Audi S4 2011. Plus docile, toujours aussi désirable

Dans notre métier, il arrive souvent que l’on nous demande quelle est la voiture idéale ou quel est notre modèle préféré. Je réponds que même s’il est facile d’être attiré par une voiture exotique ou un roadster, mon cœur chavire toujours pour une berline sport : un type de voiture alliant performance et commodité, le meilleur de tous les mondes. Si l’on a inévitablement la BMW M3 en tête ou la Mercedes-Benz C63 AMG dans cette catégorie, Audi y figure aussi avec sa S4, mais dans son cas, on a droit à un modèle un peu plus discret et plus abordable.

Il y a quelques années, Audi a décidé de brouiller les pistes et de présenter deux voitures distinctes dans ce créneau afin de rivaliser avec BMW et Mercedes. La S4 se voulait donc une berline sport un peu moins vitaminée que les autres germaniques, alors que la RS4 devait occuper le haut du pavé en termes de puissance et de prix. Même si la RS4 a été retirée du catalogue lors de la récente refonte de l’A4 il y a deux ans, la S4 poursuit son chemin et continue d’apporter au constructeur un bon volume de vente.

Une aubaine

Avec son prix de base d’un peu plus de 52 000 $, la S4 est vendue environ 10 000 $ de moins par rapport à la Mercedes-Benz C63 AMG et près de 18 000 $ de moins que la BMW M3 ou la Lexus IS-F. Voilà un argument assez convaincant pour quiconque désire se procurer une berline survitaminée à moindres frais. Au chapitre de la motorisation, si les autres modèles font partie du club des 400 chevaux et plus, la S4 délivre un peu moins de puissance, surtout depuis qu’elle a troqué son V8 de 4,2 litres pour un V6 de 3,0 litres turbocompressé. Avec ses 333 chevaux, sept de moins que l’ancien V8, ce moteur offre tout de même une puissance plus qu’acceptable et l’un des bons points pour Audi, c’est que ce moteur transmet sa puissance aux quatre roues puisque l’on retrouve de série l’excellent rouage Quattro. C’est un autre avantage indéniable pour la S4 car elle se révèle pratiquement tout aussi performante en hiver comme en été. Peu de rivales peuvent en dire autant.

À l’extérieur, la S4 fait incontestablement tourner les têtes. Il y avait un bon bout de temps qu’une voiture n’avait pas fait si bonne impression dans ma cour! On reconnait la S4 notamment par ses lignes plus musclées, son échappement quadruple et ses miroirs argentés, mais c’est surtout les jantes optionnelles à cinq rayons triples qui lui octroyaient toute sa personnalité. C’est mission accomplie au chapitre de l’esthétisme! Le constructeur a réussi à marier sportivité et sobriété dans les bonnes proportions, chose que plusieurs apprécieront.

À l’intérieur, la S4 bénéficie également d’un traitement un peu plus sportif : l’instrumentation, les sièges et le volant sport arborent l’emblème S4. Des appliques en aluminium et en fibre de carbone complètent le traitement distinctif de la voiture. Bien entendu, tout comme celui de l’A4, l’habitacle de la S4 est d’excellente qualité et il y règne un souci du détail marqué. Il faut voir comment le tout est illuminé de rouge en soirée pour l’apprécier encore plus! Du reste, les passagers profitent de bons dégagements, même si à l’arrière on est un peu plus à l’étroit.

Sur la route

Si l’on tombe sous le charme de la S4 en raison de ses lignes et de son intérieur soigné, c’est au volant que l’opération charme fait encore plus son effet. On peut certes se désoler de la perte du V8 de 4,2 litres, mais le six cylindres suralimenté qui lui succède ne marque pas un retour en arrière. On dispose d’amplement de puissance et le couple généreux du moteur développé à bas régime comble les amateurs d’accélérations musclées. Très moderne, ce moulin propose l’injection directe, élément qui maximise ses performances tout en favorisant une économie de carburant appréciable, 12,1 l/100 km en moyenne en ville contrairement à 16,2 i/100 km dans le cas de l’ancien V8.

Les puristes pourront opter pour la transmission de base manuelle à six rapports qui permet d’exploiter pleinement la voiture, mais la boîte DSG à double embrayage à sept rapports est loin d’être dénuée d’intérêts. Celle-ci apporte des changements de rapports hyper rapides (0,2 seconde) tout en évitant de devoir composer avec un embrayage, chose très pratique en zone urbaine.

Notre modèle d’essai disposait d’un autre élément maximisant ses performances, soit un différentiel arrière sport. Ce système — en option — permet de répartir le couple du rouage Quattro non seulement entre les roues avant et arrière, mais également entre les roues arrière de gauche et de droite. Du coup, cela maximise les performances de la S4 en virage en envoyant plus de puissance à la roue extérieure.

Vous êtes à la recherche d’une berline sport livrant des performances de premier plan? Vous ne voulez pas payer une facture trop salée? La S4 est certainement une voiture qui pourrait bien vous intéresser! Il vous suffit toutefois de rester sage lorsque viendra le temps de choisir les options, histoire de ne pas trop faire grimper la facture...