Mercedes-Benz Classe C 2012: Méli Mélo à Tenerife

Publié le 25 mars 2011 dans Premiers contacts par Denis Duquet

Lorsque les grands constructeurs automobiles présentent un nouveau modèle, le processus est relativement simple. On invite les journalistes de partout dans le monde à venir essayer la nouvelle création. Pour tenter d'obtenir une opinion favorable, on nous propose souvent une destination exotique. Une fois sur place, l'organisation est généralement impeccable et nous pouvons conduire tant que nous voulons les modèles qui parviendront au Canada. Mais même les compagnies possédant une excellente réputation dans l'organisation de voyages de presse peuvent trébucher. J'en ai eu récemment l'expérience avec Mercedes-Benz dont l'organisation a connu certains ratés lors du lancement de la nouvelle berline de la Classe C.

Mais avant de parler de l'essai routier proprement dit, voici donc ce que nous réserve la nouvelle Classe C qui sera vendue au Canada.

La génération du raffinement

La présente génération de la Mercedes-Benz Classe C a été lancée en 2007 en tant que modèle 2008. Jusqu'à cette date, les modèles de la Classe C étaient d'intéressantes voitures, mais c'était plutôt sobre en fait de stylisme et de conduite. Cette génération a fait un grand pas en avant avec une silhouette nettement plus sportive et plus typée qui a positionné cette voiture entre une sportive à tout crin et une berline de directeur de funérailles. De plus, les multiples moteurs disponibles permettaient de bien choisir le type de voiture que l'on voulait obtenir. Enfin, la nouvelle plate-forme était extraordinaire.

Le temps  était venu de dépoussiérer quelque peu ce modèle. Cette fois, pas de changements spectaculaires, pas de silhouette entièrement revue, mais quelques retouches esthétiques afin de rajeunir la silhouette ainsi que quelques modifications apportées au chapitre des groupes propulseurs. Bref, cette voiture veut être de son époque et les ingénieurs ont pris les moyens pour l'adapter aux besoins du jour. Selon Mercedes-Benz il s'agit de la plus importante révision intérimaire de ce modèle puisqu'on a remplacé plus de 2000 pièces dans la voiture.

C'est l’avant qui importe

Lorsqu’on regarde cette nouvelle génération de la Classe C de profil, les changements paraissent relativement modestes. Puis lorsqu'on se déplace vers l’avant, les changements sont nettement plus importants. C'est ainsi, que toute la partie avant est modifiée avec de nouveaux phares de route, un nouveau capot en aluminium, une grille de calandre révisée et des feux de route associés à des clignotants de type LED. Il faut savoir, que les phares de jour sont dorénavant obligatoires dans toute la communauté européenne, ce qui a permis aux stylistes de la compagnie de profiter de l'occasion pour redessiner les blocs optiques. Pour en revenir à la grille de calandre, précisons qu'elle diffère selon les modèles. Il y en a une qui est constituée de plusieurs languettes horizontales et l'étoile d'argent trône sur le dessus du capot. Il y en a une autre, beaucoup plus élégante, qui accueille l'étoile d'argent en son centre comme sur les modèles plus sportifs de la marque.

Les modifications à l'arrière sont plus modestes. On note tout d'abord un nouveau pare-chocs qui est davantage intégré au diffuseur arrière. En outre, les feux accueillent dorénavant des diodes électroluminescentes. Dans l'habitacle, au premier coup d'œil, on se rend compte qu'il y a eu des changements, mais sans trop savoir ce qu'ils sont car c'est nettement plus évolutif que spectaculaire. On remarque en tout premier lieu le nouveau volant. Celui-ci possède une partie inférieure plane sur les modèles C300 et C350. Quelques retouches ont été effectuées sur les cadrans indicateurs qui sont nettement plus faciles à consulter. Les buses de ventilation sont également nouvelles. Celles placées aux extrémités sont circulaires et celles logées au centre sont rectangulaires. De plus, les appliques en bois sont plus larges et inspirés de la berline de Classe  E.

Il faut également souligner que l'affichage de la télématique a été modifié et celui-ci est nettement plus imposant que précédemment. Bien entendu, la qualité des matériaux et de la finition est toujours de très haut niveau. Il est difficile pour une compagnie de se renouveler à ce chapitre, mais même s'il s'agit d'une évolution relativement sage, c'est bien réalisé et on n'a pas passé à côté de la cible.

De nouveaux moteurs

Le plus important dans cette nouvelle génération de berline de la Classe C est l'arrivée de deux nouveaux groupes propulseurs et l'amélioration au chapitre de la consommation des moteurs déjà au catalogue. Ces deux nouveaux groupes propulseurs comprennent en premier lieu un moteur quatre cylindres de 2,5 litres qui est offert sur la version à roues motrices arrière. Doté de l'injection directe, afin d'offrir une économie de carburant intéressante, ce quatre cylindres turbocompressé produits 220 chevaux et 229 lb-pi de couple. Mercedes-Benz annonce un temps d'accélération de 7,2 secondes. La transmission automatique, la seule disponible, est la 7 G-Tronic qui, comme son nom l'indique, est une transmission à sept rapports.

L'autre nouveau moteur est un V6 de 3,5 litres également à injection directe et il produit 101 chevaux de plus que le quatre cylindres. Il est également associé à la même transmission que ce dernier. Toujours selon Mercedes-Benz, ce moteur permettrait de boucler le 0-100 k/h en six secondes.

Finalement, les modèles C250 4Matic et C300 4Matic sont de retour. Le premier avec un moteur V6 de 250 chevaux et le second avec un V6 de 3,0 litres. Encore une fois, c'est la transmission automatique à sept rapports qui est disponible. Bien entendu, il ne faut pas oublier la version C63 AMG qui est équipée du même moteur V8 6,2 litres que précédemment. Par contre, la transmission 7G-Tronic est remplacée par la boîte AMG SPEEDSHIFT à sept rapports. Il s'agit de la même transmission qui est offerte sur l’E 63 AMG et elle possède le mode «Race Start ». Détail à souligner, les personnes qui vont opter pour le groupe Performance vont bénéficier d'un moteur produisant 30 chevaux supplémentaires tandis que la vitesse de pointe est portée à 280 km/h.

Donc, pour résumer:

La C250 reçoit le nouveau quatre cylindres 2,5 litres et la C250 4Matic continue avec le V6 de 2,5 litres. La C300 est abandonnée et la C300 4Matic est de retour avec son V6 de 3,0 litres. La C350 et la C350 4Matic ont droit au nouveau V6 de 3,5 litres. Et la C63AMG continue d'impressionner avec son V8 de 6,2 litres de 451 chevaux.

Bien entendu, tous les modèles peuvent être équipés de multiples options améliorant la sécurité, le confort et les performances. La liste est quasiment infinie. Par contre, il est intéressant de souligner que le mécanisme «Attention Assist » est de série. Ce système informe le conducteur qu'il risque de s'assoupir au volant et lui conseille de s'arrêter pour se dégourdir et se réveiller.

Imbroglio ibérique

Voilà pour la présentation des différentes versions qui seront disponibles. J'étais passablement excité à l'idée de conduire cette nouvelle génération de la Classe C. Aussitôt débarqués de l'avion à l'aéroport de Tenerife, mon copilote et confrère Jacques Deshaies et moi nous nous dirigeons rapidement vers le kiosque de sélection des voitures. Règle générale, les gens procèdent avec calme. Mais puisque notre groupe de journalistes comprend plusieurs confrères en provenance de la Russie, cela a rapidement dégénéré. Tant et si bien que la personne responsable de la distribution des modèles a été rapidement débordée. Ajoutons également que le nombre de modèles de Classe C dotés de la configuration canadienne en fait de moteur et de carrosserie était très faible.

Après plusieurs minutes de discussion, nous nous sommes extirpés de cette cohue avec les clés d'une C200 dotée d'une transmission manuelle à six rapports. Si vous avez lu ce qui précède dans ce texte, vous savez que ce modèle n'est pas disponible au Canada. Donc, après plus de 15 heures d'avion, nous nous retrouvons au volant d’un véhicule qui ne sera pas commercialisé sur notre continent. Comme dirait Charles Tisseyre, fabuleux ! Au moins, nous avions une berline qui était propulsée par un moteur à essence. D'autres confrères canadiens ont eu droit à une familiale propulsée par un moteur turbo diesel. Inutile de souligner que le sourire n'était pas de la partie.

Ceci dit, il faut prendre les choses en perspective. C'est vrai que notre groupe propulseur était quelque peu fantaisiste compte tenu de notre marché, mais nous avons été en mesure de pouvoir évaluer la tenue de route, la suspension et même les performances de ce moteur quatre cylindres qui cède plusieurs chevaux à la version 2,5 litres à injection directe. Malgré un déficit de plusieurs dizaines de chevaux par rapport au 2,5 litres, ce moteur quatre cylindres possédait un couple intéressant à bas régime et ses performances sont supposées nous permettre de boucler le 0-100 km/h en moins de 10 secondes. Ce qui est prometteur pour le nouveau moteur 2,5 litres.

Nous avons également été en mesure d'apprécier les nouveaux cadrans indicateurs nettement plus faciles de consultation tandis que le système de navigation par satellite a gagné en raffinement et en rapidité. En Europe, Mercedes-Benz propose en option un nouveau système de navigation relié à Google. Ce système sera ultérieurement disponible au Canada, mais pas pour l'année modèle 2012. En outre, le système start/stop qui coupe le moteur à l'arrêt est disponible sur les versions européennes mais ne traversera pas l'Atlantique.

En dépit de notre méli-mélo en fait de modèle essayé, nous pouvons tout au moins conclure que cette nouvelle génération est plus raffinée, plus esthétique et plus complète. De plus, s'il faut se fier aux commentaires de nos collègues qui ont eu l'opportunité de conduire une C250 et son nouveau moteur quatre cylindres, ce groupe propulseur est fort intéressant et devrait s'avérer un atout aux yeux de plusieurs. Par contre, il n'est pas disponible avec le rouage intégral, ce qui pourrait inciter plusieurs personnes à opter pour la version à moteur V6.

Bref, notre aventure ibérique a été quelque peu ubuesque. Mais malgré la présence du mauvais moteur sous le capot, on peut tout de même affirmer que cette nouvelle génération de la Classe C est une évolution fort intéressante.

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