Audi A3 2011: Qu'est-ce que tu prends pour être si belle ?
Du diesel, répond la jolie ! En effet, alors que l’Audi A3 était déjà très attrayante, l’arrivée d’une motorisation diesel au courant de 2010 vient encore rehausser la donne. En réalité, il y a à peine quelques années, associer diesel et voiture de luxe en Amérique aurait gravement porté atteinte à la réputation de la marque. Plusieurs se souviennent douloureusement de leur expérience avec des Cadillac munies de diesels de pacotille, au début des années 80. En Europe, le diesel n’a jamais été préjudiciable à l’image d’une marque, bien au contraire.
Quoi qu’il en soit, les retouches apportées il y a quelques années à la A3 lui permettent d’être encore dans le coup, visuellement parlant, et on a peine à croire qu’elle partage son châssis avec la commune Volkswagen Golf. Mais comme Audi et Volkswagen font partie de la même famille, qui regroupe aussi Lamborghini, Bugatti, Bentley, SEAT, Skoda et maintenant Porsche, on ne s’en formalisera pas, d’autant plus que la A3 se démarque passablement de sa cousine.
Le style mais aussi l’habitacle est différent. Toujours sobre, voire austère comme la plupart des créations germaniques, le tableau de bord de la A3 est, à l’instar de celui des autres modèles de la marque, esthétiquement très réussi, en plus d’être ergonomique et superbement fini. Les sièges sont durs mais confortables et j’ajouterais, au risque de me répéter, comme la plupart des créations germaniques. Cette Audi, malgré son luxe, demeure une voiture compacte et ce sont surtout les places arrière qui écopent. Non pas qu’elles soient inconfortables, mais sur mauvaise route, les secousses sont plus senties à l’arrière qu’à l’avant. C’est juste que trois adultes de taille moyenne s’installant sur la banquette sont mieux d’avoir des atomes crochus… De plus, le coffre n’est pas le plus grand de sa catégorie. Au moins, les dossiers de la banquette s’abaissent en deux parties et il est même possible d’ouvrir une trappe pour y faire passer des objets très longs comme des skis. J’allais écrire « des 2x4 » mais des skis conviennent mieux à la A3 que des bouts de bois…
Tout est sous la robe
Cependant, je soupçonne les gens qui se procurent une A3 de préférer la conduite aux questions pratiques. Et ils sont bien servis ! Le moteur de base, un quatre cylindres de 2,0 litres à injection directe turbocompressé possède suffisamment de puissance et de couple pour assurer des performances enlevées. Il est accouplé d’office à une manuelle à six rapports très agréable à utiliser. Mais la plupart lui préfèrent désormais la boîte automatique S-Tronic à six rapports. Cette transmission à double embrayage relaie le couple aux quatre roues par l’intermédiaire du rouage quattro. La manuelle est réservée pour le modèle à traction.
L’autre moteur, on le devine, est un diesel de 2,0 litres (que les initiés appellent TDI) qui ne développe que 140 chevaux mais qui se reprend avec un couple phénoménal de 236 livres-pied disponibles dès les 1 750 tours/minute. Les départs ne sont peut-être pas canon mais les reprises, elles, en valent la peine. La consommation de carburant est retenue et, durant notre semaine d’essai, nous avons maintenu une moyenne de 7,0 litres/100 km pour une autonomie d’environ 1 000 km, ce qui n’est pas rien et qui nous fait oublier que ce moteur est un peu plus bruyant que celui à essence. En revanche, on s’y habitue rapidement. De toute façon, on est loin des anciens diesels de GM !
Ce moteur est invariablement assisté de la boîte automatique S-Tronic, toujours aussi efficace. Passer les rapports en mode manuel devient vite une drogue. Une drogue légale, faut-il préciser ! En plus du mode M (manuel), on retrouve aussi un mode S (sport). Encore une fois, il est possible de changer les rapports manuellement mais il vaut mieux laisser la voiture s’arranger avec cette activité. En mode Sport, elle passe les rapports plus tard mais au bon moment pour exploiter au maximum les capacités du moteur et du châssis, châssis d’une rigidité édifiante. Bémol : la version TDI n’a pas droit au rouage intégral… Seule la traction est offerte, ce qui lui enlève un peu de son attrait mais qui réduit le poids de la voiture.
Beaucoup de plaisir…
Le volant se prend superbement bien en main, la direction est précise et rend très bien compte du travail du train avant. Quant aux suspensions, elles sont fermes, trop pour certains physiques plus sensibles mais c’est le prix à payer pour avoir droit à une tenue de route exceptionnelle, surtout dans la version quattro,
quoique la traction ne démérite pas non plus. Notons que les pneus à taille basse, en plus d’être bruyants, sont plutôt durs. En cas de pépin majeur, les freins assurent des distances d’arrêt très correctes, les nombreux systèmes d’aide à la conduite s’uniront pour replacer la voiture et huit coussins gonflables veillent au grain si le pilote a plus d’hormones que de talent…
L’Audi A3 a beau être agile comme un singe, n’empêche que la S3, réservée aux Européens, ferait un tabac chez nous. Il y a aussi la version cabriolet qui ne serait pas déparée dans notre monde automobile. Par contre, la décision d’Audi Canada de ne pas importer la A3 trois portes est parfaitement justifiable. Il ne nous reste qu’à espérer une A3 munie du diesel ET du rouage quattro…
Feu vert
Lignes aguichantes
Finition intérieure impeccable
Moteur diesel parfait pour
le Québec
Transmission S-Tronic au point
Sportivité évidente
Feu rouge
Espace habitable restreint
Diesel et quattro impossibles
à associer
Suspensions assez dures
Entretien dispendieux
Une Volks GTi peut aussi
bien faire…