Nissan cube 2011: Pourquoi n'en vend-on pas plus que ça?
Formes trop quadrilatères ? Pas assez d’espace derrière la banquette ? Qu’importe la raison, les ventes du Nissan cube (oui, avec un « c » minuscule !) ne sont pas à la hauteur de ce qu’elles devraient être. Après tout, le véhicule est bien équipé, intéressant à conduire et peu cher à l’achat. Mais c’est sans compter la Kia Soul qui lui donne toute une « rince »…
Le cube a roulé au Japon plus d’une décennie et pendant deux générations avant de finalement se pointer sur notre continent. Et honnêtement, à son arrivée, tous les espoirs étaient permis. Non mais, en connaissez-vous beaucoup des véhicules au design original, avec des équipements de série tels le groupe électrique, la climatisation et le régulateur de vitesse, pour un prix d’étiquette aussi petit que 17 000 $ et des poussières ? C’est dur à battre, même pour les voitures compactes les plus généreuses. Voilà pourquoi le cube aurait dû faire un malheur. Mais non : il se vend de trois à quatre fois moins que la Kia Soul, au Canada du moins…
Pourquoi ? À première vue, difficile à dire. J’ai eu l’occasion de le conduire à plusieurs reprises et toujours, j’y ai pris beaucoup de plaisir. Bien sûr, tous n’aiment pas son style carré et son hayon asymétrique – voyez comme cette glace arrière s’enroule sur un seul flanc, question de tromper l’oeil ? Moi, j’aime bien. Et pas juste pour l’esthétique. En effet, cette haute mais peu longue silhouette offre deux avantages : beaucoup, vraiment beaucoup de dégagement aux têtes et des manoeuvres aisées en stationnement. Cette dernière qualité est rehaussée par une excellente vision tout autour, attribuable à de grandes baies vitrées, à des piliers de toit presque verticaux et à un capot presque inexistant.
Il préfère la ville
Le cube emprunte sa plate-forme à la petite Versa et on lui reconnaît une distribution de poids presque parfaite (51 % à l’avant). La suspension arrière mise sur une poutre de torsion qui, d’habitude, livre une balade moins souple qu’avec une indépendante, mais ici, le résultat est nettement moins sautillant avec, en prime, un freinage très honorable en dépit de tambours (et non des disques) à l’arrière. Vrai que le quatre cylindres de 1,8 litre (122 chevaux) n’est pas des plus performants. Imaginez : une Toyota Corolla recèle plus que ça ! Mais le cube ne pèse pas lourd dans la balance : à peine 1 275 kilos. Cela dit, pour tirer le meilleur parti de sa petite puissance, mieux vaut opter pour la boîte manuelle six vitesses (pas cinq, six !). Malgré son levier « agricole », cette manuelle se manipule facilement. Le hic, c’est qu’elle n’équipe que la version de base, donc lorsqu’on la choisit, on doit faire table rase sur la clé intelligente, les commandes audio au volant et la radio satellite. Gros, gros compromis…
On se console avec la CVT qui, en ville, permet d’épargner un litre de carburant aux 100 km versus la manuelle. Les accélérations,comme avec toute bonne CVT, miaulent un brin tant que l’accélérateur demeure enfoncé, ce qui nous fait souhaiter un mode manuel qui aurait de belle façon simulé des rapports virtuels. Mais ça serait sans doute pas mal trop exagérer sur le pain béni…C’est en situation urbaine que le cube se surpasse, merci à sa plus grande qualité – qui se transforme toutefois en son plus grand défaut sur l’autoroute : sa direction électrique. Cette direction est si légère et si maniable qu’elle permet, en ville, des manoeuvres vraiment athlétiques. Considérez qu’avec un petit 10 mètres de rayon de braquage, le cube est parmi les véhicules les plus agiles du marché et il le prouve en se faufilant lestement dans la circulation. Mais à des vitesses plus grandes, on manque indéniablement de relation avec la route. De surcroît, le véhicule a tendance à danser sur les ornières laissées par les véhicules plus lourds – de quoi sérieusement enlever toute envie d’attaquer les virages à grande vitesse ! D’ailleurs, à ce chapitre, le cube a terminé bon dernier à notre match comparatif l’an dernier.
Peut-être que…
L’habitacle du cube a beau proposer 11 porte-gobelets (!) et un mégadégagement aux têtes, reste que l’espace de chargement est étroit si les cinq places sont occupées. À l’arrière de la banquette, à peine 323 litres de chargement peuvent tenir, versus les 546 litres de la Kia Soul. Par contre, en s’ouvrant latéralement à la manière d’une porte de frigo, le hayon facilite les manoeuvres et l’ouverture est si béante qu’on peut y faire tenir un grand écran télé. L’intérieur est bien insonorisé et fait appel à des matériaux agréables au toucher – par exemple, ce doux similisuède qui recouvre les sièges. Le tableau de bord, concave vis-à-vis du passager avant, accorde une belle impression d’espace. Les commandes, peu nombreuses, sont pratico-pratiques et faciles d’accès. Bref, rien pour expliquer qu’on ne s’arrache pas plus de cube que ça. Si ce n’est que la principale concurrente, la Kia Soul, propose… ah bien, ça doit être ça, l’explication : la Soul troque la climatisation de série pour les sièges chauffants, ajoute la connectivité Bluetooth et trouve quand même le tour de demander presque un millier de dollars de moins…
Feu vert
Très bon niveau d’équipement pour 17 400 $
Tout petit rayon de braquage
Grand dégagement intérieur– et 11 porte-gobelets !
Excellente visibilité tout autour
Feu rouge
Direction qui manque de précision sur l’autoroute
Boîte manuelle qu’en version de base
Volant non télescopique
Silhouette asymétrique – tout le monde n’aime pas