Bentley Mulsanne 2011: Le prestige, ça n'a pas de prix

Publié le 30 avril 2011 dans 2011 par Alain Morin

Il y a quelques années, Bentley avait pris le monde automobile par surprise en dévoilant sa sublime Continental GT. S’ensuivirent une version décapotable GTC et une berline, la Flying Spur. Pour combler les plus blasés, il y eut ensuite les versions ultraperformantes Speed. Durant ce temps, la petite entreprise de Crewe en Angleterre, avec l’aide du consortium Volkswagen, trouvait le temps de peaufiner la future génération de son joyau qui allait succéder à la vétuste série Arnage.

C’est chose faite et la Mulsanne est désormais plus qu’une voiture de Salon ! Même si cette Mulsanne remplace un modèle qui datait de 1998 (aussi bien dire une éternité dans le domaine de l’automobile), on ne peut pas dire qu’elle diffère beaucoup de son aïeule. Le style général rappelle donc l’Arnage, autant par ses lignes que par ses dimensions des plus généreuses. Le Guide de l’auto vous le confirme en trois copies notariées, une Mulsanne, c’est gros, terriblement gros. Cependant, il faut savoir que dans ce marché, gros rime avec prestige, très gros avec très prestigieux. Et la Mulsanne, tout comme la Rolls-Royce Phantom et la Maybach, s’adresse à des gens qui adorent le super prestigieux…

Une voiture phare

L’élément stylistique qui frappe le plus lorsqu’on voit la Mulsanne pour la première fois, c’est les immenses phares ceinturés de plusieurs petits feux à DEL qui trouvent place de chaque côté de l’imposante grille de radiateur. Certains adorent, d’autres tiquent mais nul doute qu’on reconnaîtra une Mulsanne deux kilomètres à la ronde, une jouissance pour son propriétaire. Après tout, quand on se promène dans une voiture dont la carrosserie a pris 125 heures/ homme à fabriquer, on n’a pas à rougir !

Dans l’habitacle, Daniel Boone ne serait pas dépaysé tant le bois et les peaux d’animaux sont omniprésents. Quand vous aurez trouvé du plastique, prenez-le en photo et faites-nous parvenir cette dernière. On veut voir ça ! Inutile de préciser que la qualité de matériaux nobles est tout simplement renversante. On dit même que la Mulsanne contient 40 % plus de bois que l’Arnage qui, pourtant, n’était pas démunie à ce chapitre ! L’habitacle est immense, démesurément gigantesque serait plus approprié, et le propriétaire a le choix entre une infinité de couleurs, autant pour les boiseries, les tapis, les cuirs que pour les… ceintures de sécurité ! Le tableau de bord est massif et la petitesse des boutons, dans la plus pure tradition anglaise, contraste royalement. Mais ces boutons, ainsi que tout accessoire en acier inoxydable poli, sont fabriqués par une main cajoleuse et experte. Qu’ils soient difficiles à manipuler est le dernier des soucis d’une personne se procurant une Mulsanne. Même si la plupart des Bentley sont conduites par leur propriétaire, on n’a pas lésiné sur la qualité des places arrière. Juste manipuler les nombreux boutons qui permettent d’obtenir un confort parfait doit demander au minimum un doctorat en électronique. Le système audio Naim, offert en option et développé spécialement pour cette nouvelle Bentley, promet une sonorité exquise. Si ses 2 200 watts ne vous satisfont pas, de grâce, rencontrez un ORL le plus tôt possible. Au privé. Ça ira plus vite et vous n’aurez pas à côtoyer la populace.

D’un autre côté, il se peut qu’une Mulsanne, comme proposée par Bentley, ne corresponde pas à vos désirs les plus basiques. À ce moment, il y a Mulliner, un spécialiste de la personnalisation associé à Bentley depuis plusieurs décennies, qui saura réaliser vos désirs les plus fous. Moyennant un léger supplément, s’entend…

Pas exactement une mécanique de smart…

Le nom Mulsanne provient d’un virage du réputé circuit du Mans et souligne le prestigieux passé de Bentley en course automobile. Même si nous n’avons pas encore pu faire l’essai de cette nouvelle voiture, il est presque certain que la sportivité ne devrait pas porter ombrage au confort même si la tenue de route, assurée par des suspensions pneumatiques indépendantes aux quatre roues et d’immenses roues de 20 pouces (21 pouces en option), devrait être très relevée. Les performances non plus ne devraient pas faire défaut. Comme toujours chez Bentley, la puissance du V8 double turbo est plus que suffisante tandis que le couple, lui, est tout simplement ahurissant. Au volant de l’Arnage, les accélérations et les dépassements étaient carrément impressionnants. La Mulsanne continuera dans la même veine puisque Bentley annonce un 0-100 km/h en 5,3 secondes pour une vitesse de pointe de 296 km/h. N’importe quelle Porsche peut en faire autant me direz-vous… mais aucune ne pèse 2 585 kilos (5 700 livres) ! Si la consommation d’essence de ce stade olympique mobile vous inquiète, c’est que vous n’avez pas les moyens de le posséder. Au Guide de l’auto, elle nous inquiète énormément… Il faut cependant savoir que la plupart de ces immeubles sur roues ne parcourent pas beaucoup de kilométrage annuellement. Les « greenpeaceux » peuvent dormir en paix !

Une transmission automatique ZF à huit rapports relaiera le couple aux roues arrière, avec toute la délicatesse requise. Les freins promettent des arrêts rapides tandis qu’une foule d’aides à la conduite feront constamment le guet. On retrouve seulement six coussins gonflables, une hérésie. Sauf que ceux pour la tête font partie du siège, question d’assurer un positionnement maximal en cas d’impact. Remarquez qu’à moins de frapper un 18 roues, on ne voit pas ce qui pourrait faire éclater les coussins…

Feu vert

Prestige visible de loin
Exclusivité assurée
40 % plus de bois !
Confort fantastique
Puissance démesurée

Feu rouge

Style controversé
Dimensions déraisonnables
Consommation d’une navette
spatiale
Prix démentiel
Poids exagéré

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