Chevrolet Corvette 2011: L'effet ZR1 devient contagieux

Publié le 30 avril 2011 dans 2011 par Marc Lachapelle

Les membres du groupe Corvette ont abordé le développement de la ZR1 comme un défi et l’ont relevé avec panache. La Corvette la plus puissante et rapide jamais produite a suscité depuis un engouement qui déborde largement le cercle de ses inconditionnels. Sans l’influence qu’elle a sur les autres modèles de la série qui ne s’en portent que mieux. Et quelle sera la suite ?

Trois ans après son entrée en scène spectaculaire, la ZR1 alimente un phénomène qui va largement au-delà de sa horde traditionnelle de fanatiques. Par sa puissance et ses performances, elle continue de défier insolemment les sportives et exotiques européennes les plus prestigieuses et huppées à une fraction de leur prix. La vidéo de son tour du Nürburgring en 7:26.4 minutes est devenu un classique sur le site YouTube et ce chrono n’a toujours pas été battu, à la régulière, par une véritable voiture de série plutôt qu’une bête de course avec un peu de rouge à lèvres.

Or, cette notoriété a maintenant un effet bénéfique sur les autres versions de cette grande sportive américaine qui approche d’ailleurs la soixantaine. Et le plus intéressant est de constater que les soeurs de la ZR1 n’empruntent pas seulement les éléments liés à sa présentation mais qu’on les équipe également de certaines des composantes qui font de la ZR1 une sportive d’exception.

Carbone magique

L’exemple le plus probant de ces retombées est la version Carbon de la Z06, disponible en nombre limité. La bonne nouvelle c’est que ce modèle regroupe des éléments inclus à deux groupes optionnels offerts sur toutes les Z06. Le groupe « Z07 Performance » comprend des freins Brembo carbone/céramique semblables à ceux de la ZR1, des amortisseurs à réglage magnétique et des pneus Michelin Pilot Sport 2 montés sur des jantes d’alliage à vingt rayons. Le groupe « fibre de carbone CFZ » ajoute le becquet, les bas de caisse, le panneau de toit et le mince aileron faits de ce matériau qui donnent fière allure à la ZR1. Les ailes avant de la Z06 étaient déjà en fibre de carbone.

Pour compléter la version Carbon, on ajoute un capot surélevé, toujours en fibre de carbone, un carénage spécial pour le moteur, une sellerie cuir-suède avec surpiqûres assorties à la carrosserie et des éléments graphiques évoquant les 50 ans de la Corvette aux 24 Heures du Mans. Le groupe Corvette présente cette Z06 Carbon comme la meilleure Corvette pour rouler sur un circuit, grâce à son poids inférieur et à l’équilibre des masses favorable que permet son V8 atmosphérique LS7 de 7 litres (le mythique 427 pouces-cube) et 505 chevaux. L’objectif est d’en produire 500, peintes en « bleu supersonique » ou « orange d’enfer ».

Il y a sport et Grand Sport

La Corvette est également offerte en version coupé ou décapotable de son « modèle de base » ou de la Grand Sport, propulsées par le V8 LS3 de 6,2 litres et 430 chevaux (436 chevaux avec l’échappement optionnel). Cette dernière a été fort bien accueillie à ses débuts l’an dernier avec ses ailes plus larges, ses becquets, aileron et freins empruntés à la Z06, ses roues et pneus plus larges et des rapports de transmission spéciaux.

La Grand Sport aborde sa deuxième année avec les amortisseurs à réglage magnétique en option et les pneus Goodyear F1 Supercar si on a coché aussi la case de la boîte de vitesses manuelle. Les freins des Corvette « régulières » sont dotés de plus grands rotors et ceux de la Grand Sport sont encore plus costauds et coiffés d’étriers à six pistons à l’avant.

La ZR1, missile terrestre La nouvelle reine des Corvette est pratiquement inchangée cette année si ce n’est pour l’ajout d’un port USB et d’une prise d’entrée au système de navigation, de phares et de surpiqûres de couleur contrastée optionnels en plus des deux nouvelles couleurs de carrosserie déjà mentionnées. Son V8 compressé de 638 chevaux est donc intact. Étonnamment doux, souple et silencieux en conduite normale, ce moteur se métamorphose en dragon quand on enfonce l’accélérateur à fond. Son chant mécanique envoûtant est plus ténor que baryton, entre autres parce qu’il fait 6,2 litres en cylindrée plutôt que les 7,0 litres du V8 atmosphérique de la Z06. On entend très peu le sifflement du compresseur de suralimentation Eaton très compact qui niche entre ses deux rangée de cylindres, sous le capot en fibre de carbone percé pour lui d’un hublot en plein centre.

En toute logique, c’est uniquement sur un circuit que la ZR1 peut s’exprimer pleinement, du moins sur notre continent. La mission est d’explorer à la fois le mordant impressionnant des pneus Michelin Pilot Sport 2, surtout au train avant, tout en cherchant le point d’équilibre et la limite d’adhérence des larges pneus arrière, déjà entraînés par les 604 lb-pi de couple que produit le LS8 à 3 800 tr/ min. C’est un exercice dont on ne se lasse pas, bien sanglé dans un siège qui devrait maintenir beaucoup mieux dans une sportive aux limites aussi élevées.

De quoi fantasmer une de fois de plus sur ce que devrait être la septième génération de la Corvette dont on ne dit évidemment pas un mot à Détroit ou à Bowling Green où la Corvette est fabriquée et où se trouve le musée Corvette.

Feu vert

Raffinement et docilité
étonnantes (ZR1)
Tenue de route impressionnante
Performances époustouflantes
(ZR1)
Freins en carbone offerts
sur Z06

Feu rouge

Faible maintien latéral
des sièges
Finition intérieure quelconque
Volant télescopique
seulement optionnel
Levier de vitesses parfois raide
Fiabilité moyenne

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