Nissan Quest 2011- Fourgonnette familiale, allure particulière
Les constructeurs automobiles reconnaissent le potentiel toujours intéressant des fourgonnettes. Mais pour tenter de donner un nouvel essor à cette catégorie de véhicules éminemment pratiques, chacun y va d'une nouvelle approche. Chez Chrysler, par exemple, on tente d'associer la fourgonnette à un véhicule pour hommes actifs. D'ailleurs, on voit, dans les photos fournies par la compagnie, un homme au physique sportif devant sa fourgonnette stationnée devant un bombardier B-25. Fini le véhicule reconnu comme étant le moyen de transport officiel des mères conduisant leurs enfants au terrain de soccer.
Chez Nissan, on a une autre vision des choses. La version précédente de la Quest n'a pas connu tellement de succès et ce pour de multiples raisons. Pourtant, sa silhouette était quasiment futuriste, son tableau de bord ressemblait à celui d'une soucoupe volante des films B des années 50 et l'habitabilité était fort généreuse. Cette fois, on abandonne tous les éléments précédents. Et la vocation est plus familiale que jamais. Ici, le but de ce véhicule est de transporter sept personnes dans le plus grand confort et avec de l'espace en réserve pour transporter tous leurs bagages. En plus, pour se démarquer, la silhouette ressemble à celle d'un fourgon funéraire. Vive la maman thanatologue !
Une tendance forte
Je l’ai souvent écrit et je le répète encore, tous les goûts sont dans la nature. Mais vous devez avouer avec moi que la transformation est passablement spectaculaire par rapport à la première génération de cette fourgonnette. Les lignes quasiment sportives sont remplacées par une présentation formelle, quelque peu empesée où les accents en chrome viennent ajouter du relief. Les tôles tendues des parois latérales et l'imposante fenestration lui donnent un aspect que l'on peut qualifier d'étrange.
Ce faisant, Nissan n'est pas le seul constructeur à nous présenter un véhicule qui pourrait faire les beaux jours d'un entrepreneur de pompes funèbres. Mercedes-Benz a innové avec sa classe R qui ressemblait à un véhicule professionnel, la division Lincoln en fait de même avec la MKT, Ford a soulevé bien des discussions avec le Flex et voilà que le constructeur japonais emboîte le pas avec sa nouvelle Quest. Mais en ce qui concerne ce dernier modèle, une fois qu'on s'est habitué à sa vue, il s'en dégage un petit caractère formel qui sied bien à la vocation de véhicule familial de luxe et même de grand luxe. Et même si cela peut vous sembler farfelu, pensez-y bien, cette silhouette pourrait être une évolution de l'ancienne Chevrolet Astro avec quelques raffinements additionnels et un peu plus de chrome.
Le tableau de bord est beaucoup moins controversé que celui de la première génération. Il ne respecte pas non plus les tendances du jour, mais c'est quand même bien. En fait, la présentation générale de ce tableau de bord ressemble davantage à celle d'une voiture de luxe que d’un véhicule à vocation familiale et utilitaire. Les cadrans indicateurs sont regroupés dans une nacelle dont la partie supérieure est ondulée. On trouve, au centre, un indicateur de vitesse, à sa gauche le compte-tours et à sa droite la jauge d'essence, le thermomètre et l'indicateur de la boîte de vitesse.
Le levier de vitesse est monté directement sur la console centrale qui est en fait la prolongation de la planche de bord. Les commandes sont faciles de manipulation et de fonctionnement. En plus, la qualité des matériaux est excellente tout comme la finition.
Notre véhicule d'essai était doté de deux sièges capitaines pour la rangée centrale et d'une banquette en troisième rangée, ce qui permet d'accommoder sept occupants. Les sièges médians sont confortables et leur ingénieuse façon de se replier facilite l'accès aux places arrière. Celles-ci sont moyennement confortables et quelque peu supérieures à la moyenne de la catégorie. Par contre, derrière cette banquette, on retrouve un vaste espace de chargement. En plus, on retrouve dans le plancher un grand bac de rangement recouvert par un couvercle amovible, ce qui permet d'y accéder facilement. Bref, l'aménagement est définitivement en fonction d'une utilisation polyvalente et surtout familiale.
Enfin, il ne faut pas oublier de souligner la présence de deux toits ouvrants en verre. Ce qui est assez inhabituel parce que, règle générale, seule la grande surface vitrée peut s'ouvrir. Toujours au chapitre des ouvertures, les deux portes coulissantes latérales sont à commande électrique. Soulignons aussi que le seuil d'accès à bord est relativement bas, ce qui devrait favoriser les jeunes enfants et les personnes plus âgées. Bref, cela rendra plus faciles les promenades en famille avec grand-papa, grand-maman et les petits-enfants. On a pensé à tout chez Nissan.
Mécanique sans histoire
En fait de mécanique, les ingénieurs ont repris la même plate-forme que précédemment, soit la plate-forme D utilisée sur les berlines Altima et Maxima de même que sur l’utilitaire Murano. Celle-ci est moderne, a fait ses preuves et permet de faire appel à une suspension indépendante aux quatre roues.
Vous l'aurez deviné, comme nous sommes chez Nissan, il n'y a pas de surprise sous le capot et c'est l'incontournable moteur V6 3,5 litres produisant 260 chevaux et 240 lb-pi de couple qui a pour charge de déplacer la Quest. Ce moteur est nommé chaque année parmi les meilleurs sur le marché et il est associé à une transmission à rapports continuellement variables. Ce genre de transmission en indispose certains, mais force est d'admettre que Nissan maîtrise fort bien cette technologie et il est difficile de trouver à redire. Ce moteur ne transforme pas la fourgonnette en véhicule sportif, mais il offre un excellent compromis entre les performances, les accélérations et une consommation de carburant tout de même intéressante pour un véhicule de cette catégorie et de cette dimension. Nous avons enregistré une moyenne de 12,4 litres aux 100 km ce qui est acceptable. Puisque cet essai s'est déroulé en avril et que le véhicule était absolument neuf, cette consommation devrait être plus intéressante au fil des mois.
Les performances ne sont pas éblouissantes, mais fort acceptables pour un véhicule à vocation familiale. Il faut en effet un peu moins de huit secondes pour boucler le traditionnel 0-100 km/h. Sur la route, le véhicule est assez bien équilibré avec un sous-virage moyen si on décide de rouler de façon trop agressive dans les virages serrés. En général, la caisse ne penche pas outre mesure et la direction est d’une assistance bien dosée. Bref, c’est honnête et bien adapté compte tenu de la vocation de ce véhicule. Et la suspension ne s’accommode pas trop mal des nids-de-poule et des bosses.
Somme toute, la silhouette en fera sourire certains, les blagues concernant la thanatologie vont toujours se faire entendre, mais en dépit des apparences, la nouvelle Quest remplit fort bien ses fonctions de fourgonnette familiale de luxe.
Fiche d'évaluation | |
Modèle à l'essai | Nissan Quest 2011 |
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Version à l'essai | 3.5 SL |
Fourchette de prix | 29 998 $ – 51 998 $ |
Prix du modèle à l'essai | 40 898 $ |
Garantie de base | 3 ans/60 000 km |
Garantie du groupe motopropulseur | 5 ans/100 000 km |
Consommation (ville/route/observée) | 11,1 / 8,1 / 12,4 L/100km |
Options | Système information et amusement avec lecteur DVD |
Modèles concurrents | Chrysler Town & Country, Dodge Grand Caravan, Honda Odyssey, Kia Sedona, Toyota Sienna, Volkswagen Routan |
Points forts |
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Points faibles |
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Fiche d'appréciation | |
Consommation | |
Valeur subjective | |
Esthétique | Allure de corbillard |
Confort | |
Performances | |
Appréciation générale |