Buick Regal 2011: Oubliez le passé

Publié le 30 avril 2011 dans 2011 par Denis Duquet

Dans sa dernière mouture, la Regal était une intermédiaire propulsée par l’incontournable moteur V6 3,8 litres à soupapes en tête et associé à une boîte automatique à quatre rapports plus fiable que sophistiquée. La tenue de route était correcte, la présentation quelconque tandis que l’habitacle était doté de plastiques durs et d’une finition plus que moyenne. Bref, c’était à cette époque dans la bonne moyenne de General Motors.

Mais ce constructeur avait déjà entamé son programme d’amélioration de ses modèles et c’est dans cet esprit qu’on a abandonné la production de la Regal en 2004, dans l’attente d’une meilleure voiture. On connaît les péripéties commerciales et financières de GM de sorte qu’il aura fallu attendre sept ans avant de revoir ce modèle. Et cette fois, pas question de tergiverser sur la qualité mécanique et technique tandis que la qualité des matériaux est devenue monnaie courante aussi bien chez Buick que dans les autres divisions. Mais il fallait redonner vie à cette division quasiment moribonde sur notre continent. La remontée s’est amorcée avec l’Enclave, il y a environ trois ans, suivi de la LaCrosse l’automne dernier qui était connue comme l’Allure précédemment au Canada. La Regal est le troisième nouveau modèle en autant d’années. Cette intermédiaire a été pendant longtemps le modèle le plus populaire chez Buick avant d’être abandonné.

Bien que la Regal utilise le même nom que le modèle délaissé en début de ce siècle, il n’y a aucune affiliation entre les deux. Pour bien l’évaluer, nous devons oublier complètement le passé et en faire l’essai pour ce qu’elle est et non pas pour ce qu’elle était.

Oubliez vos préjugés

Élégant mais ennuyant, voilà comment on aurait décrit le style des voitures Buick il y a quatre ou cinq ans. Mais ce n’est plus le cas de nos jours. La silhouette de style coupé quatre portes est moderne et distinguée. C’est juste ce qu’il faut, même si un peu plus de caractère visuel permettant d’identifier une Buick ne ferait pas de tort. Ce rôle revient à la traditionnelle grille de calandre en forme de chute d’eau qui est l’élément dominant de la partie avant. Les célèbres prises d’air sur les ailes — ou portholes — sont également propres aux voitures Buick mais n’ont pas été retenues sur ce modèle. La section avant est plutôt arrondie, les passages de roue sont légèrement en relief et le capot plongeant.

Les porte-à-faux sont passablement réduits ce qui améliore le style tout en offrant plus d’espace dans l’habitacle. Les flancs sculptés avec une partie arrondie en bas de caisse donnent un certain dynamisme lorsque la voiture est vue de côté. La section arrière est relativement courte afin d’accentuer l’effet de coupé. On note la présence d’un petit déflecteur sur le couvercle du coffre qui est traversé de part en part par une barre en chrome C’est celle-ci qui nous fait songer à l’Opel Insignia dont la Regal est dérivée. Quant au coffre à bagages, il est plutôt grand pour la catégorie.

Pendant longtemps, les voitures Buick proposaient des planches de bord d’un ennui mortel. Celle-ci est nettement plus dynamique et respecte la présentation en vigueur sur la majorité des voitures contemporaines. Les commandes sont regroupées au centre, dans un rectangle placé sous l’écran de navigation. Les stylistes ont choisi un plastique non texturé pour encercler ces touches de commande, ce qui a incité certaines personnes à conclure que les matériaux sont de qualité inférieure. Elles ont droit à leur opinion, mais ces plastiques sont pratiques tandis que le dessus de la planche de bord est recouvert d’un matériau souple. Un bouton de commande placé sur la console horizontale permet de gérer le système audio, de navigation et la connexion Bluetooth. Cette commande est facile d’accès et son fonctionnement relativement simple. D’ailleurs, la disposition de toutes les commandes est très bonne.

Autant le conducteur que le passager sont assis dans des sièges confortables offrant un bon support latéral et pour les cuisses, alors que la position de conduite est bonne grâce à un volant réglable en hauteur et en profondeur. Ledit volant, doté d’un boudin moyennement gros, se prend bien en main et possède sur ses branches horizontales les commandes du régulateur de croisière et de la radio. Les deux principaux cadrans indicateurs sont cerclés de chrome et l’indicateur de vitesse est à droite, le compte-tours à gauche. On retrouve entre les deux un tableau d’information affichant le kilométrage parcouru, la consommation et autre information du genre.

Même pas de V6 !

La tendance actuelle est aux moteurs quatre cylindres livrant une puissance adéquate et affichant une bonne consommation de carburant. Même chez Buick on adhère à cette nouvelle règle, utilisant la turbo compression au lieu de cylindrées plus importantes. La version CXL est équipée du quatre cylindres Ecotec de 2,4 litres produisant 182 chevaux et associé à une boîte automatique à six rapports de type manumatique. La CXL Turbo est propulsée par le moteur 2,0 litres turbo de 220 chevaux, lui aussi offert avec la même boîte automatique à six rapports. Par contre, une boîte manuelle à six vitesses sera disponible un peu plus tard mais uniquement avec le moteur Turbo. Ces deux moteurs sont techniquement sophistiqués et dotés de l’injection directe.

Mais il n’y a pas que les moteurs qui soient techniquement avancés, la plate-forme est parmi les meilleures. Il s’agit de celle de l’Opel Insignia qui a été nommée Voiture européenne de l’année. En plus de ça, ce modèle figure présentement parmi les plus populaires sur le marché européen, là où les clients sont très exigeants en fait d’agrément de conduite et de performances. Bien entendu, la suspension est indépendante aux quatre roues et il est également possible d’obtenir une suspension active — IDCS — en option sur le modèle Turbo. En fait, celle-ci possède trois modes de réglages qui influencent les passages des vitesses, la fermeté de la suspension ainsi que la direction. Il y a le mode Normal, le mode Touring et le mode de Sport. On les contrôle à l’aide de touches placées sous l’écran de navigation.

Selon le modèle choisi, cette voiture roule sur des pneus de 18 ou 19 pouces. Bien entendu, la version à moteur turbo hérite des 19 pouces. En plus, ce modèle a des freins un peu plus gros et un peu plus puissants afin de pouvoir être à la hauteur de la puissance accrue de ce moteur.

Fini la guimauve

À une certaine époque, chez Buick, on ne parlait pas de tenue de route mais de confort de suspension. La plupart des modèles conduits donnaient l’impression d’avoir des amortisseurs remplis de guimauve. C’était hier. La nouvelle Regal possède une plate-forme très rigide ce qui a permis aux ingénieurs d’utiliser des amortisseurs moyennement fermes sans pour autant nuire au confort et à la tenue de route. Ajoutez à cela une direction précise dont l’assistance est fort bien dosée et vous vous retrouvez au volant d’une voiture proposant une bonne tenue de route et un bel agrément de conduite. Cette Buick n’affiche aucun roulis en virage et les freins sontprogressifs, puissants et résistants à l’échauffement.

Le quatre cylindres 2,4 litres de 182 chevaux offre des performances correctes et des accélérations dans la bonne moyenne. Par contre, lorsque nous avons conduit sur des routes relativement inclinées et à une certaine altitude, il a fallu jouer de la transmission manumatique et passer les rapports manuellement afin d’obtenir les performances désirées. Heureusement, cette transmission est excellente tandis que le passage des rapports est instantané et s’effectue en douceur. Le moteur turbo propose 38 chevaux de plus et c’est nettement mieux à tous les chapitres. Le temps de réponse du turbo est quasiment inexistant et la puissance très linéaire. Étant donné qu’il faut débourser un peu plus de 2 000 $ pour cette version, c’est à mon avis un excellent choix.

La nouvelle Regal est moderne, bien assemblée et agréable à conduire tout en étant de prix compétitif. La plus grosse difficulté pour la direction de GM sera de convaincre les acheteurs qu’elle n’a rien à voir avec les Buick des années 90.

Feu vert

Belle silhouette
Plate-forme rigide
Direction précise
Bonne tenue de route
Moteur turbo

Feu rouge

Réglage énigmatique de
la climatisation
Certaines options onéreuses
Réputation à refaire
Fiabilité inconnue

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