Lexus IS 2011: Bipolaire

Publié le 30 avril 2011 dans 2011 par Gabriel Gélinas

Chez Lexus, la gamme IS fait vraiment bande à part en ajoutant un certain degré de sportivité, à géométrie variable selon les modèles, alors que les autres véhicules de la marque misent presque exclusivement sur le confort et le silence de roulement. Et si la IS peut être qualifiée de bipolaire, c’est que les performances livrées par la IS-F sont nettement supérieures à celle des autres modèles de la gamme, au point où l’on se demande s’il s’agit véritablement d’une Lexus.

Campée sur ses jantes en alliage de 19 pouces, la IS-F est une propulsion qui joue le grand jeu avec ses ailes élargies et surtout son capot bombé sous lequel se trouve son V8 de 5,0 litres et 416 chevaux jumelé à une boîte automatique à huit rapports avec paliers de commande au volant.  C’est de loin la plus performante des Lexus, exception faite de la très exotique LFA dont la diffusion est limitée à seulement 500 exemplaires, et le suffixe « F » chez Lexus représente l’appellation désignée pour les modèles de performance, au même titre que les modèles « M » chez BMW ou AMG chez Mercedes-Benz.

Métal hurlant

Au premier contact, on est tout simplement ébahi par la sonorité évocatrice du V8 dès que le moulin dépasse la barre des 4 000 tours/ minute. Ce son est tellement enivrant que je me suis souvent amusé à baisser les vitres en roulant dans le tunnel Ville-Marie pour ensuite rétrograder afin d’entendre le V8 à plein régime… En conduite normale, le fait que la boîte automatique compte huit rapports permet de bonifier la consommation à vitesse d’autoroute et, tant et aussi longtemps que la route est en bon état, on ne se plaint pas de la fermeté des suspensions. Par contre, si le revêtement est dégradé, on obtient une très bonne idée de ce que doit ressentir un gallon de peinture lorsqu’il est brassé dans la machine du quincailler.  En fait, le débattement des suspensions semble avoir été calibré afin d’optimiser la tenue de route à tout prix, ce qui a une incidence directe et marquée sur le niveau de confort, à un point tel que ça en devient désagréable à la longue. Mise à l’épreuve sur le circuit du Mont Tremblant, la IS-F s’est montrée d’attaque avec une tenue de route surprenante qui n’a rien à voir avec celle des autres modèles Lexus, et un freinage nettement plus performant. Il faut simplement désactiver le système antidérapage pour pouvoir exploiter pleinement son potentiel de performance.

De retour à notre programmation régulière

Si la IS-F est carrément hors-norme dans l’univers typique des Lexus, la conduite d’une IS350 Cabriolet vous ramènera vite à la réalité de ce qui est proposé par la marque de luxe de Toyota. Au programme : une conduite aseptisée qui plaira certainement aux automobilistes pour qui les performances ne sont pas au sommet des priorités. D’abord les fleurs, ensuite le pot…

La IS350 Cabriolet est dotée d’un châssis très rigide qui représente une vaste amélioration par rapport à celui des modèles cabriolets antérieurs de Lexus, avec le résultat que l’on perçoit à peine les bruits de caisse. De plus, avec le toit en place, le silence de roulement est à la hauteur des berlines conventionnelles de la marque, la boîte automatique fait tellement bien son travail que les changements de rapports sont très peu perceptibles et le moteur livre sa cavalerie de 306 chevaux avec enthousiasme. Du côté de l’habitacle, les matériaux utilisés pour réaliser la planche de bord sont de première qualité et la finition intérieure est sans reproches.

Par contre, la IS350 Cabriolet n’est pas à la hauteur de la concurrence allemande en ce qui a trait à la dynamique. La direction est vague et surassistée, le freinage est adéquat mais sans plus, et le système antidérapage intervient beaucoup trop tôt ce qui prive le conducteur de toute forme de plaisir en virage, d’autant plus que les sièges avant ne procurent pas assez de soutien latéral. Les places arrière sont carrément symboliques et le volume de chargement est limité au point d’être presque inexistant avec le toit rigide-rétractable replié dans le coffre. Bref, vous aurez compris qu’il est très agréable de rouler en ligne droite et nettement moins en virages au volant de cette voiture !

Quant aux berlines de la gamme IS, précisons que seule la IS250 est livrable avec un rouage intégral offert en option et que la puissance de son moteur est un peu juste compte tenu du poids plus élevé de ce modèle comparativement à la IS250 à simple propulsion. Peu importe le modèle choisi, toutes les IS font preuve d’une très bonne qualité d’assemblage et la finition intérieure est sans reproches. De plus, la marque Lexus obtient d’excellents scores en ce qui a trait à la fiabilité après trois ans d’usage, selon le sondage Vehicle Dependability Study de J.D. Power mesurant le taux de satisfaction de la clientèle à cet égard.  En effet, la marque Lexus se classe au quatrième rang sur les 35 marques répertoriées dans le sondage 2010, n’étant devancée que par Porsche (1), Lincoln (2) et Buick (3).

Même si la IS représente la gamme la plus sportive de la marque, il y a encore beaucoup de travail à faire avant de pouvoir faire jeu égal avec BMW ou Audi pour ce qui est de la dynamique, la IS-F étant l’exception à cette règle.

Feu vert

Style réussi
Qualité d’assemblage
Structure de caisse rigide
Performances relevées (IS-F)
Très bonne fiabilité

Feu rouge

Intervention trop rapide
de l’antidérapage
Puissance un peu
juste (IS 250)
Prix des options
Conduite aseptisée

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