Ferrari 599 2011: Quelques variations spectaculaires

Publié le 30 avril 2011 dans 2011 par Marc Lachapelle

Bien que ce constructeur mythique entre tous ait eu largement recours au moteur central, le coeur mécanique des Ferrari les plus rares et les plus précieuses est encore blotti sous le capot avant. Cette configuration mécanique fait un retour au premier plan au sein de la gamme Ferrari avec la série 599 dont les versions les plus récentes sont parmi les voitures les plus puissantes, rapides et techniquement audacieuses jamais conçues et produites à Maranello.

Notre collègue Gabriel Gélinas a présenté, dans la dernière édition du Guide de l’auto, ses impressions de conduite après quelques tours intenses du circuit Mont-Tremblant au volant d’une 599 GTB Fiorano. Il fut carrément émerveillé par la sonorité et la puissance du V12 de 6 litres, mais également par la tenue de route, le freinage et la finition de cette grand tourisme d’exception. Ferrari a pourtant trouvé le moyen d’aller plus loin – dans plusieurs directions – avec cette série qui semble inspirer particulièrement ses ingénieurs.

Trois lett res magiques et un classique assuré

Gabriel mentionnait l’an dernier la 599XX, une version radicalement sportive de la Fiorano et réservée au pilotage sur circuit. Fabriquée à seulement 25 exemplaires et vendue pour près de deux millions de dollars, la 599XX serait devenue par la suite la première voiture « inspirée de la série » à boucler les 20,8 kilomètres de la boucle nord (Nordschleife) du circuit allemand Nürburgring en moins de 7 minutes.

Ferrari dévoila ensuite la troisième voiture de son histoire à porter la rarissime appellation GTO après la 250 GTO des années 60 et la 288 GTO du début des années 80. Contrairement à ces deux voitures qui furent construites en très petit nombre pour obtenir leur homologation en course (d’où ces initiales qui signifient Gran Turismo Omologato) la 599 GTO est un pur modèle de série qui sera construit à exactement… 599 exemplaires d’ailleurs déjà tous vendus.

Version achevée du prototype HGTE (Handling GT Evoluzione), la 599 GTO est plus légère que la 599 GTB de 85 kg et son V12 de 6,0 litres produit 670 chevaux à 8 250 tr/min soit presque 50 de plus que la 599 GTB et un de plus que la légendaire Enzo pour laquelle ce moteur fut développé à l’origine. La nouvelle GTO aurait même bouclé le circuit d’essai de Fiorano en 1 min 24 s soit une pleine seconde de mieux que cette dernière, une pure exotique à coque en fibre de carbone et moteur central. Avec un sprint 0-100 km/h en 3,35 secondes et une vitesse de pointe de 335 km/h, Ferrari présente tout bonnement la GTO comme la voiture de route la plus rapide qu’elle n’ait jamais produite.

Pour y arriver, la 599 GTO reprend plusieurs composantes et technologies utilisées sur la 599XX. Parmi elles, des freins Brembo au carbone inspirés carrément de ceux des F1, avec leurs plateaux internes qui améliorent le refroidissement, des amortisseurs à variation magnétique de deuxième génération, une direction à crémaillère plus rapide, de nouveaux ressorts, des barres antiroulis plus fermes et de nouveaux pneus Michelin de taille 285/30 à l’avant et 315/35 à l’arrière, montés sur jantes d’alliage de 20 pouces. Contrairement à la cabine des GTO d’antan qui affichait le dépouillement extrême des voitures de course, l’habitacle de la 599 GTO a droit aux égards que Ferrari avait réservés jusque-là aux versions Scuderia ultrasportives de ses autres séries : sièges plus légers, manettes de sélection plus légères en fibre de carbone pour une boîte de vitesse à double embrayage automatisé plus rapide et volant à segments de fibre de carbone avec diodes pour signaler les changements de rapport en plus du mannetino qui permet de choisir entre les divers modes de conduite.

Quand le rouge passe au vert

Ferrari n’était pas à court d’idées après avoir complété des sportives extrêmes. Au dernier Salon de Genève, les magiciens de Maranello présentaient ainsi la Hy-KERS, une grande sportive équipée d’un groupe propulseur hybride, rien de moins. Sous une robe d’un vert pâle éclatant, son rouage reprend le système de récupération de l’énergie cinétique (SREC ou KERS en anglais) utilisé par l’équipe de Formule Un durant la saison 2009. D’où ce nom rébarbatif.

Cette mécanique complexe combine des batteries lithium-ion blotties sous le plancher (ce qui abaisse d’ailleurs le centre de gravité de la voiture) et un moteur électrique de 40 kg et 100 chevaux qu’on a couplé directement à un des arbres de la boîte de vitesse à double embrayage. La distribution du couple entre le moteur électrique et le V12 thermique de 612 chevaux se fait ainsi sans à-coups et sans délai.

Ferrari n’a révélé aucune donnée de performance pour la Hy-KERS mais affirme que son groupe hybride émet 35 % moins de gaz carbonique que le V12 seul et peut être adapté à toutes ses voitures. L’intention écologique est noble mais le constructeur italien veut surtout s’assurer que ses étalons soient conformes aux normes d’émissions polluantes plus sévères qui pointent à l’horizon. La survie des Ferrari a de quoi réjouir tous les passionnés.

Feu vert

Performances hallucinantes
Beautés sublimes
Classiques assurés

Feu rouge

Toutes les GTO déjà vendues
Prix pour cheikhs seulement !
Quand même imposantes

 

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