Pontiac Solstice/Saturn Sky, une belle gueule avant tout
Il est très facile de tomber sous le charme de ce duo dès le premier coup d'œil. Il faut avouer que GM a frappé fort au chapitre du style en lançant récemment deux magnifiques roadsters dont les lignes n'ont rien à envier à quelques grandes sportives offertes à gros prix. Cependant, malgré leurs beaux yeux, la Saturn Sky et la Pontiac Solstice cachent quelques désagréments qui malheureusement entachent leur fiche d'assiduité.
Alors que Mazda, avec sa MX-5, avait le champ libre depuis plusieurs années dans le créneau des roadsters abordables, GM joue les troubles fêtes en introduisant deux véhicules quasiment en même temps. Construites sur une toute nouvelle plate-forme, appelée Kappa, ces deux jumelles partagent toutes leurs composantes mécaniques et ne se distinguent pratiquement que par leur style. Parlant de style, elles en affichent tout un!
Exotisme abordable
Si la Pontiac Solstice s'avère séduisante, la Sky me semble encore plus réussie, notamment en raison de son avant plus agressif et plongeant, de son capot intégrant deux prises d'air factices ceinturées de chrome, et de ses ailes à l'avant imitant celles de la Corvette. Ajoutez des jantes de 18 pouces et vous obtenez une voiture qui vous assure de ne pas rester anonyme. Mon premier contacter avec la Sky s'est fait par une magnifique journée d'été. Une fois la capote rabattue, quel plaisir que de circuler sous le ciel bleu, cheveux au vent tout en écoutant ma musique préférée avec un système audio qui n'est pas piqué des vers. Voilà une voiture qui fera tourner bien des têtes, chose plutôt rare pour un véhicule relativement abordable. C’est ce que GM désire nous vendre.
Cependant, ce joli minois cache quelques vices qui, sous les nuages, peuvent devenir plutôt irritants. Le tout débute par un habitacle dont la finition n'est pas sans reproche. Malgré des améliorations notoires, il manque encore un peu de travail. On note également l'absence d'espace de rangement, et certains n'apprécieront pas l'exiguïté de l'habitacle. Cet élément est notamment apporté par l'imposant tableau de bord, ainsi que par la console centrale qui semble aussi souffrir d'embonpoint. Même s'il faut s'attendre à ce type de problème à bord d'un roadster, la concurrence fait mieux à ce chapitre.
Du toit au réservoir d'essence
On peut pardonner les quelques désagréments reliés à l'habitacle, mais c'est lorsque l'on manipule la capote souple que l'on découvre les principaux irritants de ce duo de choc. Cette dernière s'avère très difficile à accrocher ou à décrocher (il faut pratiquement être deux). De plus, une fois rabattue, elle ampute presque tout l'espace de chargement, d’autant plus que le réservoir d’essence utilise la majeure partie de cet espace. On se demande comment GM a pu , concocter un tel aménagement, surtout qu'il s'agit d'une toute nouvelle plate-forme, donc en théorie, on n’avait aucun compromis à faire. Dommage, puisque ces éléments viennent entacher un produit qui aurait pu être encore plus compétitif.
Pour le tourisme avant tout
De prime à bord, la Sky et la Solstice adoptent un comportement sportif. L’une ou l’autre affiche un bel aplomb en virage, notamment en raison de son châssis rigide et de sa suspension indépendante aux quatre roues. Si on note quelques transferts de poids en accélération ou au freinage, ses jantes de bonnes dimensions atténuent cet effet en virage. En modèle de base, le moteur quatre cylindre de177 chevaux semble avoir de la difficulté à doter la voiture de réelles performances. En condition normale, il suffit à la tâche, mais en conduite sportive, le poids important de la voiture ainsi que la taille des roues ont l’air de lui nuire.
Les amateurs de performances pourront alors se tourner vers la Solstice GXP ou la Sky Redline, deux modèles dont les performances sont rehaussées par la présence d'un moteur Ecotec de 2,0 litres suralimenté. Fort de ses 260 chevaux, il s'acquitte beaucoup mieux de sa tâche et appuie mieux les prétentions sportives de cette voiture. C'est son couple, soit 260 lb-pi dès les 2 500 tr/min, qui lui procure son principal avantage par rapport au modèle de base. Sa puissance est bien distribuée sur toute la bande de régimes, donc linéaire et sans délai. Voilà un élément reproché à bon nombre de moteurs suralimentés. Fait intéressant, l'ajout de l'injection directe permet une économie d'essence accrue, malgré la puissance supérieure de ce moteur.
Finalement, en dépit de quelques désagréments, ce duo est certainement capable de faire chavirer les cœurs. Dans un segment où l'esthétisme prime sur l'aspect fonctionnel, la Sky et la Solstice représentent des choix qui vous permettront de ne pas passer inaperçu. Si la concurrence propose un peu plus de maturité, la Solstice et la Sky offrent en revanche de la nouveauté et de l'exotisme. Avec leur prix relativement abordable, voilà qui explique l'engouement qu'elles suscitent.
Feu vert
Style à faire tourner les têtes,
puissance supérieure (modèles GXP et Red Line),
tenue de route sportive
Feu rouge
Habitacle exigu, insonorisation et manipulation du toit,
manque d'espaces de rangement,
modèle de base plutôt anémique