Ford Fiesta 2011: Un nom bien choisi !

Publié le 30 avril 2011 dans 2011 par Alain Morin

Au cours des cinquante dernières années, les camionnettes, petites et grosses, ont constitué la majeure partie des ventes des manufacturiers américains. Les petites voitures n’étaient proposées que pour répondre aux normes de consommation établies par les gouvernements. Depuis quelques années cependant, à cause des prix pour le moins instables de l’essence et de la crise économique, la tendance s’est radicalement inversée. Les gens demandent de plus en plus de voitures compactes et souscompactes. Même aux États-Unis, c’est tout dire ! Qui plus est, au moment de la présentation de la Fiesta en avril dernier, Ford avait déjà reçu 4 000 commandes, ce qui n’est pas rien. Ford, en avance sur General Motors et Chrysler, dévoile cette année sa première sous-compacte depuis des lunes, la Fiesta. En fait, puisqu’elle existait déjà en Europe, Ford n’a eu qu’à effectuer que quelques ajustements pour pouvoir l’offrir sur notre marché. D’ailleurs, l’an dernier, Ford Canada avait anticipé l’arrivée de la sous-compacte en faisant conduire une version européenne à des journalistes canadiens. La voiture nous avait alors impressionnés. Qu’en est-il de la version nord-américaine ?

Présentation impressionnante

Tout d’abord, mentionnons que la Fiesta a beau être une petite voiture, on n’a pas lésiné sur le style. Si la berline affiche un certain dynamisme, le modèle à hayon affiche un dynamisme certain ! Lors de l’essai de la version européenne durant l’été 2009 et au moment de la prise en main de sa contrepartie américaine, plusieurs personnes se sont retournées sur notre passage et j’imagine que ce n’était pas pour admirer le conducteur grisonnant… L’habitacle non plus ne laisse pas de glace. La partie centrale, surtout, épate par sa beauté et sa simplicité. Elle est surmontée d’un écran qui regorge d’informations diverses. Cet écran pourrait très bien diffuser les informations d’un système GPS mais il n’est pas offert, même en option. Cependant, le volant réglable en hauteur et télescopique, les essuie-glaces intermittents à vitesse variable et sept coussins gonflables (une première pour une voiture de cette catégorie) sont proposés de série, peu importe la version. Ceux qui le désireront pourront équiper leur Fiesta comme s’il s’agissait d’une Lincoln (excepté pour le GPS !) : toit ouvrant électrique, garnitures des sièges en cuir, système de sécurité, etc. Les versions SEL de la berline et SES de la hatchback sont équivalentes et possèdent, de série, des roues en alliage, des rétroviseurs extérieurs chauffants, un régulateur de vitesse, des sièges avant chauffants, un excellent système SYNC et j’en passe. Notons au passage que les matériaux affichent une belle qualité et leur assemblage est réussi. On est ici à des années-lumière des tristes habitacles des Hyundai Accent et Kia Rio ou des plastiques durs de la Toyota Yaris et de la Nissan Versa. Si la Yaris se démarque par un tableau de bord plus pratique que celui de la Fiesta avec ses nombreux espaces de rangement, l’habitacle de la Versa est plus grand que celui de la nouvelle Ford.

Les sièges avant font preuve de confort, le volant se prend bien en main et la position de conduite, dans mon cas du moins, se trouve très rapidement. La visibilité tout le tour, berline ou hatchback, est très bonne. Les gens assis à l’arrière auront sans doute des mots moins nobles concernant les sièges mais, dans l’ensemble, c’est correct… pour deux. Une troisième personne devra s’y faire très, très petite. Les dossiers, autant pour la berline que pour le hatchback, s’abaissent de façon 60/40 pour agrandir un coffre aux dimensions surprenantes compte tenu justement des dimensions extérieures. Cependant, on est encore loin de la modularité d’une Honda Fit, par exemple. Technologie et sous-compacte Une présentation raffinée et des formes qui flattent la rétine, c’est bien. Au niveau de la mécanique aussi c’est réussi. Le seul moteur au catalogue est un très moderne quatre cylindres de 1,6 litre de 120 chevaux, un peu faible à bas régime et lors de montées abruptes. Un voyage dans Charlevoix avec quatre adultes à bord et leurs bagages pourrait demander un peu de patience aux véhicules qui suivent… Une vingtaine d’équidés supplémentaires ne seraient pas de refus. Cependant, en conduite normale, ce moteur, bénéficiant de la technologie Twin Independant Variable Camshaft Timing (Ti-VCT) permettant un bon rapport performance/consommation, devrait satisfaire la plupart des conducteurs.

Ce 1,6 litre est épaulé par un excellent duo de transmissions qui transmet le couple aux roues avant. On retrouve tout d’abord une manuelle à cinq rapports très agréable à utiliser. Mais c’est la boîte automatique PowerShift à six rapports (une autre première dans cette catégorie) qui épate. Cette transmission à double embrayage à sec se passe d’une pompe et d’un convertisseur de couple, ce qui réduit le poids et la complexité technique. Franchement impressionnante, bien étagée avec sa première vitesse courte, elle passe ses rapports au bon moment et avec douceur. Sans rendre le moteur plus puissant, elle permet d’en tirer le meilleur parti et nul doute que beaucoup d’acheteurs, auparavant attirés par la manuelle, opteront pour l’automatique même si elle commande environ 1 200 $ supplémentaires. D’autant plus que, selon Ford, cette boîte permet au moteur de consommer moins que la manuelle. Dommage qu’elle n’ait pas de mode manuel.

La Fiesta bénéficie d’une direction électrique très sophistiquée appelée EPAS. Elle possède un mécanisme qui permet de compenser les forces latérales, le vent ou des pneus mal gonflés par exemple. Vive et fournit un bon feedback, cette direction annule effectivement, jusqu’à un certain point, les forces « occultes » du vent, comme nous avons pu nous en rendre compte par une journée à dépeigner Mad Dog Vachon. Les suspensions effectuent bien leur boulot et offrent un bon compromis entre la tenue de route et le confort. Curieusement, alors que les modèles européens ont toujours été reconnus pour être plus dynamiques sur la route que leurs homologues américains, c’est le cas contraire pour la Fiesta ! En effet, le modèle essayé à l’été 2009 nous avait semblé plus « mou ».

Peu importe la version, le contrôle de la traction et le système antipatinage sont livrés d’office. Mais le fait de ne pouvoir les désactiver pourrait constituer un élément problématique l’hiver alors que la voiture est enlisée dans un banc de neige. Un ingénieur rencontré lors du lancement nous avait dit que la Fiesta possédait une telle traction dans la neige que désactiver ces systèmes était inutile. Facile à dire…

Parlons $$$$$

La berline de base (S) sera proposée à prix très, très compétitif mais pour y arriver, il a fallu à Ford couper dans le gras et on se retrouve alors avec une voiture très dépouillée qui ne devrait pas trouver beaucoup de preneurs. Le modèle hatchback, lui, débute avec une dotation un peu plus intéressante et un prix plus élevé… Enfin, il est possible de commander une Fiesta pleine aux as mais à un prix qui égale sinon dépasse celui d’une Fusion le moindrement équipée.

Dans cette catégorie, le prix demeure le nerf de la guerre. Même si plusieurs seront prêts à dépenser plusieurs dollars pour rouler dans l’énergique Fiesta, la compétition pourrait bien venir de sa cousine, la tout-aussi-nouvelle-pour-nous Mazda2, bâtie sur le même châssis. La mécanique de cette dernière est passablement moins intéressante et la voiture n’est offerte qu’en version hatchback, mais les personnes à la recherche d’un moyen de transport entre le point A et le point B, peu sensibles aux innovations ou aux percées technologiques n’en feront pas un plat. Ces personnes pourraient aussi se tourner vers les Hyundai Accent, Kia Rio ou Chevrolet Aveo, beaucoup moins chères mais infiniment moins agréables à conduire et dont la qualité de la construction laisse à désirer, sans compter sur une valeur de revente invariablement basse. Il reste la très réussie Honda Fit et la Toyota Yaris qui commence à prendre de l’âge. Techniquement, la question ne se pose même pas. Ford établit avec sa Fiesta une nouvelle marque, difficile à battre.

Feu vert

Lignes éclatantes (hatchback)
Tableau de bord réussi
Silence de roulement évident
Boîte automatique compétente
Consommation retenue

Feu rouge

Puissance un peu juste
Places arrière serrées
Désactivation stabilité latérale
impossible
Modèle de base
très de base (S)
Fiabilité inconnue

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