Cadillac SRX 2011: Sage métamorphose réussie

Publié le 30 avril 2011 dans 2011 par Marc Lachapelle

Le plus accessible des utilitaires de Cadillac a subi une transformation radicale l’an dernier. Délaissant le profil de familiale surélevée que promenait la première génération de cette série, le SRX est rentré dans le rang pour se lancer résolument dans la bataille des multisegments avec une silhouette plus haute et costaude sur une architecture offrant le choix de la traction ou des quatre roues motrices. Le pari a visiblement réussi.

Subaru continue de démontrer avec son Outback qu’une familiale bien conçue peut devenir un multisegment exceptionnel. Le premier SRX, produit de 2004 à 2009, était prometteur mais n’a jamais su s’imposer. Il faut dire que ses ennuis de fiabilité n’ont pas aidé. Rien d’étonnant à ce que GM ait donné un sérieux coup de barre en le remplaçant. Ce deuxième génération du SRX adopte ainsi l’architecture Theta conçue pour des multisegments compacts ou intermédiaires à roues avant motrices. Le rouage à quatre roues motrices s’ajoute par la suite. Le nouveau SRX partage l’essentiel de la structure des Chevrolet Equinox et GMC Terrain. Il est cependant plus long, plus large, plus bas, plus lourd et posé sur un empattement un peu plus court que celui de ses cousins plus modestes.

Sa finition est évidemment plus riche et son équipement plus abondant. Le SRX est toutefois offert avec le choix de roues avant motrices ou d’un rouage à quatre roues motrices pour donner le change à ses concurrentes.

Double personnalité

Les modèles traction et les versions à quatre roues motrices les plus accessibles du SRX sont propulsées par le V6 à double arbre à cames en tête qui a d’abord animé la berline CTS. Ce groupe moderne, doté de l’injection directe et du calage variable des soupapes, est censé produire 265 chevaux à 6 950 tr/min mais on se demande parfois où ils sont passés. Nos mesures d’accélération, à bord d’un SRX à quatre roues motrices doté du V6 atmosphérique, ont produit un 0-100 km/h de 9,48 seconds et un chrono de 17,02 secondes pour le quart de mille départ-arrêté, ce qui n’a rien d’exceptionnel, même pour un utilitaire.

Les versions à quatre roues motrices équipées du V6 turbocompressé optionnel de 2,8 litres sont plus performantes et franchement plus réjouissantes à conduire. Avec une puissance de 300 chevaux à 5 500 tr/min et surtout un couple maxi de 295 lb-pi à seulement 2 000 tr/min, il procure au SRX un 0-100 km/h de 8,5 secondes et un chrono de 16,11 secondes sur un quart de mille à une vitesse de 146,8 km/h.

Le V6 atmosphérique se reprend un peu en consommation avec des cotes officielles de 12,2 L/100 km en ville, 8,8 L/100 km sur la route et une note combinée de 10,7 L/100 km tandis que le V6 turbo est coté à 13,6 / 9,1 et 11,6 L/100 km. De surcroît, le premier se contente d’essence normale tandis que Cadillac recommande du super pour le turbo. Il sera intéressant de voir à quel point ce moteur turbo développé par Saab s’avèrera fiable et durable. Les deux mêmes modèles se sont débrouillés correctement en freinage d’urgence simulé avec des distances moyennes de 42,59 et 44,06 mètres. La plongée est légère et la pédale est plutôt haute et dure, avec un effort assez élevé.

Du travail bien fait

Le tableau de bord du SRX est bien dessiné et très bien fini, avec la froideur un peu clinique des Cadillac récentes. L’éclairage des commandes et cadrans n’est toutefois pas réglable lorsqu’on roule en plein jour. Il est lié plutôt à l’ensoleillement et à la lumière ambiante ce qui n’a rien de très commode.

Les sièges avant sont très bien sculptés, avec un coussin long qui maintient bien les cuisses. Le volant est très bien taillé, sa jante offrant une prise agréable sur son cuir lisse. L’espace est limité et plutôt étroit pour le pied gauche à la pointe du repose-pied. Il n’y a pas d’écran pour une caméra de marche arrière dans le SRX. Il y des sonars mais pas d’image. Dommage parce que le système qu’on trouve dans certains autres modèles de GM est très efficace.

La direction est très juste en conduite normale avec des réactions linéaires et un effort très bien dosé. La conduite est sans histoire et sans grand ravissement non plus. C’est évidemment un peu mieux avec le moteur turbo, dont le caractère, la sonorité et les performances sont plus conformes à ce qu’on attend encore d’un modèle de luxe.

Pour tout dire, malgré une silhouette moderne et plutôt réussie, un équipement complet, des prix compétitifs et plein d’autres qualités, les SRX laissent finalement un peu indifférent. Ils font leur boulot honnêtement, comme de bons élèves, mais ne ressortent pas vraiment du lot dans une catégorie où les modèles et les concurrents sérieux foisonnent. Comme les Equinox et Terrain qui partagent la même architecture, c’est un utilitaire intéressant, bien tourné et bien construit.

Feu vert

Silhouette moderne
Moteur turbo optionnel
plus animé
Finition soignée
Sièges avant confortables
Volant cuir agréable

Feu rouge

Le V6 de base dénué
de caractère
Présentation intérieure froide
Fiabilité du moteur turbo
à confirmer
Version traction illogique
Éclairage automatique frustrant

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