Infiniti M35h 2012 : Top M, top hybride!

Publié le 21 juin 2011 dans Premiers contacts par Nadine Filion

Infiniti nous l’avait promis : elle allait développer un système hybride maison pour sa gamme de luxe et c’est la M qui allait en hériter. Nous avons eu l’occasion de faire l’essai de cette machine de presque 70 000$. Et nous en ressortons emballés!

Si vous êtes des fidèles du Guide de l’Auto sur le web, vous savez que l’an dernier, à peu près au même moment, nous faisions l’essai de la nouvelle génération d’Infiniti M. Vous reliriez cet essai aujourd’hui, et vous auriez l’impression que la M37 nous a laissés de glace. Et que si la M56 nous a emballés, son prix l’installait dans une catégorie déjà trop occupée par les BMW, Audi et Mercedes de ce monde pour lui permettre de se faire une belle place au soleil.

L’Infiniti M35h viendra peut-être changer la donne même si son prix – une seule version toute équipée à 67 300$ et n’en cherchez pas d’autres – la fait encore jouer dans la cour des grands. Mais cette fois, on a droit à une particularité qui lui va très bien : sa propulsion hybride.

Pour Infiniti, par Infiniti

Au lieu de s’en remettre au système de Toyota (comme il l’a fait pour sa Nissan Altima), le constructeur a voulu concevoir son propre dispositif pour son Infiniti M. En gros, le « Direct Response » ressemble à ce que Hyundai, Volkswagen et Porsche ont mis au point : il mise sur un seul moteur électrique (non pas deux comme chez Toyota et Ford) pour assurer la propulsion, seconder le moteur à combustion et recharger les batteries.

Ce seul organe électrique (50 kW) est encadré par deux embrayages, dans une architecture linéaire qui permet la livraison d’une puissance plus directe aux roues arrière. Et ce, par le biais non pas d’une CVT –– heureusement! –, mais de l’automatique sept rapports qui équipe déjà les autres consœurs M (sauf qu’on a oublié de reconduire les palettes au volant).

Du couple en masse

On a droit ici au bon vieux V6 de 3,5 litres qui équipait la G35 avant qu’elle ne devienne la G37, quoiqu’on lui ait cependant donné le cycle Atkinson. Mais on le sait, on ne peut combiner intégralement la puissance d’un moteur électrique à celle d’un moteur à combustion. Infiniti calcule donc que 360 chevaux se retrouvent sous le capot de la M35h hybride. C’est 10 % de plus que pour la M37 avec, en prime, des accélérations rehaussées par un couple phénoménal. Quel « quick down », mes amis! Ça, on le doit à l’instantanéité de l’électrique.

Infiniti ne veut pas dévoiler de chiffres quant au couple. Reste qu’en se prêtant au jeu du cumul (258 lb-pi pour le V6, 199 lb-pi pour le moteur électrique), ce sont 457 lb-pi qu’il est possible d’activer du pied droit. C’est plus que pour la M56, mais sans la pénalité en carburant.

Résultat : la M35h est non seulement plus palpitante à malmener que la M37, elle l’est presque, sinon autant, que la M56. Certes, le système hybride lui rajoute 120 kilos, mais ça ne se ressent aucunement en décollage. Par contre, en virages sinueux, on sent la voiture lourde de ses 1883 kilos, de même qu’incommodée par ses larges dimensions. On n’est pas à bord de la G, ça c’est sûr.
La direction, ici exceptionnellement électrique, garde fort heureusement une bonne connexion avec la route. On a aussi le bonheur de la suspension sport avec ses amortisseurs à double piston – une option sur les autres M, mais qui ici, est offert de série.

Bref, pendant que la M37 en prend pour son rhume, la M56 trouve à qui parler dans sa propre écurie. Et dans l’ensemble, la M35h se fait la plus intéressante de groupe, même si elle n’offre malheureusement pas (encore) la traction intégrale.

100% électrique, même à 100km/h

Au-delà de la conduite, il y a la consommation en carburant. Nos courts essais de la M35h dans la région de Kelowna ne nous ont pas permis d’établir une moyenne sérieuse, mais sachez qu’entre le mode « eco » - ce foutu mode où la pédale se mêle de nous dire qu’il faut la relâcher – et le mode « sport », nos moyennes ont varié de 5,2 à 9,0 L/100 km. Très intéressant.

Les cotes officielles du constructeur (7,5 L/100 km en ville, 6,1 L/100 km sur autoroute), si elles s’avèrent, seront convaincantes. D’abord, du 7,5 L en ville, c’est la frugalité d’une compacte à moteur quatre cylindres. Et du 6,1 L sur autoroute, c’est 23 % mieux que pour la principale concurrente, la Lexus GS450h. Et c’est logique : système hybride pour système hybride, celui de l’Infiniti M accepte de rouler 100 % électrique à une vitesse de croisière pouvant atteindre les 100km/h, à condition, bien sûr, d’y aller mollo avec l’accélérateur. Bien peu d’hybrides peuvent se targuer d’une telle vitesse avec, pour toute propulsion, celle du moteur électrique.

Certes, la M35h ne fera pas le Montréal-Québec sur son seul moteur électrique. En fait, je ne suis même pas certaine qu’elle pourrait faire le Montréal-Longueuil. Car ses batteries au lithium-ion, d’une capacité de 1,4 kW, ont beau être deux fois plus efficaces que des batteries au nickel-métal-hydrure, reste qu’elles ont leur limite.

Si peu de compromis

Elles ont leur limite, ces batteries, et elles restreignent l’espace du coffre : 25 % en moins. Les 320 litres de cargo qui restent sont davantage l’apanage d’une compacte que d’une intermédiaire. Infiniti soutient que quatre sacs de golf peuvent y tenir, mais la compagnie n’a pas pris de risque : un schéma illustre comment il faut s’y prendre.

Mis à part l’inscription en flanc de portière, rien à l’extérieur ne laisse présager que la voiture est hybride. En ce qui a trait au design, on a droit, comme pour les consœurs M, aux mêmes belles lignes sensuelles et à ces courbes exagérées, qui tiennent davantage du concept que de la voiture de production. L’habitacle est aussi luxueux et de qualité irréprochable. Il a d’ailleurs été nommé « Meilleur intérieur de sa catégorie » par la publication américaine Ward’s. Les informations « hybrides », intégrées à l’écran de bord et à l’instrumentation devant les yeux du conducteur, sont faciles à récupérer et à interpréter. Plus que pour les autres M, l’insonorisation nous a paru, dans la M35h, hermétique, et c’est presque dommage : on perd alors le beau grondement propre aux moteurs Nissan/Infiniti qui s’extirpe du double échappement.

Comme quoi une hybride, ça peut gronder comme une sportive, si on en lui donne l’occasion.

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