Ford Transit Connect 2011: Quand l'Europe frappe à la porte

Publié le 30 avril 2011 dans 2011 par Alain Morin

Quiconque a déjà mis les pieds en Europe a certainement remarqué nombre de petits véhicules commerciaux. En Amérique, on ne jure que par les Ford de la série E ou les Chevrolet Express / GMC Savana, même dans les centres-villes bondés, mais de l’autre côté du trou d’eau, les différents besoins des gens et, surtout, les rues souvent très étroites, ont mené à la création de véhicules plus petits. L’un d’eux, le Ford Transit Connect, a fait le saut. Il a certes l’air un peu bizarre dans notre jungle automobile mais on s’y fait rapidement.

Le Transit Connect s’adresse à un public beaucoup plus large qu’il n’y paraît de prime abord. Considéré à juste titre comme un véhicule commercial, il est proposé chez nous en trois versions : complètement fermée, fermée avec glaces aux portes arrière et en livrée Tourisme, avec des vitres latérales. Beaucoup de plombiers, d’électriciens ou même de livreurs de petits colis n’ont pas besoin d’un gros véhicule mais plutôt d’un grand espace de chargement.

Pas gros mais marteau

Même s’il est petit, le Transit Connect est un véritable camion. Il est bâti sur une plate-forme autonome et tous ses organes mécaniques sont qualifiés pour le gros ouvrage. Henry Ford, le fondateur, en aurait été fier ! Le moteur en est un bel exemple. Ce quatre cylindres de 2,0 litres n’est pas vraiment puissant avec ses 136 chevaux et ses 128 livres-pied de couple. On se demande même comment une si petite écurie pourra mouvoir le véhicule une fois qu’il sera chargé. Cependant, dès les premiers kilomètres, la sonorité et la rugosité de ce moteur donnent à penser qu’il est fait fort et qu’il compensera en durabilité ce qu’il perd en puissance. Les accélérations et dépassements exigent d’ailleurs une certaine planification, même quand la boîte est vide. Même si les moteurs diesel n’ont pas la cote en Amérique (sauf au Québec, société distincte), il est évident que ce type de motorisation est celui qui conviendrait le mieux au Transit Connect, surtout en raison de son couple très élevé, ce qui lui permettrait de transporter des cargaisons encore plus lourdes sans vraiment affecter la consommation. La transmission est une automatique à quatre rapports au comportement sans histoire. Un rapport supplémentaire ferait par contre diminuer le bruit dans l’habitacle. Parce que comme insonorisation, on a déjà fait mieux…

Le Transit Connect est un camion et il se conduit comme tel. Les suspensions tapent plutôt dur mais il faut avouer que durant notre semaine d’essai, nous avons trimballé 3 830 litres d’air. Avec une partie arrière le moindrement chargée (maximum de 1 600 livres ou 725 kilos), ces suspensions auraient eu moins le loisir de gambader à leur guise. En virage, on dénote, sans surprise, un roulis certain et il faut tenir compte du centre de gravité assez élevé tandis que la direction nous étonne par sa précision.

Dans l’habitacle, les plastiques durs nous rappellent la vocation première du petit véhicule. Le tableau de bord est plus pratique qu’esthétique. Heureusement, toutes les commandes et jauges sont là où il le faut et sont faciles à comprendre. Pour sacrer un peu, il faut tenter, par une journée de pluie, d’ouvrir le capot sans au préalable lire le manuel d’instruction… Les sièges, qui ne sont pas chauffants même en option, sont fermes et leur tissu s’avère très résistant. La délicatesse, c’est pour les voitures de tourisme ! Le volant, ajustable en hauteur et télescopique, se prend bien en main et n’est pas trop à l’horizontale comme on serait en droit de s’y attendre. À bord de notre version avec glaces aux portes arrière, la visibilité n’était pas trop mauvaise, étant donné qu’il n’y avait aucune ouverture sur les côtés arrière. Vers l’avant, cependant, aucun problème ! En fait, le seul problème que votre humble serviteur a eu fut de s’habituer à la forte odeur de caoutchouc émanant du tapis recouvrant la boîte.

Tout un vide !

Une fois les deux portes arrière à charnière ouvertes à 180 degrés, on se retrouve devant une immense caverne dont le seuil est très bas. Je n’ai sans doute pas trouvé comment régler ce problème mais les portes ne restaient pas ouvertes à 180 degrés lorsque le véhicule était stationné dans une pente ascendante. Puisque le Transit Connect est un véhicule commercial, la boîte de chargement est dans un état brut. Oubliez les beaux plastiques recouvrant les parois et cachant les montants. Il faut se souvenir qu’on n’achète pas un Transit Connect pour son confort et son raffinement !

Pour 2011, la gamme du Transit Connect s’enrichit d’un modèle Taxi, disponible avec deux, quatre ou cinq sièges. Parfait pour le transport de gros bagages. On devrait bientôt en voir plusieurs dans les environs des aéroports. Et puis il y a la version électrique, destinée aux entreprises dont les véhicules ne parcourent pas plus de 130 km (80 milles). Le moteur électrique développe l’équivalent de 117 lb-pi de couple. La batterie au lithium-ion possède une capacité de 28 kWh. Enfin, un Transit Connect au gaz naturel, dévoilé au dernier Salon de l’auto de Chicago, pourrait, un jour, être disponible.

Le Transit Connect s’adresse surtout aux flottes de véhicules ou pour une utilisation commerciale. Cependant, il y a fort à parier que ce type de fourgonnette réponde aux besoins de plusieurs personnes, que ce soit pour faire du camping ou tout simplement pour transporter beaucoup, beaucoup de choses.

Feu vert

Espace de chargement
impressionnant
Dimensions justes correctes
Consommation retenue
Solidité évidente
Conduite sans histoire

Feu rouge

Confort très « camion »
Prix assez élevé
Puissance juste
Visibilité arrière problématique
Facture trop commerciale

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