Hyundai Genesis Coupe 2011: L'imposteur a une gueule d'enfer

Publié le 30 avril 2011 dans 2011 par Marc Lachapelle

Le coupé Genesis a fait une entrée remarquée l’an dernier. Pour sa fine silhouette, surtout, qui en fait une des belles voitures actuelles. Il s’est également débrouillé honnêtement dans le match des sportives de notre édition précédente, même s’il y affrontait des valeurs solidement établies. Tous les ingrédients semblent réunis et pourtant, le coupé Genesis n’a pas le brio de la berline qui porte le même nom. Du moins, pas encore.

Avec une telle gueule, on pouvait raisonnablement attendre plus du coupé que de la berline Genesis dont les lignes sont assurément moins originales. Offert avec le choix d’un quatre cylindres turbo de 2,0 litres ou d’un V6 de 3,8 litres, il n’est jamais parvenu à nous convaincre entièrement de ses qualités sportives. Même en version GT pourvue de freins Brembo, de barres antiroulis plus costaudes, de jambes de force avant renforcées, de tarages plus fermes, d’un différentiel autobloquant Torsen, de phares au xénon, d’un pédalier en aluminium et de roues en alliage de 19 pouces chaussées de pneus de performance.

Quartier paisible

Le dessin du tableau de bord est clair et moderne mais il est d’une froideur plutôt clinique. Les cadrans principaux sont impeccablement clairs et lisibles, en chiffres blancs cerclés d’anneaux bleus. Les commandes sont rétroéclairées de la même couleur. Le résultat est efficace et attrayant pour des commandes à l’ergonomie déjà soignée.

Les sièges avant sont bien taillés, confortables et leurs appuie-tête se règlent en hauteur, bien sûr, mais aussi en profondeur. La protection n’en est que meilleure. Pédalier et repose-pied sont très corrects et la position de conduite très honnête. Les places arrière sont par contre fort limitées. Un adulte de taille moyenne s’y retrouve tête penchée et genoux serrés. Le dossier arrière se replie d’un seul pan et donne sur un coffre assez peu profond dont l’ouverture est courte.

Les feux de croisement au xénon sont clairs et puissants mais les feux de route de type halogène pas mal moins. La visibilité générale est satisfaisante, sauf en marche arrière, avec la ligne fuyante du toit et la hauteur du coffre. Sur les deux coupés que nous avons conduits plus longuement, l’écran du toit ouvrant ne restait jamais complètement fermé. Malgré les nets progrès récents, la qualité de fabrication des Hyundai n’est donc pas encore parfaite.

Plus de rigueur

Qu’il s’agisse d’un simple coupé 2.0 ou de la version GT du coupé 3.8, la tenue de cap est flottante et le Genesis tend à louvoyer et suivre ornières et roulières. Il est également sensible au vent latéral. Le silence aérodynamique est louable mais le bruit de roulement monte de quelques crans sur pavage rugueux.

La suspension de la version GT du coupé 3.8 est plus ferme et son aplomb semble meilleur de prime abord. On découvre cependant vite que ça roule dur, particulièrement sur les fentes transversales. Avec un diamètre de braquage assez long pour sa taille, le coupé 3.8 n’est pas tellement maniable en ville non plus.

À vrai dire, même avec son moteur le plus puissant et les éléments du groupe Sport, le coupé Genesis est nettement plus agréable si on le conduit doucement. Ce qui est en parfaite contradiction avec la nature et la vocation d’un coupé sport dont la conduite devrait se révéler de plus en plus inspirante à mesure qu’on hausse le rythme.

Plus de raffinement et de verve

Le quatre cylindres de 2 litres n’a rien de sportif, malgré des deux arbres à cames en tête et son turbocompresseur. Il réagit trop paresseusement à l’accélérateur quand on rétrograde avec la boîte manuelle. Ce moteur est plus agréable à bas régime, même s’il a peu de couple à moins de 3 200 tr/min, chose étrange pour un moteur suralimenté.

La boîte manuelle à 6 rapports est peu plaisante et son levier d’une précision très moyenne. La marche arrière placée à gauche du premier rapport est également une mauvaise idée puisqu’on peut facilement l’engager sans le vouloir à un feu vert. L’avertissement sonore n’est pas suffisant : il faut un butoir plus solide pour bloquer le sillon. Pour ce qui est du V6 de 3,8 litres, il y a peu à dire.

Les moyens de ses ambitions

Le Coupé Genesis n’a pas le comportement souple et rigoureux, non plus que les qualités tactiles et le panache des meilleures en performance. Avec lui, tout est d’abord dans la forme.

Il ne faut pas sous-estimer Hyundai pour autant. Sous une silhouette réussie, l’architecture et la conception de base des coupés Genesis demeurent pleines de promesses. L’empattement est long, les porte-à-faux très réduits et les voies avant et arrière larges. Il leur manque une solide dose de raffinement, dans le registre sportif.

Feu vert

Silhouette magnifique
Places avant confortables
Tableau de bord moderne
Ergonomie des commandes
Tenue en virage saine

Feu rouge

Moteur 2 litres poussif
et peu raffiné
Tenue de cap imparfaite
Boîte manuelle quelconque
Visibilité arrière très pauvre
Places arrière et coffre limités

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