Dodge Avenger 2011: Nom évocateur Exécution décevante

Publié le 30 avril 2011 dans 2011 par Denis Duquet

Si la compagnie Chrysler a connu une année noire en 2009, c’est en partie à cause de chiffres de vente en déclin. Si certains modèles de sa gamme, notamment les camionnettes Ram et la plupart des véhicules Jeep se vendaient bien, plusieurs autres étaient laissés pour compte par les acheteurs. La Dodge Avenger fait partie de ce dernier groupe. En faisant appel à un modèle inspiré du passé, on aurait cru que cette berline aurait pu connaître le même succès que la nouvelle Charger. Mais si cette dernière était bien née, sa petite soeur n’est pas de calibre.

Ces modèles supposément de grande diffusion n’ont donc pas livré la marchandise. Ceci inclut également la Chrysler Sebringqui partage ses organes mécaniques avec la Dodge Avenger. Trop souvent par le passé, et même il n’y a pas si longtemps, les constructeurs américains ont eu la fâcheuse tendance d’utiliser un nom culte et de l’associer à une mécanique qui n’est pas à la hauteur de la concurrence. Il en résulte des modèles qui sont boudés et que l’on doit écouler à coup de promotion et de rabais, et à des taux d’intérêt relativement bas.

Belle silhouette!

Pourtant, il est facile de s’emballer pour ce modèle car sa silhouette est tout de même élégante. Les stylistes en ont fait une mini-Charger et l’auto essayée au cours de l’été avait fière allure avec sa carrosserie rouge et ses roues chromées. Elle avait l’air d’une bête prête à bondir. Il serait facile de se laisser tenter par cette intermédiaire. Cependant, dès qu’on s’installe dans l’habitacle, les choses se gâtent très rapidement… En effet, on est accueilli par des sièges dont l’inconfort est immédiat. Le dossier semble peu rembourré tandis que le siège est très bas. De plus, même si on n’a pas roulé du tout, on sait déjà que le support latéral sera quasiment nul. Et en ajustant le siège, on ne peut s’empêcher de sourire devant les gros boulons qui maintiennent en place l’assise des sièges avant. C’est assez primitif, merci.

Nous jetons un coup d’oeil sur la planche de bord qui est dotée de commandes simples et accessibles. Nous avons droit à la classique combinaison des buses de ventilation sur la partie centrale supérieure superposant les commandes de la radio. Ensuite, ce sont les trois gros boutons visant à régler la climatisation. Les cadrans indicateurs à fond blanc sont de consultation aisée et bien disposés avec l’indicateur de vitesse au centre. Bref, jusque-là c’est positif. Mais on constate malheureusement que la qualité des matériaux utilisés pour l’habitacle et le tableau de bord en particulier est vraiment douteuse. Je me demande toujours pourquoi les constructeurs s’entêtent à faire des économies sous les yeux de l’acheteur… On aurait pu ajouter quelques dollars de plus pour nous offrir une planche de bord digne de ce nom et réduire les coûts dans des endroits invisibles. Par contre, si la finition n’est pas une priorité pour vous, l’efficacité et l’ergonomie de cette planche de bord vous plairont.

Si les places avant sont assez spacieuses, la banquette arrière est surtout réservée à des personnes de taille moyenne. De plus, avec un faible dégagement pour la tête et une assise de siège relativement basse, vous avez la tête entre les genoux si vous êtes grand.

Un seul moteur s’impose

Si vous lisez la publicité dans les journaux, cette Dodge est offerte à des prix vraiment compétitifs. Mais, en y regardant de plus près, vous constaterez qu’il s’agit des versions propulsées par le moteur quatre cylindres de 2,4 litres associé à une boîte automatique à quatre rapports. Vous avez bien lu, quatre rapports ! Certains ingénieurs de cette compagnie semblent ne pas savoir que nous sommes en 2011. Non seulement ce tandem est peu performant en dépit d’une puissance affichée de 173 chevaux, mais le moteur est rugueux et le passage des rapports saccadé.

Si vous tenez absolument à rouler en Avenger, le modèle R/T mû par le moteur V6 de 3,5 litres produisant 235 chevaux est un bien meilleur choix. Il est en plus associé à une transmission automatique à six rapports, une boîte moderne et efficace. Mais peu importe le groupe propulseur choisi, vous serez déçu par une plate-forme qui manque de rigidité et de raffinement. La suspension n’est pas toujours capable de compenser les trous et les bosses, tandis que la motricité en virage fait penser aux premières tractions avant nord-américaines des années 80. À vrai dire, si vous accélérez à basse vitesse dans un virage, il y a un effet de couple marqué et un manque de motricité de la roue intérieure. C’est à se demander si on n’a pas fait appel au rouage avant des légendaires voitures K.

Une fois de plus, Chrysler a raté le coche en voulant faire des économies relativement mineures mais qui ont d’importants effets négatifs au chapitre du confort, de la tenue de route et de l’agrément de conduite. Tout cela a pour conséquence d’obliger le constructeur à brader ses stocks, ce qui entraîne une valeur de revente catastrophique. Et comme si le portrait n’était pas assez noir, la fiabilité anticipée n’est pas extraordinaire non plus…

Feu vert

Silhouette accrocheuse
Prix compétitifs
4 cylindres économique
Équipement de série
plus complet

Feu rouge
Fiabilité à améliorer
Motricité du train avant
Suspension mal calibrée
Matériaux de l’habitacle

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