Ford Ranger 2011: Toute bonne chose a une fin

Publié le 30 avril 2011 dans 2011 par Alain Morin

Le Ford Ranger promène sa bouille de sympathique macho depuis déjà plus de 28 ans. Il a donc pleinement mérité sa retraite ! Durant l’année, Ford cessera sa production, après plus de 7 millions d’unités. Nous parlons ici du Ranger nord-américain, ce nom étant repris ailleurs sur le globe pour d’autres camionnettes Ford, souvent beaucoup plus modernes. Toujours est-il qu’on parle du départ de notre Ranger depuis quelques années, mais des ventes plus qu’intéressantes ont amené les dirigeants de Ford à revoir leur stratégie. Qui sait s’il n’y aura pas un Ranger 2012 inchangé !!! Mazda, de son côté, proposait le Série B, un clone du Ranger, sans jamais connaître autant de succès. Cette année, Mazda abandonne ce marché.

Pour la petite histoire, mentionnons que lors de sa présentation en 1983, le moteur de 2,0 litres du Ranger développait un gros 75 chevaux. Aujourd’hui, le plus petit moteur du Ranger, le 2,3 litres, fait tout de même 143 chevaux, presque le double. Mais comme le poids a sérieusement augmenté, équipement de sécurité oblige, cette petite camionnette n’est toujours pas une bombe !

Ce 2,3 litres provenant de chez Mazda peut convenir pour les petits travaux. Il consomme peu, mais ses capacités de remorquage sont limitées à 1 016 kilos (2 240 livres). De plus, son manque d’enthousiasme lorsque vient le temps de dépasser un véhicule plus lent (s’il s’en trouve…) ne plaide pas en sa faveur. Et comme le nombre de versions est très restreint, on passe rapidement au V6 4,0 litres. Plus puissant, suffisamment en tout cas pour procurer au Ranger des accélérations décentes, il consomme effrontément, nous rappelant ainsi qu’on a affaire à un moteur développé il y a plus de deux décennies. Cependant, il permet de remorquer jusqu’à 2 658 kilos (5 860 livres) selon le rapport de différentiel retenu. En option, il est possible d’obtenir une attache de remorque de classe III/IV. La charge maximale (le payload en bon français) est de 572 kilos (1 260 livres), peu importe la version.

Mécanique raffinée… il y a longtemps !

Contrairement aux grosses camionnettes qui demandent un doctorat en mathématiques pour bien comprendre leurs nombreuses déclinaisons, le Ranger ne s’en fait pas avec la vie. Deux moteurs, deux transmissions (automatique quatre rapports et manuelle cinq rapports), deux rouages (propulsion et 4x4, selon le modèle), deux cabines (simple et double, cette dernière appellation étant très pompeuse puisqu’il s’agit simplement d’une cabine allongée), une longueur de boîte, cé toutte comme disent les serboougandais. Autant les moteurs, les transmissions que les rouages nous ramènent aux belles années du disco. C’est primitif, aucunement raffiné, mais au moins, la fiabilité est au rendez-vous. En même temps, n’importe quel mécanicien qui a fait ses études en 1955 peut réparer le Ranger sans se gratter la tête devant un problème technologique. Et puis, sept millions de véhicules depuis 28 ans, ça vous donne un marché des pièces usagées rarement égalé, donc pas chères. Même la conduite d’un Ranger nous rappelle le bon vieux temps ! Imaginez qu’un F 150, beaucoup plus imposant, se montre incroyablement plus raffiné. Si le train avant du Ranger se comporte d’une façon des plus décentes, il en va autrement pour l’archaïque suspension arrière qui sautille au moindre trou. Sur une belle route, le Ranger étonne par son confort. Pour une camionnette, la tenue de route est correcte, surtout si « tenue de route correcte » ne veut pas dire « sportive »… Une courbe prise le moindrement au-delà des limites donne du roulis au véhicule, qui en même temps, veut continuer tout droit. Mais si quelqu’un achète un Ranger pour impressionner les copines, il a de meilleures chances d’impressionner un psychiatre. La direction n’est pas des plus dégourdies, les freins non plus. L’odomètre a beau être gradué à 200 km/h, il est fortement déconseillé de tenter d’atteindre cette marque ! Les versions 4x4 sont plus populaires, avec raison. Plus faciles à revendre malgré leur consommation d’essence plus élevée, elles sont aussi plus faciles à conduire en hiver.

Simplicité involontaire

L’habitacle est du même acabit. Le design, la position de conduite, l’ergonomie, les matériaux et la finition nous ramènent aux standards d’il y a trente ans. Les boutons sont posés ici et là, au gré de l’espace disponible ou de l’humeur du designer du moment. Les sièges sont plutôt confortables malgré un manque évident de support latéral. La version à cabine allongée a droit à des strapontins peu invitants placés face à face. La boîte de chargement de six pieds est fermée par une porte battante très lourde et deux types de recouvrements de plateau sont proposés en option. Oui, le Ranger est dépassé. Cependant, si on mettait un Ranger 1983 et un 2011 côte à côte, nous verrions une grosse différence. Ford a quand même su adapter sa petite camionnette aux besoins du moment. Grâce à une politique de prix serrée et de nombreux incitatifs (et une providentielle augmentation des prix de l’essence), le Ranger a toujours connu de bonnes ventes. Comme quoi le prix fait pardonner bien des défauts. Il y a toujours les Chevrolet Colorado/GMC Canyon, plus modernes, mais leur prix plus élevé joue en leur défaveur.

Feu vert

Prix convivial
Fiabilité assurée
Entretien peu coûteux
Châssis robuste
Moteur de base frugal

Feu rouge

Conception ancestrale
Confort d’une autre époque
Suspension arrière rétive
Consommation effarante (V6)

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