Ford Taurus X, un inconnu qui ne demande qu'à sortir de l'ombre

Publié le 6 mars 2008 dans Essais par Alain Morin

L’an dernier, dans un élan nostalgique qui n’a pas été très bien compris, Ford a décidé de rebaptiser deux modèles d’un nom jadis populaire, Taurus.  Ainsi, la Ford Five-Hundred est devenue la Taurus tandis que le Ford Freestyle est devenu le Taurus X.  L’entreprise à l’ovale bleu a profité de l’occasion pour régler quelques-uns des défauts, peu nombreux il faut avouer, du Freestyle.

Tout d’abord, mentionnons que le Taurus X est un multisegment.  Plus petit qu’une fourgonnette mais plus logeable qu’une familiale, ce véhicule se révèle d’un format très pratique qui le rapproche des défuntes Chrysler Pacifica, Nissan Murano et de la nouvelle Dodge Journey.  L’auteur de ces lignes trouve le Taurus X aussi élégant que sobre…  À ce chapitre, les designers ont préféré lui donner une allure des plus tranquilles plutôt que d’opter pour le tape-à-l’œil.  Pour 2008, on a revu la partie avant pour qu’elle s’harmonise davantage avec la nouvelle signature de Ford, soit trois bandes horizontales chromées entre les phares.  On aime ou on n’aime pas mais cette recherche visuelle a le mérite de donner un peu de caractère au Taurus X.  Les feux arrière aussi ont été revus.  Le tableau de bord, lui, est demeuré le même et c’est tant mieux, l’original étant fort bien exécuté.  Nous aurions toutefois apprécié que le compteur de vitesse soit plus facile à lire (il est gradué par incréments de 20 km/h alors que nous sommes habitués à 10 km/h) et que l’écran central qui abrite le système GPS et l’ordinateur de bord soit plus discret la nuit venue.  Mais il s’agit de broutilles.

Excellente cote de sécurité

L’habitacle s’avère fort logeable avec ses trois rangées de sièges.  Six ou sept personnes peuvent y prendre place selon la configuration des sièges mais il faut mentionner que les deux places de la troisième rangée sont destinées à des enfants.  L’accès à cette troisième rangée s’avère assez facile puisque les sièges baquets de la deuxième rangée se basculent aisément.  Même lorsque la troisième rangée est relevée pour accueillir des gens (de préférence muets, ils ne pourront ainsi se plaindre!), l’espace de rangement s’avère très correct en offrant 493 litres.  Lorsque les sièges de la deuxième et de la troisième rangée sont abaissés, on a droit à 2413 litres d’espace de rangement, ce qui est franchement impressionnant.  Côté sécurité, le Taurus X reçoit d’excellentes notes aux tests de collision de la NHTSA en se méritant le nombre maximal d’étoiles (20 sur 20).  Dans l’habitacle, on compte quatre coussins gonflables et deux rideaux pleine longueur.

Le Taurus X partage son châssis avec la Taurus tout court et, comme cette dernière, propose un moteur V6 de 3,5 litres de 263 chevaux et 249 livres-pied de couple.  Pour 2008, la grande nouveauté réside en une transmission automatique à six rapports reléguant ainsi l’impopulaire CVT aux oubliettes.  Deux rouages sont proposés.  On retrouve tout d’abord une version traction (roues avant motrices) mais la version la plus populaire donne accès à un rouage intégral (AWD).  Ce dernier n’ajoute que bien peu à la sportivité mais augmente considérablement le coefficient de traction sur chaussée glacée ou enneigée.  Même s’il ajoute 77 kilos au véhicule et demande environ 1 litre d’essence (régulière) de plus à tous les cent kilomètres, nous croyons que le rouage intégral en vaut la peine.  En passant, la Taurus X peut remorquer jusqu’à 907 kilos (2 000 livres) lorsque équipé en conséquence.

Sportif de salon

Au niveau de la conduite, on ne sera pas surpris d’apprendre que le Taurus X est loin d’être un sportif.  Les suspensions indépendantes aux quatre roues ont été étudiées en fonction du confort bien plus que du plaisir de conduire.  De plus, on note passablement de roulis dans les courbes prononcées et les transferts de poids sont plutôt marqués tandis que la direction se veut assez précise mais offre bien peu de feedback.  Il faut cependant noter que personne n’achète un Taurus X pour impressionner les propriétaires de Ferrari!  Conduit dans les règles de l’art, le Taurus X s’avère franchement agréable.

Jusqu’à tout récemment, le Ford Taurus X n’avait pratiquement aucun rival.  On lui reconnaissait principalement la défunte Chrysler Pacifica et le Nissan Murano.  L’an dernier, la menace est venue de l’intérieur avec le Ford Edge au design beaucoup plus inspiré et aux prix presque identiques.  Mais voilà qu’un nouveau joueur vient de faire son apparition, le Dodge Journey dont le prix de vente a de quoi déstabiliser le Taurus X.  En effet, alors que ce dernier demande au moins 33 999$ pour un modèle SEL de base et peut aller jusqu’à 42 499$ pour un Limited AWD, et ce sans compter les options, les prix du Dodge Journey sont beaucoup (et très beaucoup!) moins élevés…  Nonobstant ce "détail", le Ford Taurus X mérite de figurer sur votre liste pour votre prochain multisegment!

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