Acura RSX, doigts de fée

Publié le 27 février 2006 dans 2006 par Alain Morin

Il y eut la légendaire Acura Integra. Mais le temps ayant fait son œuvre, il fallait passer à autre chose. En 2002, est donc arrivée l’Acura RSX. Les amateurs de performances ont bien ressenti quelques frissons désagréables, mais il leur a suffi de conduire la RSX une seule fois pour comprendre que l’essence même de l’Integra avait été préservée… et bonifiée, ce qui n’est pas peu dire ! Pourtant, il demeure toujours un noyau de fanatiques qui lui reprochent son côté plus bourgeois, moins affûté. Tant pis pour eux !

La RSX se décline en deux modèles, soit de base et Type S, dont nous reparlerons plus loin. La RSX propose trois niveaux de présentation, soit de base, Premium et Premium Cuir. Outre des éléments de luxe différents qui ajoutent au prix, la mécanique demeure la même. Il s’agit d’un quatre cylindres de 2,0 litres développant 160 chevaux et 141 livres-pied de couple. Ce moteur, à la cylindrée plutôt modeste, affiche tout de même une belle ferveur. Et si on a pris soin de choisir la transmission manuelle à cinq rapports, au maniement fort agréable, on risque de ne plus jamais vouloir toucher à une automatique de sa vie ! L’embrayage est progressif et le passage entre les vitesses s’effectue rapidement. Seul bémol, la quatrième et la cinquième vitesse pourraient être mieux étagées. À 100 km/h en cinquième, le moteur tourne à 2 750 tours/minute, ce qui entraîne une augmentation de décibels et ajoute à la consommation d’essence. Il ne s’agit cependant pas d’un défaut majeur. Il existe aussi une automatique à cinq rapports avec mode séquentiel SportShift. Sans s’avérer aussi agréable à utiliser que la manuelle, le Sportshift possède au moins le mérite de ne pas trop s’ingérer dans le travail du pilote comme le font trop de transmissions de ce genre qui changent les rapports quand bon leur semble. Quant à la tenue de route, elle demeure toujours prévisible ce qui veut dire que dans la majorité des cas, le sous-virage se contrôle aisément et simplement en relâchant un tantinet l’accélérateur. Merci au châssis très rigide auquel on a accroché des suspensions fermes, certes, mais pas inconfortables. En tout temps et à n’importe quelle vitesse, cette Acura se révèle très stable et même sécurisante, lors d’une tempête de neige, par exemple… pour autant qu’on ait pris soin d’installer quatre bons pneus d’hiver.

La carrosserie a été légèrement revue l’année dernière (les phares et les feux arrière, surtout) mais l’habitacle n’a pas connu cette joie. Cela ne veut pas dire qu’il soit en retrait de la concurrence, loin de là ! Même si le volant ne s’ajuste pas en profondeur, il est très facile de trouver une excellente position de conduite. Il renseigne très bien sur l’état de la chaussée et sa vivacité surprend. Les sièges avant sont tout nouveaux, et bien qu’ils soient confortables, ils présentent un coussin marqué d’une couture profonde que mes fesses appréciaient peu. Et les gens de grande taille risquent d’être rapidement en brouille avec le rebord du toit… Les places arrière, elles, ont fait l’unanimité. Il est difficile de s’y rendre et de s’en déprendre, elles sont dures et télégraphient joyeusement les moindres interstices de la chaussée. Quant au coffre à bagages, il présente de bonnes dimensions mais son seuil de chargement est beaucoup trop élevé. Et le système audio, fidèle à la tradition Honda/Acura, possède une sonorité assez cacanne, merci.

TYPE S OU TIGRESSE ?

La RSX, c’est bien mais la RSX Type S, c’est mieux ! La Type S offre la même cylindrée que la RSX, soit 2,0 litres, mais poussée à 210 chevaux. Par contre, il faut aimer jouer de l’embrayage puisque cette puissance, ainsi que le couple maximum sont atteints très haut, soit à 7 800 et 7 000 tours/minute respectivement. Ce qui signifie que si le moteur ne hurle pas, il ne se montre pas tellement plus performant que le 2,0 litres ordinaire. D’ailleurs, ce moteur tourne à 3 000 tours/minutes à 100 km/h en sixième vitesse, ce qui devient rapidement agaçant sur une autoroute. Cela a au moins le mérite d’éviter de rétrograder à la moindre occasion. Seule la transmission mécanique à six rapports est offerte et elle se laisse joyeusement manipuler. Cependant, on dénote quelquefois une légère imprécision lors des changements de vitesse.

La bête qu’est la Type S fait appel à des suspensions plutôt fermes que les corps sensibles pourraient ne pas aimer. Lesdites suspensions, par contre, autorisent une tenue de route supérieure et le sous-virage initial se montre toujours facile à contrôler. Pour « rattraper » les erreurs, la RSX-S fait confiance à des freins à disques ABS puissants. En revanche, l’absence d’un système de contrôle de traction se traduit souvent par des pertes d’adhérence du train avant. Pour justifier son prix plus élevé de plus ou moins 8 000 $ par rapport à la version de base, la Type S propose aussi quelques attributs cosmétiques. On y retrouve de plus une chaîne audio Bose à six haut-parleurs à la sonorité correcte, sans plus.

L’Acura RSX, avec sa jolie frimousse, sa légendaire fiabilité et ses moteurs performants est en mesure de conquérir un vaste public. Il y a même la possibilité d’ajouter des éléments A-Spec à la RSX (suspensions plus rigides, freins plus mordants et pneus 17“ de haute performance). Si vous avez ou projetez avoir des enfants, il faudrait peut-être regarder ailleurs…

Feu vert

Moteurs performants
Type S frivole
Tenue de route sportive
Style épuré
Fiabilité prouvée

Feu rouge

Places arrière pénibles
Suspension sèche (Type S)
Moteurs bruyants à haut régime
Sonorité radio très moyenne
Cache-bagages peu commode

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