Le Mazda CX-7, des semaines de plaisir
Sans l’avoir inventée, il est certain que Mazda a contribué au développement de la catégorie des VUS urbains à caractère sportif. En plus de la polyvalence de la catégorie et de ses caractéristiques toutes conditions dans la version à transmission intégrale, la CX-7 propose en plus une conduite plus sportive et moins soporifique que celle de la majorité des véhicules de cette catégorie.
Nous avons franchi un peu moins de 10 000 km à son volant depuis le mois de novembre 2006 et, à part une broutille, cette Mazda s’est avérée agréable à conduire et pratique. Élégance et confort Certains stylistes veulent à tout prix que les véhicules multisegments qu’ils dessinent aient des allures de costaud. Chez Mazda, on n’est pas de cet avis puisque la silhouette de la CX-7 est fortement inspirée des véhicules à vocation sportive. Il suffit d’ailleurs de la comparer à la RX-8 pour se rendre compte que les deux véhicules ont des airs en commun. Mais puisque le CX-7 est de dimensions plus importantes et doit être capable de transporter plus de personnes et davantage de bagages, les stylistes ont adopté une ligne de ceinture de caisse qui s’élève vers l’arrière. En outre, l’énorme prise d’air à l’avant est un indice certain que cet utilitaire possède également des aspirations sportives. D’ailleurs, au fil des mois, la CX-7 a été l’objet de commentaires élogieux quant à son apparence. Et si ces mêmes personnes avaient pu prendre place à bord, leur verdict à propos de l’habitacle aurait été tout aussi positif.
Non seulement la présentation intérieure est élégante, mais le tout est passablement efficace. Par exemple, les buses de ventilation à volets ont été d’une efficacité sans reproche. La qualité des matériaux est bonne et, à date, leur résistance à l’usure est excellente tout comme la finition.
Tout n’est pas parfait cependant puisque du tableau d’information affichant les réglages de la ventilation et de la climatisation placé en partie supérieure de la planche de bord n’est pas facile à consulter, surtout en plein jour. Sur une note plus positive, les trois cadrans indicateurs principaux sont de consultation aisée. Au fil des semaines et des mois, ces observations initiales se sont confirmées. Mais ce qui est l’élément qui nous fait apprécier ce véhicule est son caractère sportif, surtout en raison de son moteur.
Combinaison gagnante
Sur le plan de la mécanique, le CX-7 est un heureux mélange entre les Mazda Speed 6 et la Mazda 5 qui est elle-même dérivée de la Mazda 3 qui demeure la base principale de la CX-7. C’est ainsi que la suspension avant et les freins sont empruntés à cette dernière. Le moteur et le rouage d’entraînement, quant à eux, proviennent de la Mazda Speed 6. Enfin, pour améliorer le comportement routier, la suspension arrière à bras inégaux est indépendante. Le véhicule offre ainsi un bon comportement routier et un confort surprenant pour un VUS. Et pour freiner cette sportive toutes conditions routières, on retrouve des freins à disque ventilés aux quatre roues, une caractéristique qui n’est même pas offerte sur plusieurs voitures de sport.
Si le moteur propose la même cylindrée que le quatre cylindres 2,3 litres de la Mazdaspeed 6, il a été l’objet de nombreuses modifications. Le bloc moteur a même été modifié en vue de cette utilisation plus spécifique. Soulignons au passage que ce moteur est l’un des rares sur le marché à faire appel à l’injection directe, du moins sur un modèle de production. Appelé DISI, pour Direct Injection Sport Induction, ce système assure une combustion plus complète du carburant et un taux de compression plus élevé. Le turbo se manifeste à bas régime, et le refroidisseur d’air est monté directement sur le moteur afin de mieux utiliser l’espace disponible d’une part et de raccourcir le trajet de l’air frais d’autre part. Une seule transmission est offerte, soit une boîte automatique à six rapports. Il est également important de préciser que la transmission intégrale de type Torsen, en provenance de la Mazda Speed 6, est offerte en option même sur la version de base. Pas besoin donc de choisir la version « ultra toute équipée » pour en bénéficier.
Cette mécanique assez sophistiquée pour un véhicule de la catégorie a connu un parcours sans faute à une exception près. Le témoin lumineux « Check Engine » s’allumait de façon intermittente. Nous avons eu beau ne rouler qu’au super, fortement recommandé d’ailleurs, puis vérifier à l’infini le bouchon du réservoir d’essence, le témoin lumineux réapparaissait de temps en temps. Une visite chez le concessionnaire a remédié à la situation par le remplacement d’un capteur qui était défectueux. Pour le reste, rien d’autre à signaler.
Vraiment tout usage
Un Vus plus sportif que la moyenne, c’est bien. Mais puisque la plupart des gens se les procurent en raison de leur caractère pratique il est important de souligner que le hayon arrière donne accès à une soute à bagage relativement large. Sous ses airs de sportive, la CX-7 peut engranger beaucoup de bagages. Mazda aime souligner que la CX-7 est vendue au prix de la Honda CR-V et se conduit comme une Nissan Murano. Par rapport à la première, elle est plus spacieuse tandis que la qualité de sa finition est un cran au dessus de celle de la Nissan.
En conduite, le moteur est silencieux et d’une grande souplesse. Et il faut également accorder de bonnes notes à la transmission dont les passages des rapports s’effectuent avec grande douceur. Il y a bien un certain boom sonore en troisième, mais il s’agit d’une peccadille. Les accélérations et les reprises sont presque similaires à celles d’une berline sport de puissance égale. À cela s’ajoute une direction précise, directe et dont l’assistance est bien dosée. Plusieurs essayeurs ont critiqué la consommation de carburant qu’ils ont obtenu, celle-ci dépassant les 14 litres au 100 km dans plusieurs cas. Ces chiffres ont certainement été obtenus en conduisant sans ménagement. Tout au longs de nos quelques 10 000 km, la moyenne observée a été de 12,1 litres au 100 km et cela en incluent les mois d’hiver. Ce qui est excellent compte tenu du poids du véhicule et de la puissance du moteur.
La tenue de route est toute aussi bonne que celle d’une berline sport malgré un centre de gravité élevé. De plus, le niveau sonore dans l’habitacle est correct tandis que la suspension n’est pas trop ferme. Les ingénieurs de la compagnie nous ont souligné que ce véhicule était le premier dans l’histoire de ce constructeur à avoir été spécifiquement conçu pour l’Amérique du Nord. Il faut croire qu’ils ont pris l’état de nos routes en considération !
Voilà donc un véhicule fort bien équilibré aussi bien sur le plan de la mécanique que de la conduite.