fiable, plus que le p’tit bonheur de Félix qui l’a laissé tomber ! Et il ne faudrait pas oublier que cette fiabilité se traduit en sous lorsque vient le temps de vendre !
Feu vert
Comportement routier rassurant
Habitacle silencieux
Finition monastique
Moteur volontaire
Fiabilité honorable
Feu rouge
Direction peu communicative
Grand rayon de braquage
GPS inutile hors des grands centres
Accès aux places arrière pénible
Sonorité radio plutôt ordinaire