Volvo S40 / V50 2011: Coincées entre l'arbre et l'écorce

Publié le 30 avril 2011 dans 2011 par Marc Lachapelle

Élégantes et modernes, la berline S40 et la familiale V50 ont incontestablement rajeuni la gamme de Volvo et permis au constructeur suédois d’offrir à nouveau des modèles plus compacts et compétitifs lorsqu’elles furent lancées. C’était il y a sept ans cependant et elles n’ont guère changé depuis. Toujours jolies, elles ont de plus en plus de mal à s’imposer dans une catégorie où évoluent certaines des meilleures voitures de l’heure, toutes catégories confondues. En attendant un remodelage complet, elles misent tout sur leur version T5 à moteur turbo et roues avant motrices.

Les S40 et V50 actuelles sont construites sur la première version de l’architecture C1 qu’ont développée conjointement Ford, Mazda et Volvo au début des années 2000. Chez Volvo, la plate-forme porte le code P1 et sous-tend également les modèles C70 et C30. On peut s’attendre au dévoilement imminent de versions renouvelées des S40 et V50 qui seront vraisemblablement élaborées sur la deuxième version de l’architecture C1 qui fait ses débuts avec la nouvelle Ford Focus « mondiale ». Rien d’officiel encore.

La mince console centrale « flottante » dont Volvo a d’ailleurs fait grand cas lors du lancement des S40 et V50 est effectivement très design et attrayante en termes purement esthétiques. Suspendue ainsi à plusieurs centimètres du tableau de bord, c’est loin d’être une réussite complète pour ce qui est de la commodité quotidienne, surtout parce que l’espace de rangement aménagé juste en dessous est pratiquement inaccessible des places avant. Assez frustrant, merci ! De plus, les boutons pour la climatisation, les sièges chauffants et le dégivrage sont trop petits et trop rapprochés. On se surprend, par exemple, à couper l’alimentation en air frais alors qu’on voulait activer les sièges chauffants… Un détail, certes, qui peut devenir sérieusement agaçant en plein hiver.

En revanche, les quatre grandes molettes qui permettent de régler la climatisation et la chaîne audio sont très efficaces. Ainsi, il est possible de syntoniser rapidement un poste de radio au dixième de fréquence près, ce qui est assez rare de nos jours. Une fois maîtrisée, la technique de mise en mémoire propre à Volvo se révèle rudement pratique.

Au sujet du volume de chargement, la berline S40 et la familiale V50 sont plutôt à l’opposé l’une de l’autre face à leurs rivales directes. Le coffre de la première est nettement plus petit que celui des Audi A4 et Série 3, par exemple, tandis que celui de la V50 est carrément avantagé comparé à celui des modèles correspondants. Il faut évidemment reconnaître que ces deux dernières sont essentiellement des familiales « sportives » qui privilégient le style alors que la V50 est fidèle à la longue tradition des familiales Volvo, même si sa silhouette n’a rien à envier à ces bavaroises en termes de finesse et d’allure sportive. La direction légère et surassistée de la V50 trahit également une réaction de couple assez nette en accélération. Malgré ces défauts, on peut aisément prendre un plaisir grandissant à la conduire au fil des kilomètres, pour peu qu’on apprécie la sonorité unique de son cinq cylindres en ligne, un type de moteur qui n’est pas au goût de tous, surtout en terre nord-américaine. C’est le turbo qui fait la différence pour le couple abondant qu’il permet à ce groupe de 2,5 litres de produire, même à faible régime, et la souplesse qu’il confère à la conduite. La boîte manuelle à 6 rapports est correcte aussi. Une pédale d’embrayage légère et peu progressive, combinée à la faible inertie du volant-moteur, impose une adaptation. La chose est d’autant plus vraie maintenant que les S40 et V50 ne sont disponibles qu’avec le moteur T5 turbo jumelé aux seules roues avant motrices. Fini le rouage Haldex à quatre roues motrices qui ajoutait à la polyvalence des deux séries mais gonflait leur prix !

Le roulement est ferme, sinon sec, quand on file sur une chaussée le moindrement bosselée ou craquelée. Comme avec plusieurs Volvo, la maîtrise des mouvements de caisse n’a simplement pas la même rigueur et précision que sur les meilleures. La conduite demeure malgré tout agréable, grâce au couple et à la souplesse du moteur turbo. Par contre, le freinage est plutôt sec en amorce et difficile à moduler si on aime conduire en douceur.

À la panoplie complète de systèmes de sécurité passive qu’on retrouve chez Volvo s’ajoutent des phares orientables au faisceau puissant et bien découpé qui bonifient quant à eux la sécurité active. Toujours au rayon de la visibilité, les Volvo méritent une très bonne note pour les essuie-glaces à lame monobranche souples qu’on peut également soulever sans peine pour nettoyer le pare-brise. L’adaptation à l’hiver est assez irréprochable chez Volvo, mais on doit s’interroger sur la sagesse de n’offrir que la version traction de la T5 turbocompressée alors que ce moteur n’était jumelé qu’au rouage à quatre roues motrices l’an dernier.

Sûres, bien équipées et confortables, les S40 et V50 se contentent de tenir le fort en attendant qu’arrivent de nouvelles recrues. Entre-temps, elles risquent de n’intéresser désormais que les inconditionnels de la marque de Göteborg.

Feu vert

Familiale toujours très jolie
Moteur turbo souple
Très bien équipées
Excellents sièges

Feu rouge

Roulement ferme
Console centrale peu commode
Banquette arrière juste
Direction légère

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