Ford Escape / Mazda Tribute 2011: Le duo de la dernière heure ?
Depuis 2001, le Ford Escape et sa copie le Mazda Tribute promènent leurs jolies bouilles sur nos routes. Sans grands changements, d’ailleurs. On a certes revu l’esthétisme en 2008 (il était temps !) et la mécanique l’année suivante (il était plus que temps !), mais il n’y a pas eu d’évolutions majeures. Aussi, dix ans plus tard, sommes-nous toujours au volant de la première génération. Ce qui est fascinant, c’est de constater que malgré des rides ici et là, ce duo poursuit sa voie sur la route du succès. Pourtant, plusieurs autres véhicules ont été boudés pour bien moins.
C’est dire que l’Escape était bien né. Remarquez que je n’ai pas écrit « l’Escape et le Tribute étaient bien nés » puisque le Tribute n’est qu’un Escape avec un badge Mazda, ce qui implique que les deux sont de petits jumeaux ou presque. D’ailleurs, il suffit de soulever le capot pour y voir quantité de pièces FoMoCo. Ces questions de génétique réglées, soulignons que les lignes commencent à être dépassées, surtout quand on compare l’Escape aux Ford Edge ou Flex. Mais c’est encore plus évident chez Mazda où les CX-7 et CX-9 sont de facture supradynamiques.
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Bonifié avec l’âge
L’Escape et le Tribute affichent un niveau de finition nettement amélioré depuis quelques années. Nous sommes certes loin du design plus éclaté des tableaux de bord de quelques autres VUS mais celui de notre duo compense par des commandes ergonomiques et simples à comprendre. Pourtant, dans un monde où les manufacturiers investissent annuellement des millions de dollars en recherche sur la sécurité, la simplicité des commandes fait de plus en plus défaut… Mais revenons aux Escape et Tribute qui, eux, ne souffrent pas de cette tare. La visibilité tout le tour est très bonne, gracieuseté d’une position de conduite élevée et d’une fenestration généreuse qui n’a pas été sacrifiée sur l’autel du design, un autre bon point pour les créations plus anciennes ! Certains propriétaires se sont plaints de sièges plus ou moins confortables, mais pour ma part, je n’ai jamais eu à me plaindre.
Les sièges arrière, par contre, s’avèrent moins accueillants même si l’espace pour la tête et les jambes est généreux. Aussi, l’accès et la sortie ne sont pas des plus faciles. Le hayon ouvre haut sur un coffre fort logeable. Curieusement, alors que l’Escape présente un bac de rangement sous le plancher dudit coffre, le Tribute n’en a pas. Au moins, dans les deux cas, la vitre ouvre séparément du hayon, une bénédiction si on veut transporter des objets longs comme des madriers.
L’Escape et le Tribute reçoivent d’office un quatre cylindres de 2,5 litres. Sans être une boule de nerfs sur l’ecstasy, ce moteur se tire très bien d’affaire dans la plupart des situations, d’autant plus que sa consommation est fort intéressante. Il y a aussi la possibilité de choisir un V6 de 3,0 litres, certes plus puissant, mais qui engloutit une quantité effroyable de pétrole à chaque accélération. Il faut dire qu’au moment de sa conception, jadis, la consommation d’essence était le moindre de nos soucis… Quoi qu’il en soit, la seule raison qui pourrait pousser quelqu’un à choisir ce dernier moulin est celle du remorquage. Avec le V6, il est possible de tirer jusqu’à 3 500 livres (1 588 kilos) tandis que le quatre cylindres n’en remorque que 1 500 (680 kilos).
Et l’Hybrid ?
L’Escape sait aussi se faire apprécier avec son populaire Hybrid. Ce modèle donne bonne conscience à Ford en plus d’en faire davantage pour son image que n’importe quelle campagne de publicité. Notons qu’il n’est pas proposé sur le Tribute. On a adjoint au quatre cylindres 2,5 litres thermique un moteur électrique suffisamment puissant pour faire plus que de la figuration. Sa batterie nickel-hydrure métallique de 330 volts lui permet de rouler en mode électrique seulement. Mais sur de courtes distances et à une vitesse passablement réduite.
Le 2,5 de base peut être associé à une boîte manuelle à cinq rapports et une transmission automatique à six rapports est optionnelle. Cette dernière, qui travaille généralement avec professionnalisme, est la seule à pouvoir être reliée au V6. Quant à l’hybride, elle reçoit, comme il se doit maintenant avec ce type de motorisation, une transmission à rapports continuellement variables (CVT) qui ne s’attire aucun commentaire négatif… ni positif. Peu importe le moteur choisi, et c’est là la beauté de la chose, l’Escape et le Tribute peuvent être munis de la traction avant ou du rouage intégral que Ford appelle, un peu pompeusement, 4x4. Même si la traction et le quatre cylindres constituent un mariage de raison des plus sérieux, plusieurs personnes lui préfèrent le V6 et les quatre roues motrices. Dommage… Par contre, il ne faut pas condamner ce duo sans procès.
Malgré une sérieuse révision mécanique il y a deux ans, le duo Escape/Tribute n’est pas devenu un sportif à tout crin. On a resserré le ratio de la direction électrique et rendu les suspensions un peu plus fermes, cela a eu un effet bénéfique mais pas drastique. En virage pris à trop vive allure, la caisse penche un peu et la direction manque un tantinet de précision. Mais là, comme partout ailleurs, la modération a bon goût.
Feu vert
Gabarit juste correct
Quatre cylindres intéressant
Consommation
retenue (Hybrid)
Prix alléchant
Finition surprenante
Feu rouge
Lignes commencent à dater
Hybride non offerte
chez Mazda
V6 goinfre
Bouton lave-glace mal placé