Kia Cadenza 2011: Oubliez le passé, songez à l'avenir

Publié le 30 avril 2011 dans 2011 par Denis Duquet

Le renouvellement des modèles de Kia est pour le moins spectaculaire. Après avoir connu les affres de la faillite et la reprise par Hyundai, le constructeur Kia s’est vu confier une nouvelle mission par son nouveau propriétaire. Celle d’oublier les petites voitures économiques proposant surtout un prix alléchant, pour séduire les acheteurs et produire des modèles aussi compétitifs que ceux fabriqués par Hyundai, mais s’adressant à une clientèle plus jeune et plus active.

Cela explique sans doute pourquoi le numéro deux coréen a commandité de prestigieux tournois de tennis comme les Internationaux d’Australie, et choisi le très populaire Raphaël Nadal comme porte-parole. Plus récemment, au Québec, la marque devenait la voiture officielle des courses de vélo ProTour disputées en septembre dans les villes de Québec et de Montréal.  Les meilleurs cyclistes de la planète étaient escortés par des véhicules Kia, ce qui n’est jamais mauvais pour une image de marque !

Sept ans plus tard

Parfois, la progression d’un constructeur automobile est fort spectaculaire. Kia en est un bon exemple. Il y a sept ans, je suis allé en Corée pour visiter les installations du constructeur et procéder à l’essai de son modèle de luxe, qui portait le nom d’Opirus.  Dévoilée au Salon de l’auto de Genève, cette berline se démarquait par une silhouette quasiment caricaturale.

Mon bref essai s’est déroulé sur une aire d’essai dynamique et s’est poursuivi par quelques tours supplémentaires dans un stationnement d’usine. Ce fut suffisant pour mettre les freins en feu et réaliser que la tenue de route n’était pas le point fort de cette voiture. Puis, elle est arrivée au Canada encore plus équipée que le modèle original. Elle portait dorénavant le nom d’Amanti, mais sa silhouette était toujours aussi excentrique.

Quelle transformation !

Inutile d’en dire davantage sur l’Amanti. Cette berline à vocation plus luxueuse que tous les autres véhicules Kia de l’époque n’avait pas grand-chose à offrir. Heureusement, on a travaillé à l’améliorer au fil des années. La mécanique a été remplacée, la suspension modifiée, et la finition améliorée de beaucoup. Le produit était presque devenu intéressant, mais sa silhouette faisait fuir les acheteurs.  Cette fois, on repart à neuf avec une nouvelle plate-forme, un moteur plus puissant et surtout une silhouette totalement redessinée. Il faut noter que les stylistes n’avaient pas le choix puisque l’Amanti était nettement en retrait à ce chapitre face à la concurrence.

Curieusement, mon toujours très bref essai au volant de sa remplaçante s’est effectué sur la même aire d’essai dynamique avec un processus quasiment identique. Une élégante berline blanche s’est avancée vers moi, et on m’a invité à prendre le volant alors qu’un ingénieur était assis sur le siège du passager. Son anglais était plus que potable, mille fois meilleur que mon coréen, et après m’avoir donné les grandes lignes des composantes mécaniques, il m’a invité à démarrer.

Cette fois, non seulement le nom a changé, mais la silhouette aussi. Cette voiture est élégante et fera oublier sa devancière en un éclair. La grille de calandre est séduisante et dorénavant typique de toutes les Kia. De plus, les lignes de la silhouette sont équilibrées. Toutefois, plusieurs observateurs ont reproché à cette nouvelle venue d’avoir une silhouette trop semblable à celle de la nouvelle Optima.

Il est vrai que les deux se ressemblent, mais quant à savoir laquelle est la plus jolie, c’est une affaire de goût. Il existe pourtant de nombreuses différences visuelles. La grille de calandre de la Cadenza est toujours cintrée en sa partie centrale, mais elle est moins prononcée et plus discrète. Autre différence à souligner : la prise d’air avant n’est plus transversale, mais centrale sur la Cadenza.  De plus, l’ampleur des phares avant est moindre que sur l’Optima. Bref, la présentation extérieure est nettement plus conventionnelle et conservatrice.

Dans l’habitacle, c’est sobre. Un peu trop sobre même puisque ça manque certainement d’impact visuel. Au premier coup d’oeil, on a l’impression d’être dans une voiture de catégorie beaucoup plus modeste. Par contre, les sièges se sont avérés confortables, du moins lors de notre bref essai. Comme il se doit sur une voiture de cette catégorie, tous les gadgets du genre sont rendez-vous. De plus, pour que cette berline se démarque de l’Optima en matière de prestige, les ingénieurs ont opté pour un moteur V6 de 3,5 litres d’une puissance de 290 chevaux.  Monté de manière transversale, il est associé à une transmission de type manumatique à six rapports.

La voiture n’est pas nécessairement sportive, mais ses qualités dynamiques sont à souligner, et la vivacité du moteur également, tandis que la boîte automatique est nerveuse et bien étagée.

Cette nouvelle Cadenza possède donc d’indéniables qualités, mais il est certain qu’on lui reprochera sa ressemblance avec l’Optima, ce qui risque de lui nuire.  Les gens préféreront sans doute payer moins cher pour une voiture plus ou moins similaire, tout au moins en fait de silhouette.

Feu vert

Silhouette élégante
Moteur bien adapté
Bonne insonorisation
Équipement complet
Garantie rassurante

Feu rouge

Fiabilité inconnue
Tableau de bord ultra sobre
Modèle inconnu
Concurrence de
la nouvelle Optima

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