Mercedes-Benz CLK 63 AMG, ça décoiffe !
Au fil des semaines et des mois, les essais et les présentations se succèdent sans vraiment qu’une voiture nous accroche. Il y en a qui sont meilleures que d’autres, plus homogènes ou plus ou moins agréables à conduire selon les circonstances, mais nos souvenirs s’estompent petit à petit. Puis arrive une voiture qui nous séduit, qui nous emballe et qui reste en mémoire. À ce jour, ce coup de cœur, je l’ai eu pour la Mercedes-Benz CLK 63 AMG Black Serie, un coupé d’enfer qui m’offre tout ce que j’attends d’une voiture haute performance.
Elle est pourtant affligée de deux défauts majeurs. Le premier c’est que son prix dépasse vraiment mes moyens. Le second est que ce modèle ne sera pas distribué au Canada pour une banale histoire de pare-chocs ne respectant pas nos normes. C’est stupide, mais c’est comme ça. Et il ne faudrait pas blâmer Mercedes-Benz de refuser de dépenser des millions de dollars pour modifier une voiture qui se vendra à seulement quelques exemplaires dans notre pays. Par contre, le cabriolet CLK 63 AMG est commercialisé au Canada depuis l’an dernier. Essayez donc de comprendre !
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La vraie chose
Ce coupé est étroitement dérivé de la voiture de tête du Championnat du monde de la Formule 1. Certains constructeurs auraient concocté une présentation similaire, mais avec des éléments factices afin de réaliser des économies. Mais à Stuttgart, on n’a jamais été pour les raccourcis. D’autant plus que cette CLK bien spéciale est produite pour célébrer les 40 ans de fondation de AMG, il aurait été mal vu de faire autrement. Vue de face, la voiture impressionne : nous avons affaire à un modèle d’exception ! Toute la partie avant est presque identique à celle de la voiture utilisée en Formule 1 avec des prises d’air surdimensionnées et ses extracteurs latéraux en fibre de carbone. Le tout est accentué par des passages de roue en relief et un aileron arrière également en fibre de carbone. Et il s’agit de composantes fabriquées à partir de vraies fibres de carbone et non pas de ces imitations utilisées à tout venant par des modificateurs plus intéressés par l’épate qu’autre chose. On retrouve aussi des appliques en authentique fibre de carbone sur le tableau de bord et sur la console. Dans l’habitacle, la voiture est dotée d’un volant de type sport avec sa partie inférieure plate, de sièges de type course offrant un excellent support latéral. Sans doute parce que la voiture de sécurité en Formule 1 n’en a pas non plus, les places arrière ont disparu ! De l’extérieur comme de l’intérieur, cette Mercedes-Benz a vraiment de la gueule. Mais ce n’est qu’un début.
Ça marche, mon Marcel !
Voilà pour le plumage, mais le ramage est encore plus impressionnant. Sous le capot ronronne un moteur V8 AMG de 6,3 litres d’une puissance de 507 chevaux couplé à une boîte automatique à sept rapports. Cette boîte est dotée d’un programme de gestion assurant un passage des rapports plus rapide que sur les autres versions. La suspension est naturellement dessinée pour améliorer la tenue de route avec des barres antiroulis plus fermes et des amortisseurs plus performants. Mieux encore, cette même suspension peut être réglée en fermeté et en hauteur afin d’optimiser la tenue de route. Les pneus Pirelli P Zero de 19 pouces sont accrocheurs, mais quand même satisfaisants en utilisation normale.
La première partie de mon essai s’est déroulée sur la route et bien que le déflecteur avant très bas nécessite certaines précautions, cette belle allemande est docile comme pas une. La suspension est plus confortable que celle d’une Nissan 350 Z et la voiture se faufile avec aisance dans la circulation. Et puisque la boîte automatique est de type adaptatif, elle tire fort bien son épingle du jeu en ville. De plus, les sièges sont douillets et le système audio est excellent. J’avoue que ça me faisait un petit quelque chose de voir les gens se retourner au passage de la Black Serie.
Pour vraiment tester les limites de cette voiture, AMG nous a invités au circuit Willow Springs en Californie. Nous avons donc pu nous faire plaisir sur cette piste fort populaire auprès des conducteurs sportifs. Bien entendu, le moteur de 507 chevaux donne une bonne poussée au derrière, mais le point fort de cette Mercedes-Benz est sa capacité à affronter toutes les conditions de piste sans jamais perdre de son équilibre. Même poussée à la limite, elle est toujours facile à rattraper. Et son système de stabilité latérale n’est pas trop intrusif. Il est important d’ajouter que les freins en composite utilisés sur cette CLK semblent résister à l’échauffement presque de façon illimitée. Détail intéressant, bien que ce coupé soit de type hard-top, sa rigidité est exemplaire.
Lorsque je négociais le virage trois de la piste, la voiture se mettait en appui et je pouvais apprécier l’excellent support latéral des sièges, tandis que la sonorité vraiment particulière du moteur AMG était un sensationnel chant d’accompagnement. Bref, ces dix tours de pistes se sont déroulés en un rien de temps et chacun était une démonstration brillante des capacités de cette voiture. Certains réclament une boîte manuelle, mais la transmission automatique répond très rapidement et un indicateur au tableau de bord nous indique le rapport le plus efficace à enclencher.
Ce coupé est la preuve que les Mercedes-Benz ringardes sont chose du passé et que les
versions sportives concoctées par AMG sont incontestablement parmi les meilleures de leur catégorie respective. Dans le cas de la Black Serie, son seul véritable défaut est de ne pas être commercialisée au Canada, du moins pour l’instant. On ne sait jamais, peut-être qu’un jour elle sera présente au même titre que la version cabriolet CLK AMG 6.3.
En attendant ce jour, je vais continuer d’acheter des billets de loterie.