Chevrolet Malibu 2011: Trois ans plus tard : une ombre…

Publié le 30 avril 2011 dans 2011 par Nadine Filion

C’est fou ce que trois ans peuvent changer les choses ! En 2008, la Chevrolet Malibu remportait le titre nord-américain de Voiture de l’année, devant la Honda Accord. Mais depuis, la concurrence s’est tant affinée que la Malibu n’est plus qu’une ombre. À sa plus récente réfection, elle s’était pourtant attiré des éloges quant à son habitacle, novateur et dégagé, son insonorisation et ses commandes bien disposées. Certes, la donne n’a pas changé, mais devant le superbe intérieur de la nouvelle Hyundai Sonata ou celui de la Ford Fusion, la Malibu perd des plumes.

Six, le chiffre magique…

De base, la Malibu propose un quatre cylindres (2,4 litres) qui, s’il n’a pas le mérite de la profondeur, a celui de la douceur. Ne faites pas l’erreur de vous contenter de l’automatique quatre rapports : vous vous demanderez où sont passés les 169 chevaux. Une six rapports moins paresseuse monte à bord pour quelques centaines de dollars de plus et ça vaut la peine, ne serait-ce que pour une réduction moyenne d’un demi-litre aux 100 km. Autre avantage : les palettes au volant, même si on leur reproche de ne pouvoir être actionnées sans engager le levier de vitesses en position M.

De toutes les intermédiaires, la Malibu est sans doute celle dont la suspension est la plus molle. Les amortisseurs s’écrasent en virage et travaillent longuement sur les cahots – et pas toujours en silence ; on entend les « ooomphs »… Le freinage manque de réactivité, mais ne vous y fiez pas : la Malibu s’immobilise de 100 à 0 km/h en 42,5 mètres et c’est dans la très bonne moyenne. De base, la connectivité de la Malibu avec le bitume est anesthésiée par la direction électrique. Qui dit direction électrique, dit généralement bon rayon de braquage, mais pas ici : les 12,3 mètres font qu’on ne « vire pas sur un dix cents ». Voilà pourquoi la Malibu, c’est avec le moteur V6 (3,6 litres) qu’il faut la choisir. D’abord parce que la direction mise sur la bonne vieille crémaillère, pour une meilleure expérience de conduite. Ensuite, parce que les 252 chevaux sont mieux adaptés à celle qui fait osciller la balance jusqu’à 1 655 kilos – c’est plus lourd que la moyenne, ça. Un peu d’effet de couple se fait sentir en démarrage brusque, mais au moins, la voiture décolle en souplesse.

Difficile de conserver la tête

On l’a dit plus haut, la Malibu a impressionné à son lancement avec son habitacle relevé. Encore aujourd’hui, les commandes sont ergonomiques, le dégagement à l’avant est l’un des plus importants de la catégorie et à l’arrière, les passagers ne sont pas à l’étroit. Bravo pour ce double toit ouvrant qui laisse entrer un flot de lumière. Avec ses 428 litres, le coffre de la Malibu accepte moins de choses que celui de la Mazda6, mais tout autant que la nouvelle Hyundai Sonata et plus que la Honda Accord. On l’oublie, mais GM est le seul à proposer OnStar, à la fois un système de navigation « pas-à-pas », de diagnostics à distance et de notification automatique en cas d’accident. Gageons ensemble que si c’était Toyota ou Honda qui avait lancé pareil dispositif, la concurrence se serait empressée de copier…

Cela dit, déplorons le fait que de trouver la bonne position de conduite dans la Malibu tient du défi; l’enjambée des pédales est courte et l’appuie-tête actif est peut-être sécuritaire, mais il est inconfortable. Sinon, les baquets sont enveloppants et s’agencent dans toutes les positions requises. Dans les versions de base, les plastiques de revêtement sont à améliorer et… pourrait-on faire table rase sur ce beige austère aux accents « cheapettes » ? Les versions haut de gamme profitent d’intérieurs plus séduisants; pensez ébène-brique… Un dernier reproche : la visibilité arrière est passable et la faute en revient à ce coffre qui se relève, sans doute pour le style. Parlant style, celui de la Malibu était au départ louangé pour ses lignes classiques et imposantes, mais le design a vieilli et la silhouette se fond désormais dans la masse. Heureusement, sa calandre chromée vient donner une certaine envergure.

À quand le retour de l’hybride ?

La Malibu n’est pas une mauvaise voiture en soi. Même qu’elle est une bonne routière et elle a le mérite de donner le ton le pas chez GM qui, depuis, nous présente des véhicules plus intéressants. Si l’on exclut l’actuelle mouture de base qui n’offre toujours pas les sièges chauffants et les commandes audio au volant (pas même en option), toutes les autres versions s’amènent, pour le prix, avec un équipement complet. Ne manque que la clé intelligente – qui devrait au moins être présente sur la variante la mieux nantie, mais ce n’est pas le cas. On peut néanmoins se payer le démarrage à distance, mais les environnementalistes vous diront qu’il n’est pas « vert » que de laisser tourner son moteur au ralenti.

Trois ans; il n’a fallu que trois ans pour que la suprématie accordée à la Malibu de dernière génération pâlisse au firmament. Ce n’est pas que la voiture est « moins », c’est juste que la concurrence est « plus ». Comme quoi, en très peu d’années, des pas de géants peuvent être accomplis…

Feu vert

Beaux habitacles – variantes V6
Boîte automatique six rapports,
même pour le « petit » moteur
OnStar

Feu rouge
Suspension qui répond
trop longuement
Quelques plastiques de
mauvaise facture à l’intérieur
Palettes au volant inactives
sans positionnement du levier

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