Toyota FJ Cruiser 2011: Un costaud victime de son design

Publié le 30 avril 2011 dans 2011 par Denis Duquet

Lorsque Toyota a dévoilé le concept de ce véhicule, tous les intervenants se sont entendus pour dire que : « Non ! Jamais ce constructeur ne va oser produire un tel véhicule en série ! » En effet, avec ses allures de camionnette Tonka, très peu de gens croyaient qu’un jour on pourrait rouler à son volant sur nos routes. Cette silhouette caricaturale étonne, mais il suffit de s’y attarder pour se rendre compte que les stylistes ont effectué beaucoup de compromis sur le plan pratique pour dessiner un véhicule original.

Avec ses couleurs pastel et son toit blanc qui le démarquent facilement dans la circulation, il est certain que ce modèle intéresse les personnes qui aiment se faire remarquer. Mais c’est beaucoup plus qu’un véhicule qui fait tourner les têtes. Il faut souligner que les stylistes se sont inspirés du Toyota FJ40, un costaud s’il en était un parmi une génération de VUS tous aussi élémentaires et primitifs les uns que les autres, mais capables d’en prendre. Le FJ Cruiser est son équivalent moderne.

Il faut souffrir pour plaire

L’exécution d’une telle carrosserie impressionne les gens et même plusieurs années après son lancement, ce Toyota fait toujours figure d’original. Cela prouve également que lorsqu’ils sont laissés à leurs élans créatifs, les stylistes de ce constructeur sont capables d’innovations. Innover et épater c’est beau, mais cela comporte des inconvénients. En tout premier lieu, le pilier C est d’une telle largeur qu’il handicape fortement la visibilité 3/4 arrière. Et comme si ce n’était pas assez en fait de visibilité, on a accroché le pneu de secours sur la portière arrière. Heureusement que les rétroviseurs extérieurs sont d’assez bonnes dimensions pour afficher une vue arrière décente. En outre, pour accéder aux places arrière, il faut ouvrir la portière avant et ensuite ouvrir un panneau d’accès de type porte inversée afin de pouvoir s’assoir à l’arrière. C’est un peu comme sur plusieurs camionnettes compactes qui utilisent cette configuration pour permettre d’accéder aux strapontins arrière. Dans le cas qui nous intéresse, cela nécessite une certaine flexibilité puisqu’il faut lever la patte relativement haut. Et une fois en place, le siège est moyennement confortable et la visibilité atroce. Avis aux claustrophobes.

Malgré sa vocation de pur et dur des sentiers les plus impraticables, le design a eu préséance sur le caractère pratique. Il est vrai que le trio de cadrans indicateurs placés dans une nacelle posée en plein centre de la planche de bord est censé plaire. Mais côté pratique, c’est plus pour faire de l’épate que pour leur utilité. Il faut également ajouter que la partie centrale est de couleur coordonnée à la carrosserie. C’est peut-être plus stylisé, mais pas tellement inspirant. Un autre bémol pour la console centrale : deux leviers en plus du frein à main occupent beaucoup d’espace et en laissent peu en fait de rangement. C’est comme si on avait voulu donner du style à un véhicule à vocation militaire. On a quand même réussi assez bien avec le Hummer, mais ça me semble moins bien sur le FJ.

Sur une note plus positive, il faut parler du coffre de grande dimension, du tapis en caoutchouc fort robuste pouvant subir les pires abus et des sièges recouverts d’un matériau qui se lave facilement. De plus, comme tout produit Toyota, la qualité d’assemblage est bonne et les matériaux pas trop mal non plus.

Une grosse pointure

C’est vrai que la silhouette est une question de goût. C’est également vrai d’affirmer que l’habitacle pourrait être un tantinet plus pratique et moins tarabiscoté. Et comme mentionné précédemment, la largeur de tous les piliers de ce véhicule limite la visibilité. Pourtant, on nous a toujours dit que la fenestration d’un gros VUS doit être excellente afin d’avoir une bonne vision de l’entourage. Et puisque ce FJ est capable de grandes choses en conduite hors route, cette lacune est d’autant plus regrettable.

Sous ses allures de gros jouet, ce VUS est un authentique passe-partout doté de toute la robustesse nécessaire pour affronter avec aplomb les légendaires sentiers hors route reconnus par la communauté des adeptes du franchissement d’obstacles. L’an dernier, le moteur a gagné en puissance avec l’arrivée de 20 équidés additionnels sous le capot grâce à l’utilisation d’un système de calage variable des soupapes. Outre ce gain de puissance, la consommation de carburant a été réduite. Et c’est la bonne nouvelle, puisque la version précédente de ce moteur V6 4,0 litres avait une soif quasiment inconsidérée pour les hydrocarbures. En bon québécois, il était « dur sul’gaz » !

Chez Toyota, on a aussi déclaré que la suspension et la direction avaient été recalibrées. Il semble que ces modifications aient été relativement modestes, car ce chevalier de la boue et des gros cailloux n’est pas très maniable sur la route. Sa suspension est essentiellement dessinée pour briller dans les sentiers et il faut admettre qu’elle y met le paquet. Mais sur la route, il faudra s’adapter à un comportement routier assez pataud. Même remarque pour la direction qui manque non seulement de précision, mais qui affiche toujours un flou important au centre. Si cette caractéristique est désagréable sur la route, elle est appréciée hors route.

Bref, il ne faut pas se fier uniquement au plumage, vous risquez d’être déçu…

Feu vert

Construction solide
Mécanique fiable
Excellent en conduite hors route
Prix compétitifs
Silhouette originale

Feu rouge

Visibilité atroce
Direction imprécise
Consommation toujours élevée
Comportement routier très moyen
Accès aux places arrière difficile

Share on FacebookShare on TwitterShare by emailShare on Pinterest
Partager

ℹ️ En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de cookies telle que décrite dans notre Politique de confidentialité. ×