Nissan Armada 2011: Grosses divergences…

Publié le 30 avril 2011 dans 2011 par Alain Morin

Jusqu’à l’an dernier, le Nissan Armada et l’Infiniti QX56 étaient quasiment des frères jumeaux, le QX étant, en fait, un Armada de luxe. Or, cette année, Infiniti présente un tout nouveau QX, ce qui amenait immédiatement à penser que l’Armada connaîtrait les mêmes changements. Eh non… L’Armada poursuit sa route tout seul (enfin, pas vraiment tout seul puisqu’il est accompagné des Chevrolet Tahoe, GMC Yukon, Ford Expedition et Toyota Sequoia), une route inexorable vers le maximum de litres, sinon sous le capot, du moins dans le coffre…

L’Armada n’est pas gros.

Il est très gros. Nissan lui a d’ailleurs octroyé le châssis de la titanesque camionnette Titan, s’assurant ainsi de ne pas mal paraître dans la course vers l’immensité. Et l’entreprise japonaise a réussi au-delà de toutes les attentes. Quand une smart au complet tient dans ton empattement, que tu le veuilles ou non, t’es gros ! La smart a beau être petite, il faut savoir regarder la réalité en face ! Donc, les centres-villes, ce n’est pas pour l’Armada. Par contre, comme chacun le sait, ce que la nature n’a pas donné ici, elle le rend au centuple là. Et ce « là », c’est l’habitacle dont l’espace vivable tient plus du wagon que de l’automobile. Pour tout dire, il faut quasiment un interphone pour que les gens de la troisième rangée de sièges puissent communiquer avec les passagers avant !

Parlant des passagers avant, mentionnons qu’ils seraient bien mal avisés de se plaindre de leur sort. Leurs sièges sont très corrects et l’espace ne manque pas, que ce soit en avant, en arrière, au- dessus ou de chaque côté. Le conducteur a droit à un tableau de bord complet et bien lisible. Le seul élément offert en option est l’ensemble Technologie qui comprend un système de navigation, un disque dur de 9,3 Go, un système de reconnaissance vocale pour le système audio, la climatisation et j’en passe. La qualité des matériaux n’est pas optimale mais l’assemblage des divers panneaux est réussi.

Comme un Wal Mart vide

Les gens s’installant à la deuxième rangée bénéficient d’autant d’espace que s’ils s’assoyaient dans un autobus mais, au moins, le confort est plus relevé. Quant aux places de la troisième rangée, selon Nissan, elles peuvent accueillir trois personnes. Disons deux adultes de taille moyenne et nous serons plus près de la réalité. À la plus récente convention des CCPIUP (Coffres Caverneux des Plus Immenses Utilitaires de la Planète), l’Armada a connu beaucoup de succès avec son incroyable espace de chargement. Il aurait même remporté la chasse au trésor. À la fin de cette chasse, on y aurait retrouvé une smart, une voute du barrage de Manic 5 et un pétrolier. Mais on dit que ce dernier était vide, l’Armada ayant vidé tout son contenu pour se rendre à la convention. Je n’étais pas là mais je me fie à mes sources ! Bref, c’est grand en masse, surtout lorsque tous les dossiers des sièges sont abaissés.

Un véhicule comme l’Armada demande un moteur en conséquence… Nissan lui a donc placé le V8 de 5,6 litres du Titan sous le capot. Curieusement, j’ai peine à croire que ce moteur développe « seulement » 317 chevaux et 385 livres-pied de couple. En pleine accélération, et dans une belle sonorité que seul un gros V8 peut reproduire, on sent une bonne poussée. La transmission fait un peu figure de parent pauvre avec ses cinq rapports dans un monde où les boites à six ou même sept rapports sont de mise. Elle transmet le couple aux quatre roues grâce à un rouage intégral plutôt réussi avec sa gamme basse. L’Armada peut remorquer jusqu’à 4 082 kilos (9 000 livres), de quoi satisfaire bien des gens. Bien entendu, nous avons ici affaire à un véhicule de plus de 2 600 kilos (5 753 livres !) qui possède un gros moteur, une boîte à cinq rapports seulement et un rouage intégral. En résumé, l’Armada boit au point de vider un pétrolier en moins de deux… Remarquez que sur la route, l’Armada affiche une certaine retenue. Mais un ou deux arrêts lui ouvrent les vannes comme c’est pas possible !

N’en demandons pas trop, quand même… Sur la route, on se doute bien que l’Armada n’est pas un parangon de sportivité. Malgré son centre de gravité élevé et son poids monstrueux, la caisse ne penche pas trop en virage, selon les standards de la catégorie, s’entend. La direction est passablement précise et offre un retour d’information correct tandis que les freins réalisent de petits miracles lors de chaque arrêt d’urgence. Le véhicule est toutefois assez sensible aux vents latéraux, ce qui n’est pas surprenant compte tenu de ses dimensions. Quant au rayon de braquage, notre pétrolier demanderait à peine moins d’espace pour effectuer un demi-tour. La suspension arrière indépendante, contrairement à celle, rigide, du Titan, procure un confort très relevé, souligné par un silence de roulement de bon aloi. Nous ne sommes certes pas au volant d’une 370Z mais le comportement routier est quand même très satisfaisant.

Est-ce que l’Armada survivra au-delà de 2011 ? Personne ne le sait. Peut-être sera-t-il revu ? Sans doute que Nissan ne voudra pas laisser le morceau aux seuls Américains et à Toyota. Après tout, Nissan vient de se lancer dans l’aventure (risquée) des véhicules commerciaux avec sa gamme NV (Nissan Van) qui utilise, comme l’Armada, le châssis modifié du Titan.

Feu vert

Habitacle aux
dimensions impressionnantes
Capacités de remorquage élevées
Puissance très correcte
Confort assuré
Équipement complet

Feu rouge

Nissan doit avoir des parts dans Shell…
Dimensions intimidantes
Diamètre de braquage immense
Quelques plastiques bon marché
Qu’en est-il de l’avenir ?

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