Jaguar XF 2011: Une voiture de son temps

Publié le 30 avril 2011 dans 2011 par Denis Duquet

La XF est apparue en 2008. Elle remplaçait la S-Type qui n’avait pas tellement connu de succès.  Pourtant, sa silhouette rétro plaisait aux amateurs de la marque tandis que son habitacle proposait toutes les caractéristiques que l’on s’attend à voir dans une Jaguar, soit une présentation traditionnelle, beaucoup de bois et aussi beaucoup de cuir. Mais c’était justement là le problème : le passé glorieux de cette marque ne semblait plus tellement intéresser les acheteurs.

Pour la XF, on a fait fi du passé et concocté cette superbe berline dont la silhouette s’inspire de celle d’un coupé. Il faut souligner que cette voiture a été développée et conçue à une époque où son propriétaire, Ford, tentait désespérément de vendre sa filiale britannique, dont les bilans financiers s’écrivaient à l’encre rouge. Curieusement, la sortie de cette voiture a coïncidé avec l’achat de Jaguar par l’entreprise indienne Tata.

Une belle modernité

Il faut rendre hommage aux responsables de cette voiture qui ont accepté le design iconoclaste du styliste maison Ian Callum qui les a convaincus qu’il fallait oublier le passé, et se tourner vers des voitures indéniablement modernes. C’est vraiment réussi sur toute la ligne. Avec sa partie avant allongée, son arrière tronqué et sa silhouette de coupé, cette berline s’impose aussi bien en élégance qu’en sportivité. De plus, on a su trouver une grille de calandre qui est à la fois traditionnelle et moderne. Selon le modèle acheté, vous bénéficierez également de magnifiques jantes en alliage dont le design est réussi, et ce, sur tous les modèles. Quelques petites bandes en aluminium brossé placées ici et là donnent du caractère à la voiture. Et même si c’est une berline, la partie arrière nous laisse croire qu’il s’agit d’un modèle à hayon.  Pendant longtemps, il était impossible de s’asseoir dans une voiture fabriquée par Jaguar sans se retrouver entouré de cuir devant une planche de bord garnie d’appliques en bois exotiques. Naturellement, le volant était en matériau ligneux tandis que le tout semblait dater des années d’avant-guerre ou presque. Cette fois, « au diable le contre-plaqué », il est remplacé par de l’aluminium brossé qui donne une touche de modernité tout comme ce volant qui ne tente pas de ressembler à ce qui était installé dans la Type E de jadis. Mais on ne s’est pas contenté de cela. Un écran de navigation trône en plein centre, encadré par deux buses de ventilation de dimensions fort généreuses. Cet écran sert également à gérer plusieurs commandes de la voiture, et il faut admettre que ce n’est pas toujours heureux.

On a beau vouloir jouer la carte de la modernité, cela présente certains inconvénients. Cet écran tactile ne répond pas toujours rapidement, certaines des commandes sont très petites, et il faut avoir du doigté pour atteindre la bonne touche tandis que le soleil oblitère parfois l’image au complet. De plus, plusieurs composantes qui l’entourent sont en aluminium et cela ressemble à certaines chaînes audio des années 70. Vraiment, chez Jaguar on a de la difficulté à oublier le passé. Sur une note quasiment futuriste, on lance le moteur en appuyant sur un gros bouton placé sur la console centrale. Juste à côté, on retrouve un plus gros bouton qui se soulève et qui sert de commande pour passer les vitesses. Lorsqu’on lance le moteur, les buses de ventilation s’ouvrent, et elles se referment lorsqu’on le coupe. Cette configuration est intéressante, mais elle m’a toujours inquiété compte tenu de la réputation assez faiblarde de la marque pour tout ce qui est électronique. Et pour passer les vitesses, il y a des palettes montées sur le volant.

Du moteur, monsieur !

Les places avant sont relativement généreuses et le conducteur n’aura pas de difficulté à trouver une bonne position de conduite à l’aide des différents réglages du siège et du volant. Par contre, les places arrière sont un peu plus justes et il faut être passablement agile pour s’y glisser compte tenu de l’inclinaison très forte du toit.

Le moteur offert avec la version de base était un V8 de 4,2 litres qui tire sa révérence pour 2011. Il est remplacé sur la version de base par un moteur V8 de 5,0 litres atmosphérique dont la puissance est de 385 chevaux, ce qui permet de boucler le 0-100 km/h en 5,7 secondes. On retranche ainsi presque une seconde par rapport au modèle XF de l’an dernier. Comme sur tous les modèles de la gamme, il s’agit d’une propulsion qui est activée par une nouvelle boîte ZF à six rapports. Il existe également une version Premium de ce modèle. Comme son nom l’indique, le niveau d’équipement est plus relevé.  Mais il fallait aussi respecter la tradition au chapitre de la motorisation et commercialiser une version R, plus sportive et plus puissante. Le fait de boulonner un compresseur à ce moteur V8 de 5,0 litres a permis de porter la puissance à 510 chevaux. Cette fois, le 0-100 km/h est l’affaire de moins de cinq secondes !  Le plus impressionnant sur ce modèle n’est pas sa vitesse en ligne droite, mais son efficacité en virage, son freinage puissant et la précision de la direction. Par contre, cette suspension plus sportive a une incidence sur le confort.  Mais peu importe le modèle choisi, vous apprécierez cette belle Anglaise à la mode du jour.

Feu vert

Silhouette remarquable
Moteurs puissants
Boîte automatique efficace
Tenue de route impeccable
Habitacle luxueux

Feu rouge

Écran tactile peu convivial
Accès aux places
arrière difficiles
Fiabilité problématique
Visibilité de trois quarts
arrière pénible

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