Honda Element 2011: La praticabilité au cube

Publié le 30 avril 2011 dans 2011 par Denis Duquet

Selon la direction de la compagnie Honda, ce véhicule aux formes plutôt déroutantes a été imaginé par deux de ses designers qui assistaient à une compétition de surf sur la côte ouest américaine. Ainsi, ils se sont amusés à dessiner un véhicule ultrapratique capable de transporter le plus de bagages possible et surtout une planche de surf. De retour au travail, ils ont proposé leur concept à leurs supérieurs qui l’ont accepté.

Cela fait plus de huit ans maintenant que cette caisse sur roues sillonne les routes de l’Amérique. L’Element était destiné à de jeunes sportifs qui devaient être insensibles aux formes pour le moins simplifiées de ce monospace très particulier. Mais curieusement, d’autres types d’acheteurs se sont manifestés. En fait, plusieurs papys aux tempes grisonnantes ont craqué pour ce véhicule qui leur permettait de transporter toutes sortes de choses et tout spécialement leurs petits-enfants sur le siège arrière. Bien entendu, beaucoup de cyclistes ont apprécié cette soute à bagages capable d’avaler leurs vélos à la verticale. Ils étaient ainsi mieux protégés des intempéries et des voleurs.

Toujours dans une classe à part

Cette Honda à tout faire ne se démarque pas uniquement par sa silhouette hors de l’ordinaire. Sa configuration générale est la seule du genre dans la catégorie des véhicules cubiques. En effet, les portières avant sont conventionnelles, mais celles d’en arrière ne le sont absolument pas : il s’agit de panneaux d’accès comme ceux utilisés sur certaines camionnettes compactes. Il faut tout d’abord ouvrir la portière avant pour pouvoir faire de même avec le panneau arrière. L’ouverture ainsi créée permet d’y glisser des objets quand même assez imposants. Par contre, c’est énervant de devoir ouvrir la portière avant chaque fois qu’on veut accéder aux places arrière… Cet inconvénient est un mal pour un bien aux yeux de certains, car cela empêche les enfants d’ouvrir la portière précipitamment et de sortir en toute hâte du véhicule.

Parlons maintenant de ces places arrière. Si en théorie elles sont polyvalentes parce qu’elles s’escamotent facilement ou peuvent se rabattre sur les parois latérales, leurs sièges sont inconfortables en raison d’une assise trop basse : les personnes de grande taille se retrouvent assises la tête entre les genoux ! Les ingénieurs de Honda ont voulu offrir toute la polyvalence voulue en permettant de placer l’un et l’autre de ces sièges individuels le long de la paroi, mais ce n’est pas une tâche facile. En plus de devoir rabattre le dossier et dégoupiller l’ancrage de base du plancher, il faut avoir une poigne assez forte afin d’aller enclencher le mousqueton servant à retenir les sièges à la poignée de rétention placée sur le côté. Ce n’est pas une sinécure. Il est également possible d’enlever complètement ces sièges, mais il faut avoir du muscle et se mettre à genoux dans la soute à bagages pour procéder à cette opération. C’est pourquoi ceux qui n’en avaient pas vraiment besoin ont remisé ces sièges dans le garage et ont fait de l’Element un véhicule deux places.

Le plancher est recouvert d’un tapis spécial qui se lave à grande eau et qui permet de transporter des objets souillés. Par contre, il semble facile à perforer et il est glissant. Heureusement, des anneaux d’ancrage sont placés un peu partout dans l’espace de chargement.

Parlons un peu des places avant. Celles-ci sont très accessibles, leurs sièges sont confortables et le dossier relativement haut assure un bon support lombaire. N’espérez pas que le support latéral soit aussi impressionnant. Le volant est passablement imposant et possède dans sa périphérie certaines commandes, notamment celle du régulateur de vitesse. Les cadrans indicateurs sont simples à consulter avec l’indicateur de vitesse au centre, le compte-tours à gauche tandis que le thermomètre et la jauge d’essence sont à droite. La climatisation se résume à trois boutons : celui de gauche gère la soufflerie, celui du centre la température et celui de droite les modes d’utilisation. De nombreux espaces de rangement sont placés un peu partout dans l’habitacle et le coffre à gants est superposé d’une tablette de rangement. Bref, c’est simple, pratique, dépouillé et de finition impeccable, comme sur la plupart des véhicules Honda.

Pas pour les gymkhanas

Il est certain qu’un véhicule à la silhouette verticale n’a pas la même agilité et la même résistance aux vents latéraux qu’une berline Civic. Même si ces deux véhicules se partagent la même plate-forme, la différence s’arrête là. Il faut souligner qu’un seul moteur est disponible, il s’agit d’un quatre cylindres de 2,4 litres dont la puissance de 166 chevaux est adéquate, mais vous avez compris qu’on n’a pas affaire à une sportive. La transmission automatique à cinq rapports fait du bon boulot et son système de logique de pente évite les chassés-croisés des rapports dans les montées. Mais la masse à déplacer est relativement lourde, de sorte que la consommation est supérieure à 10 litres aux 100 km, ce qui est correct mais sans plus. La tenue de route n’a rien d’agile mais c’est très honnête vu la configuration de ce véhicule.

Plus pratique qu’agréable à conduire, l’Element est suffisamment de qualité pour intéresser une clientèle recherchant un véhicule pratique et polyvalent. Si vous voulez plus grand, plus puissant et des portes coulissantes, il y a la fourgonnette Odyssey, mais le prix n’est plus le même.

Feu vert

Polyvalence assurée
Rouage intégral disponible
Construction solide
Habitacle pratique

Feu rouge

Sensibles aux vents latéraux
Consommation assez forte
Visibilité ¾ arrière
Accès aux places arrière
Sièges arrière difficiles
à manipuler

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