Lexus LS 2011: Discrétion et ennui

Publié le 30 avril 2011 dans 2011 par Denis Duquet

Si la division Lexus de Toyota a atteint une réputation aussi enviable, c’est en grande partie grâce à son modèle le plus cher et le plus huppé, soit la LS. Au tout début, cette berline s’est rapidement bâti une grande popularité en raison de sa finition impeccable, de sa fiabilité et du service sans faille que réservaient les concessionnaires aux acheteurs de ce modèle. De plus, à ses débuts, les prix offerts étaient plus que compétitifs. Par contre, rares étaient les commentaires positifs quant à son comportement routier et ses performances.

Si l’on se fie aux LS que l’on croise sur la route, les conducteurs semblent davantage intéressés au confort de la suspension et au luxe de l’habitacle. Le modèle a beau avoir connu une refonte complète en 2007, ces mêmes critères ont prévalu.

Risque d’assoupissement

La silhouette de la LS peut être décrite comme étant sobre, ultra sobre même. Si ce n’était de la grille de calandre, ainsi que des barres de bas de caisse qui sont chromées, on se retrouverait dans l’anonymat le plus total. Certaines mauvaises langues accusent ce design de s’être sérieusement inspiré de celui de la Série 7 de BMW, mais si c’est le cas, il s’agit d’une version très fade de cette dernière. Il en découle quand même une élégance qu’apprécient les gens qui ont les moyens de se procurer une Lexus LS, mais qui ne veulent pas nécessairement l’afficher par l’intermédiaire d’une carrosserie excentrique.

L’habitacle, comme il se doit, respecte lui aussi la tradition de la marque avec ces fameux cadrans électroluminescents que Lexus a offerts dès la première génération de ce modèle. Pour le reste, c’est d’une grande discrétion, avec une console centrale parsemée de boutons placés sous un écran à cristaux liquides. Bien entendu, les sièges sont chauffants et ventilés en plus d’être d’un grand confort, du moins si vos critères sont ceux d’un fauteuil de salon. Les places arrière dorlotent leurs occupants et la version à empattement allongé leur procure encore plus d’espace.

Le moteur utilisé pour propulser la LS460 est un V8 de 4,6 litres produisant 380 chevaux. Il est couplé à une boîte automatique à huit rapports, la première du genre à avoir été commercialisée.  Cette transmission est à l’image du reste de la voiture. Les changements de rapports sont imperceptibles et elle effectue son travail avec la plus grande discrétion. Cette cavalerie permet de boucler le 0-100 km/h en 7,3 secondes ce qui n’est pas à dédaigner.  À titre de comparaison, une Mercedes-Benz S450 effectue le même exercice en 5,9 secondes.

Cette seule statistique nous dévoile le caractère de cette grosse Lexus. On a quand même amélioré son comportement routier et je défie tout conducteur normal de perdre le contrôle au volant de cette voiture même en prenant des virages relativement serrés à grande vitesse.  Le danger avec cette voiture, c’est l’assoupissement. En effet, en raison d’une insonorisation très efficace, d’une direction totalement déconnectée de la route et d’une suspension absorbant pratiquement toutes les imperfections de la chaussée, le conducteur se retrouve au volant d’un cocon géant fait d’acier et de verre.

L’hybride à la dérive

Lorsque Toyota et sa filiale Lexus ont débuté sur le marché, on faisait preuve d’humilité. On affirmait vouloir tenter sa chance dans ce créneau du marché dominé par les grosses berlines allemandes. Puis, devant les succès qui s’accumulaient, on est devenu un peu plus prétentieux et passablement arrogant.  D’ailleurs, lorsqu’on a dévoilé la version hybride de la LS, soit la LS600hL, il fallait entendre le présentateur de cette berline. Selon lui, les constructeurs allemands étaient en pleine débâcle et chez Lexus on allait leur montrer comment faire des voitures de luxe.

Toyota a connu beaucoup de succès avec ses versions hybrides au point que certains modèles comme la Prius sont devenus des icônes. Cependant, cette stratégie de marché ne fonctionne pas toujours. Nous en avons la preuve avec la LS600hL qui n’a pas connu le succès escompté. Pourtant, on n’a rien épargné au chapitre de la technologie. En effet, le moteur V8 5,0 litres est associé à un moteur électrique qui porte la puissance totale à 438 chevaux.

Étant davantage luxueux que la version à moteur thermique et équipé d’encore plus de gadgets, ce somptueux hybride n’est pas plus agréable à conduire pour autant. Par contre, au chapitre des accélérations et des reprises, elle est nettement plus rapide. Sans oublier la consommation de carburant qui est d’environ 10 litres au 100 km.

Finalement, lorsque vient le temps de débourser une somme fort substantielle pour ce type véhicule hybride, il semble que les acheteurs se tournent encore vers le prestige des germaniques. Toute impressionnante soit-elle, la première voiture hybride de grand luxe est peu populaire.

Feu vert

Moteur V8 très doux
Excellente habitabilité
Insonorisation très efficace
Finition impeccable
Fiabilité assurée

Feu rouge

Très faible agrément
de conduite
Direction ultra engourdie
Mécanique complexe
Système de stationnement
automatique lent
Silhouette anonyme

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