Mercedes-Benz SLS AMG 2011: La légende modernisée

Publié le 30 avril 2011 dans 2011 par Denis Duquet

Si on part du fait que Mercedes-Benz est à l’origine de l’automobile, les chances de retrouver des modèles d’anthologie dans son histoire sont excellentes. L’une des plus célèbres est sans conteste la 300 SL qui a été développée dans les années 50 pour participer à des courses comme la Targa Florio et la Mille Miglia. À cette époque, ces courses disputées sur les voies publiques étaient on ne peut plus populaires.  Plusieurs autres voitures y ont brillé, mais aucune n’a eu la popularité de cette Mercedes-Benz.

Cet engouement pour la 300SL s’explique en bonne partie par ses succès en course, mais c’est surtout sa silhouette spectaculaire qui en a fait une légende. Les portières en forme d’aile de mouette qui s’ouvraient verticalement étaient toute une innovation pour l’époque et donnaient à la voiture une allure vraiment particulière. Il est intéressant de savoir que ces portières n’ont pas été dessinées pour des raisons esthétiques, mais purement pratiques. Pour obtenir le plus de rigidité possible, les ingénieurs de l’époque avaient dessiné un bas de caisse très haut et également très large. Cette configuration mécanique empêchant l’utilisation de portières traditionnelles, les portières en aile de mouette étaient la solution la plus logique.

Silhouette classique, habitacle sobre
Les ingénieurs qui ont procédé au développement de ce modèle nous jurent que leur intention n’était pas de faire une version moderne de la 300SL et que ce n’est que dans le cadre de ce processus que les portes en ailes de mouettes ont été envisagées.  Quoiqu’ils en disent, il est certain que la silhouette de la SLS fait songer à la légendaire voiture de course. Force est d’admettre que les stylistes ont effectué du bon boulot et dessiné une voiture à la fois classique et moderne. Si la partie avant est fort réussie, l’arrière est trop arrondi. Ce qui explique pourquoi les versions de course de la SLS doivent être dotées d’un aileron gigantesque.  Malgré la sobriété de ses lignes, cette Mercedes-Benz est l’une des voitures les plus spectaculaires qui soit sur la route. Soulignons au passage la présence de buses d’extraction d’air dans les ailes qui ressemblent à celles employées sur la SLR, une voiture qui n’est plus en production depuis plusieurs mois maintenant. 

En harmonie avec la silhouette, l’habitacle est sobre et classique.  La planche de bord est relativement dépouillée, alors que seules des buses de ventilation circulaires ornent sa partie frontale. Des cadrans indicateurs de bonne dimension, séparés par un centre d’information à affichage numérique, sont regroupés dans un petit module servant à les protéger des rayons parasites et du soleil.  Pour rehausser l’apparence du tableau de bord, il est possible de choisir entre deux présentations : l’une avec appliques en fibres de carbone et l’autre, en aluminium brossé. Certaines voitures ultra sportives sont dotées de sièges plus ou moins confortables mettant surtout l’accent sur le support latéral. Les sièges de la SLS ne sont pas en reste à ce chapitre, mais ils sont d’autant plus confortables grâce à un excellent support pour les cuisses et le bas du dos.

La planche de bord de ce modèle est dépouillée parce que plusieurs commandes ont été placées sur la très large console située entre les deux sièges. On y retrouve les boutons servant à commander les modes de passages des rapports, le bouton de démarrage, celui pour actionner le déflecteur arrière, ainsi que le gros bouton central réglant la plupart des fonctions de la radio et du système de navigation. Par contre, la climatisation est gérée par des commandes situées dans la partie inférieure de la planche de bord.

Rigidité hors pair

Au lieu d’emprunter le châssis de la SL, les ingénieurs ont préféré développer un tout nouveau châssis en aluminium de type spaceframe. On fait appel à différents types d’aluminium afin d’obtenir la légèreté nécessaire, ainsi que la rigidité voulue. Il faut préciser qu’en plus du châssis, la plupart des éléments de la carrosserie ont été réalisés à partir de ce même matériau.  L’utilisation de la fibre de carbone a été envisagée, mais l’aluminium offrait plus d’avantages, tout en étant presque aussi léger.  Les composantes de la suspension en aluminium forgé permettent d’obtenir la rigidité nécessaire.

Le moteur est en position centrale avant, ce qui permet de répartir 47 % du poids à l’avant et 53 % à l’arrière. Le moteur choisi est bien entendu le V8 de 6,2 litres déjà utilisé sur d’autres modèles.  Les ingénieurs ont utilisé un carter sec cette fois, afin d’abaisser au maximum le centre de gravité. Développé par AMG, ce V8 a encore été amélioré. Sa puissance est maintenant de 563 chevaux.
En raison de la légèreté de la voiture, le rapport poids/puissance est de 2,84 kg/ch, ce qui lui permet de boucler le 0-100 km/h en 3,8 secondes et d’atteindre une vitesse de pointe de 317 km/h (données du constructeur). Ce gros moteur a vu sa puissance augmentée, mais son poids a été diminué. Il pèse 205 kg, ce qui est impressionnant pour une telle mécanique. Puisque ce moteur est monté en position centrale avant, la transmission a été placée à l’arrière. Il s’agit d’une transmission à double embrayage, qui est reliée au moteur par l’entremise d’un tube de couple dans lequel tourne l’arbre de transmission en fibre de carbone. Ceci permet d’obtenir un lien rigide et très léger en même temps. La nouvelle transmission à double embrayage à sept rapports se démarque par des changements de vitesse excessivement rapides : moins de 100 millisecondes en mode Sport. Le conducteur peut choisir quatre types de réglage de la transmission : C pour efficacité contrôlée, S pour sport, S+ pour Sport Plus et enfin M pour le mode manuel. À cela s’ajoute un différentiel autobloquant, des freins en céramique optionnels et un système de contrôle de dérapage latéral pouvant être réglé en trois modes distincts.

La consommation de carburant annoncée par le constructeur est de 13,2 litres aux 100 km en conduite normale. C’est difficile à croire sur une voiture de cette puissance, mais une randonnée en ville et sur les autoroutes nous a exactement donné cette moyenne. Par contre, après cinq tours à fond de train sur le circuit de Laguna Seca en Californie, la moyenne a alors franchi la barre des 20 litres aux 100 km…

Ultra rapide, ultra docile
En raison de ses portières très particulières, il faut trouver la bonne technique pour prendre place à bord et ne pas se heurter la tête lorsqu’on quitte la voiture. Toutefois, après un ou deux essais, la technique est facilement maîtrisée. Une fois assis, on se rend compte que les sièges sont ajustables de toutes les manières, et que la position de conduite est bonne en raison d’un volant réglable en hauteur et en profondeur.

Le moteur est lancé à l’aide d’un bouton placé sur la console centrale et sa sonorité est gutturale, mais juste ce qu’il faut. Sur la route, la SLS se dirige au doigt et à l’oeil. En effet, la suspension est ferme, mais pas excessivement, et la direction n’est pas trop assistée ou trop ferme et ce, à toutes les vitesses. De plus, l’accélérateur est bien dosé. Il est progressif et linéaire ce qui facilite la conduite dans la circulation urbaine. Par contre, la visibilité est perfectible, mais les rétroviseurs extérieurs sont de bonne dimension. Sur la piste, la rigidité de la caisse, ainsi que la puissance du moteur et des freins permettent de réaliser des moyennes impressionnantes. Lors d’essais sur le circuit de Laguna Seca en Californie, la SLS a dominé le parcours. La transmission était réglée en mode S+ et son efficacité était impressionnante, rétrogradant avec le fameux blip à chaque passage aux rapports inférieurs. Les voitures en piste étaient équipées de freins en céramique et en carbone, dont la puissance est hors-norme, alors que leur résistance à l’échauffement est elle aussi surprenante.  Les pneus Continental se sont bien acquittés de leur tâche, mais l’adhérence en virage aurait été probablement supérieure avec des Pirelli P-Zero. 

La SLS excelle en tout : que l’on flâne sur les grands boulevards, que l’on circule à vitesse plus élevée sur les autoroutes ou encore que l’on aborde une route sinueuse, elle est toujours à la hauteur de la tâche. Bref, cette Mercedes-Benz SLS AMG 6.3 est déjà entrée dans la légende.

Feu vert

Silhouette extraordinaire
Moteur très musclé
Freinage puissant
Tenue de route supérieure
Habitacle confortable

Feu rouge

Visibilité ¾ arrière pénible
Pneumatiques moyens
Accès à bord difficile
Partie arrière manque
de mordant

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