Mazda RX-8 2011: Le coeur a ses raisons

Publié le 30 avril 2011 dans 2011 par Marc Lachapelle

À sa huitième année sous sa forme actuelle, la RX-8 est toujours unique. C’est le seul coupé sport à quatre places et quatre portières véritablement pratique et la seule voiture à être animée par un moteur rotatif de type Wankel qui la rend à la fois brillante et imparfaite. Mise à jour avec doigté pour 2009, la RX-8 demeure une sportive remarquable à maints égards, pourvu qu’on accepte de vivre avec sa soif immodérée pour les hydrocarbures. Hélas, ses jours sont sans doute comptés !

La Mazda RX-8 est assurément une bête exceptionnelle dans le paysage automobile actuel. À vrai dire, elle est plus exotique que la plus chère des sportives italiennes ou allemandes par le simple fait qu’aucune d’elles ne peut se vanter d’être propulsée par un moteur au coeur duquel tournent les rotors quasi triangulaires d’abord imaginés par Felix Wankel.

Prix et trophées

Exceptionnelle mais pas tellement rare, la RX-8. Mazda en a même produit plus de 200 000 à son usine d’Hiroshima depuis son lancement en 2004. La RX-8 avait pleinement réussi son entrée, décrochant le titre de meilleure nouvelle sportive de l’année chez nous, parmi bien d’autres. Mazda récolta aussi le prix international du moteur de l’année pour son Renesis, évolution importante du rotatif qu’il persiste à raffiner et produire depuis les années 60.

Malgré ces réussites, Mazda n’a toujours pas produit de version plus poussée de la RX-8 dans le moule des Mazdaspeed3 ou Mazdaspeed6. Du moins, pas de modèle à moteur turbocompressé.  Ce qui n’empêche aucunement la version R3 actuelle d’être une sportive tout à fait intéressante et réjouissante à conduire. La RX-8 inscrite au match comparatif des sportives publié dans l’édition précédente du Guide s’était tirée plus qu’honorablement de l’exercice. Elle y décrocha la troisième place au classement final, même si elle était de loin la plus ancienne et la moins musclée des sept voitures en lice.

En dépit de sa puissance modeste, face aux sportives et aux muscle cars américains les plus nouveaux, la RX-8 R3 avait inscrit le troisième meilleur tour chronométré sur un tracé mixte circuit-autocross, tout en affichant la tenue de route la plus agile et la direction la plus fine et précise du groupe. Très bien notée pour son confort et ses qualités pratiques, elle fut évidemment pénalisée par sa consommation relativement élevée. Les opinions et préférences sont également très marquées quant aux caractéristiques et la sonorité uniques du rotatif. Certains adorent, d’autres pas du tout. La RX-8 n’est certainement pas pour tous.

Deux versions également intéressantes

Mazda a ramené la série RX-8 à deux seuls modèles : R3 et GT. Les deux ont profité des mêmes gains notables en solidité, en comportement, en finesse et en esthétique il y a deux ans. La GT mérite entièrement ses initiales, ce qui n’est certes pas toujours le cas.  C’est effectivement une vraie grand-tourisme, à la fois agile, performante et confortable. Ses pneus de taille 225/45 R18 sont un peu plus conciliants que les gommes de taille 225/40 R19 que chausse la R3, mais il n’y a rien de mou dans son comportement.

La R3 joue simplement la carte du sport plus ouvertement avec ses sièges Recaro, ses amortisseurs Bilstein et une carrosserie plus typée. La GT offre plutôt des éléments comme un toit ouvrant, la radio satellite et plus de surfaces en cuir. Les performances des deux modèles sont quasi-identiques avec des 0-100 km/h respectifs mesurés de 7,09 et 7,02 secondes avec la boîte manuelle.  En conduite, les deux sont un pur plaisir à tout moment et leur moteur rotatif est très souple et docile, malgré son couple modeste. Il faut toutefois rétrograder d’au moins deux rapports pour doubler, mais c’est une sinécure avec une boîte manuelle impeccablement précise, rapide et légère à manier.

Quelques détails finissent par agacer néanmoins, ce sont des banalités comme un pare-soleil qui émet un craquement d’enfer quand on l’extrait de sa pince en plastique pour le tourner vers la glace latérale. De même, on s’ennuie vite de la connectivité Bluetooth pour le téléphone cellulaire alors qu’on en profite, de série, sur certaines des voitures les plus modestes. Pour le reste, la RX-8 est une merveille de finesse en conduite. Elle ne pèse d’ailleurs que 28 kg de plus que la nouvelle Lotus Evora et son châssis tout en aluminium, une légèreté qui contribue autant au confort de roulement qu’aux performances et à la tenue de route.

Un avenir embrumé

Si seulement Mazda réussissait à rendre son précieux rotatif aussi frugal et performant qu’il est compact et léger. Or, la RX-8 en serait à sa dernière année parce que le moteur Renesis ne pourra se conformer aux prochaines normes d’émissions européennes sous sa forme actuelle. Mazda préparerait plutôt une version moderne de la RX-7 qui serait propulsée par un nouveau rotatif à injection directe de cylindrée légèrement supérieure (1,6 litre au lieu de 1,3) et nettement plus puissant. Espérons que le constructeur d’Hiroshima aura l’intelligence de donner suite à cette sportive remarquable qu’est la RX-8.

Feu vert

Comportement routier inspiré
Direction fine et précise
Sonorité et douceur du
moteur rotatif
Sportive confortable et pratique

Feu rouge

Dépréciation rapide
Consommation élevée
Faible couple en reprise
En fin de cycle

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