Nissan Quest 2011: En quête de? Quoi donc ?

Publié le 30 avril 2011 dans 2011 par Alain Morin

Les décisions de Nissan sont quelquefois bien compliquées à comprendre pour nous, communs et mortels. L’entreprise nipponne peut détruire la carrière d’une voiture comme bien peu savent le faire. La Maxima en est un exemple frappant. À l’inverse, alors qu’elle aurait tout le loisir de se planter, elle réussit à bien faire (la 370Z, pour ne pas la nommer). Nissan se permet même de se lancer dans un créneau extraordinairement difficile puisqu’occupé, du moins chez nous, par les Américains, celui des camions commerciaux avec sa gamme NV. D’un autre côté, elle peut conserver, et même renouveler, un véhicule qui n’a jamais été populaire car trop différent. Nous parlons, bien entendu, de la fourgonnette Quest. La décision est d’autant plus étrange que l’usine dans laquelle était fabriquée la Quest, à Canton au Mississippi, a été reconvertie pour assembler les NV. Plusieurs manufacturiers se seraient départis de l’encombrant véhicule pour bien moins…

Pour la petite histoire, mentionnons qu’il n’y a pas eu de Quest 2010. Les modèles 2009 ont été écoulés jusqu’à épuisement des stocks. Alors que la Quest était déjà oubliée (elle l’était même quand elle était vendue…), voilà que Nissan s’apprête à dévoiler une nouvelle version. Remarquez que ce n’est peut-être pas une si mauvaise décision que ça. Après tout, Dodge, Chrysler, Volkswagen, Honda, Toyota et Kia proposent toutes une fourgonnette. Même Ford, avec son Flex, peut, à la limite, faire partie de ce créneau. Et puis, on ne cesse de le répéter, une fourgonnette est tellement plus polyvalente que les VUS ou la plupart des multisegments, que ce soit pour transporter des gens ou des objets.

Sur photo, c'est beau!

Pour l’instant, nous savons bien peu de choses sur la Quest qui sera offerte aux consommateurs au début de 2011. Les rares photos qui sont parvenues jusqu’à nous avant la ligne de mort (le de adline — heure de tombée, en bon français —, une invention diabolique mais nécessaire, sinon aucun journaliste ne livrerait son matériel à temps !), les photos, donc, nous montrent, timidement, un véhicule aux lignes particulières qui ne sont pas sans rappeler, de côté, celles, encore excentriques deux ans après son lancement, du Ford Flex. L’avant est plutôt incliné alors qu’à l’arrière, le hayon est pratiquement vertical. La longue ceinture de caisse (la jonction entre les fenêtres et les glaces) sans courbes semble allonger davantage le véhicule. On retrouve des ondulations sur les flancs, ce qui ajoute au dynamisme de l’ensemble. La partie avant ressemble passablement à celle de plusieurs nouveaux produits Kia et cela semble réussi. La partie arrière reprend le style des feux de la Mazda3 et, de visu, l’ouverture du coffre paraît grande.

Il serait difficile de faire pire...

Si la carrosserie de la Quest précédente ne faisait pas l’unanimité, que dire du tableau de bord dont elle était affligée à ses débuts ? Heureusement, on avait sérieusement revu ce dernier en 2007. Celui de la future Quest nous paraît fort réussi, du moins au vu des photos de presse. Le levier de vitesses est placé au centre du tableau de bord, tout comme celui des nouvelles Honda Odyssey et Toyota Sienna. Dans cette même partie, on retrouve, de haut en bas, l’écran du système GPS qui sert aussi, sans doute, à diffuser les informations de l’ordinateur de bord, le module des boutons et commandes pour lesdits GPS et ordinateur, le système de chauffage et, enfin, les commandes de la radio. Il est difficile de se faire une bonne idée d’après une photo mais il serait surprenant que l’ergonomie soit aussi ratée que dans la Quest de dernière génération... En se fiant à la photo fournie par Nissan, on devine qu’il s’agit d’un modèle haut de gamme. Sinon, c’est le néant. Côté mécanique, nous verrions bien le V6 de 3,5 litres de la Maxima ou, mieux, le 3,7 litres de la 370Z. De nos jours, une transmission ayant moins de six rapports est considérée comme une indigente. Nous tenons à préciser à Nissan que sa Z en possède une à sept rapports… Pourvu qu’on n’aille pas y foutre une CVT (à rapports continuellement variables). Mais ce serait très étonnant. Remarquez qu’avec Nissan, nous n’en sommes plus à une bizarrerie près ! Traction avant ou rouage intégral ? L’ancienne ne proposait que le tout à l’avant.

Une histoire à suivre… S’il est un domaine où la précédente Quest pouvait en montrer à plusieurs fourgonnettes, c’est au niveau des dimensions intérieures. Dire que l’habitacle de la Quest était caverneux serait un euphémisme ! C’était immense. Non, immensément immense. Il serait surprenant que le modèle 2011 s’ouvre sur moins d’espace, autant pour les personnes que pour le coffre, étant donné qu’un modèle qui en remplace un autre est toujours plus, plus, plus. Lorsque le modèle 2011 sera dévoilé au prochain Salon de Los Angeles, Nissan nous abreuvera de détails techniques. Nous vous tiendrons au courant sur notre site www.guideautoweb.com. À ses tout débuts, en 2005 (oublions la première génération vendue, sans succès, entre 1994 et 2001), la Quest était affligée d’une plate-forme peu rigide qui était à l’origine de craquements variés. Ajoutez à cela une insonorisation plus que déficiente, une ergonomie irritante, une fiabilité ordinaire et, le comble, un prix assez corsé et vous avez les bons ingrédients pour faire un superbe échec. Il serait surprenant que Nissan se plante avec cette nouvelle génération. Quoique…

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