smart Fortwo 2011: Citadine un jour,citadine toujours

Publié le 30 avril 2011 dans 2011 par Alain Morin

La plus éclatée des voitures actuellement proposées, la smart, continue son petit bonhomme de chemin en 2011. Elle a cependant droit à un très léger restylage et à un nouveau modèle électrisant, c’est le moins qu’on puisse dire.

La smart (avec un « s » minuscule) est, justement, minuscule. À peine plus longue qu’un vélo tandem, elle se faufile dans la circulation comme aucune autre voiture ne sait le faire. Les gens qui voient son habitacle pour la première fois ne peuvent être qu’étonnés par ses dimensions très généreuses… en comparaison avec la grosseur de la carrosserie. Les sièges coulissent suffisamment pour accommoder la plupart des gabarits et la position de conduite se trouve facilement même si le volant ne s’ajuste pas en hauteur ni en profondeur. Le tableau de bord est ultraminimaliste, ce qui accentue le côté urbain de la mignonne allemande. Lors de la refonte de la smart il y a trois ans, la partie arrière a pris du coffre et il est désormais possible d’y ranger plus qu’une brosse à dents. L’hiver dernier, Mercedes-Benz avait organisé une expédition nordique avec plusieurs smart et les deux occupants de chaque voiture avaient réussi à mettre leurs nombreux et surtout imposants bagages dans le coffre. Bravo !

Notre puce des rues est propulsée (le mot est fort mais puisque ce sont les roues arrière qui sont motrices, le terme propulsé est accepté) par un moteur à trois cylindres de 1,0 litre. Pas vraiment dégourdi, il autorise des accélérations et des reprises tout juste acceptables. Cependant, en conduite urbaine, il n’y a pas vraiment de problèmes. Ce moulin s’avère particulièrement frugal mais monsieur ne consomme que de l’essence super, ce qui lui enlève une partie de son charme. Là où Mercedes-Benz manque une belle occasion de nous faire apprécier davantage la smart, c’est au niveau de la transmission. Cette dernière est une automatique à cinq vitesses dont le passage des rapports prend une éternité. Il s’ensuit une perte de puissance très sentie qui amène le nouveau conducteur d’une smart à penser que sa voiture va caler. Certains s’y font, d’autres jamais. Il est possible de diminuer un peu cet effet en changeant les rapports manuellement par le biais des palettes situées derrière le volant mais encore faut-il le faire au bon moment. Bref, c’est pas le fun. À cause de son empattement réduit, les trous et les bosses sont durement ressentis. Mais, encore une fois, on est prêt à pardonner bien des choses à la smart !

Une smart électrique !

Lorsque la smart est débarquée au Canada en 2005, plusieurs personnes croyaient qu’il s’agissait d’une voiture électrique tant ses dimensions et son style se prêtaient à ce type d’énergie. Quelques années plus tard, c’est fait ! Nous aurons une smart électrique ! Le moteur à essence est remplacé par une unité électromagnétique de 30 kW alimentée par une batterie lithium-ion développée par Tesla et fournissant 16,5 kWh. Elle fournit en tout temps 20 kW mais lors d’une accélération soudaine qui pourrait s’apparenter à un kick down, elle en donne 30. Cette batterie, logée dans le plancher, peut être rechargée sur une prise de courant domestique, par une boîte murale électrique spéciale ou grâce à une station de recharge spéciale. Une batterie pleinement chargée a une autonomie de 135 km mais la température, le climat, la géographie et surtout le conducteur peuvent grandement affecter, à la baisse, ce chiffre.

Esthétiquement, il faudrait être daltonien pour ne pas reconnaître une smart électrique ! Exclusivement blanche avec des éléments de carrosserie verts, elle ne passe pas inaperçue. Même dans l’habitacle, on retrouve du vert partout. Lors du lancement de la smart Electric Drive, son comportement routier nous est apparu assez près de celui de la smart à essence. Certes, les 140 kilos de plus de cette smart zéro émission n’en font pas une bombe de performance tout en affectant négativement les suspensions, fort dures d’ailleurs. Puisque nous avons roulé la voiture dans les rues de New York, nous n’avons pas pu atteindre la vitesse maximale de 100 km/h, mais nous pouvons affirmer que les accélérations ne sont pas de type canon. Mercedes-Benz annonce un 0-60 km/h en 6,5 secondes, ce qui me semble réaliste. Cependant, l’élément le plus agréable est qu’il n’y a pas de changement de rapports. On oublie donc les pénibles changements de la version ordinaire. Le centre de gravité plus bas à cause de la position de la batterie et les freins plus difficiles à moduler, surtout au début, constituent autant de différences par rapport à l’ordinaire.

Une smart électrique, c’est bien. S’en procurer une, par contre, est une autre histoire. Seulement 45 unités seront disponibles au Canada, et dans certaines villes uniquement. 80 % de ces voitures (36) seront destinées aux entreprises et le peu qu’il restera ira à des particuliers. Les voitures seront louées pour environ 500 $ sur une période de quatre ans, le temps de la garantie. Après quelques années sur notre marché, la smart connaît, avec sa motorisation électrique, sa deuxième révolution, la première ayant été le passage du moteur diesel à celui à essence. Peut-être qu’un jour, la smart électrique sera la seule proposée. En attendant, la smart à essence fait parfaitement l’affaire des citadins qui ont appris à vivre avec ses petits travers et son immense charme.

Feu vert

Style toujours d’actualité
Moteur essence
très économique
Version électrique agréable à conduire
Espace habitable impressionnant
Niveau de sécurité étonnant

Feu rouge

Suspensions sèches
Transmission de clown
Essence super seulement
Diffusion parcimonieuse du modèle électrique
Entretien assez dispendieux

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