Audi Q5 Hybrid quattro 2012- Un multisegment hybride et sportif
L’an dernier Audi a tenu un séminaire international d'information à propos de ses projets en fait de véhicules hybrides ou entièrement électriques. Trois catégories des véhicules avaient été présentées. Tout d’abord, un modèle à moteur hybride avec régénération de la pile avec l'énergie cinétique récupérée lors du freinage. La seconde catégorie est celle des véhicules à moteur hybride, mais de type « plug in ». Dans ce cas, les batteries sont rechargées à l'aide d'une prise électrique et la puissance de celles-ci est suffisante pour rouler environ une trentaine de kilomètres en mode électrique seulement. Finalement, Audi prévoit également fabriquer des voitures 100 % électriques.
Il était logique que ce soit la technologie hybride la plus simple et la plus économique qui bénéficie d'une entrée en scène plus précoce. On a choisi la Q5, car ce genre de véhicule se prête bien à cette transformation et il permet également d'alléger la consommation de carburant. C'est donc une version hybride de ce modèle que nous avons soumis à un essai sur les routes de l'île de Majorque en Espagne. Ne me demandez pas pourquoi Audi a choisi cet endroit, mais il semble que les constructeurs allemands se soient entichés des régions ensoleillées de ce pays.
Un écusson révélateur
La tendance veut que les véhicules à moteur hybride possèdent une silhouette originale qui leur permette de s’afficher clairement comme des véhicules écologiques. Il semble que ce ne soit pas du goût des Allemands, du moins pas chez Audi. En effet, la Q5 Hybrid ressemble comme deux gouttes d'eau à la version dotée du moteur thermique. Si on a vraiment – mais alors là, vraiment – l'œil exercé, on remarque la hauteur hors tout un peu plus basse. En fait, seul un écusson monté à la carrosserie annonce au reste du monde que vous êtes un conducteur écolo.
Cela dit, ce véhicule propose une silhouette vraiment élégante et fort bien équilibrée. De plus, ses dimensions permettent une conduite intéressante, même si l’on transporte des objets lourds. L'habitacle est fort relevé, comme sur tous les modèles de cette marque. On retrouve la même présentation équilibrée avec les commandes placées au bon endroit, chacune étant située dans un espace bien défini qui permet de l'isoler dans l'inconscient du conducteur. L’écran d'affichage peut illustrer le fonctionnement du rouage hybride du véhicule et également le déplacement du flux énergétique, que ce soit des freins à la batterie ou de la batterie au moteur ou encore une combinaison de tous ces éléments. Bien entendu, il affiche les directives du système de navigation et les autres réglages de fonctionnement.
Comme il fallait s’y attendre, les sièges avant sont confortables et leur support latéral est bon. Et si ce n'était pas de cet indicateur de gestion du système hybride situé à la gauche de l'indicateur de vitesse, peu de personnes pourraient détecter qu'on a affaire à un véhicule à propulsion hybride.
Petite session technique
Ce modèle est propulsé par le moteur quatre cylindres 2.0 TFSI qui délivre une puissance de 211 chevaux et un couple maximal disponible entre 1 500 et 4 200 tr/mn. Il combine les avantages de l’injection directe d’essence et de la turbocompression. Ce moteur a été revu pour l’application particulière que représente l’Audi Q5 Hybrid quattro. La conjonction optimale du moteur thermique et du moteur électrique sur une brève période produit une puissance totale de 245 chevaux.
Le moteur est couplé à une boîte Tiptronic à huit rapports dont le convertisseur de couple a été supprimé. On trouve à sa place le moteur électrique en forme de disque avec un embrayage multidisque à bain d’huile, qui sert à l’accouplement et au désaccouplement du moteur thermique et du moteur électrique. Celui-ci est du type synchrone à aimant permanent. Il sert aussi de démarreur et d’alternateur en décélération. Il est également intégré au circuit de refroidissement du moteur thermique. Ajoutons que le rouage intégral quattro est de série.
L’énergie électrique est fournie par une batterie lithium-ion qui ne pèse que 36,7 kilogrammes. Elle est placée dans une zone à l’abri des collisions en-dessous du plancher de chargement et elle n’empiète quasiment pas sur l’espace du compartiment à bagages. La batterie se compose de 72 cellules.
La loi des cinq modes
La Q5 Hybrid quattro compte cinq modes de fonctionnement. Elle peut rouler uniquement avec le moteur thermique, uniquement avec le moteur électrique ou encore avec les deux à la fois en mode hybride. Elle dispose également d’un mode de récupération de l’énergie et d’un mode Boost. Lorsque le véhicule est à l’arrêt, autrement dit avant de démarrer ou à un feu de circulation, les deux moteurs sont désactivés. Le climatiseur automatique reste cependant actif pendant cette phase nommée Start-Stop Confort. Dès que le conducteur relâche la pédale de frein, la voiture démarre.
Le conducteur peut utiliser la touche de la console centrale ou le levier-sélecteur pour choisir entre trois programmes. La cartographie EV donne priorité au mode électrique pour la ville, le programme D gère les deux moteurs de façon à optimiser la consommation et le mode S se prête à une conduite plus sportive.
Lorsque le conducteur accélère de façon incisive, le moteur thermique est le seul à fonctionner. Lors d’une accélération à fond (ou Boost), le moteur électrique vient épauler le moteur thermique. À pleine charge, les 245 chevaux de puissance combinée du système sont totalement disponibles pour un bref laps de temps. Grâce à son couple élevé, le système hybride livre les performances et les reprises d’un moteur atmosphérique de forte cylindrée.
Lorsque le conducteur relâche l’accélérateur, le moteur électrique fonctionne en mode alternateur et récupère l’énergie. Le courant récupéré en décélération ainsi qu’au freinage par le moteur électrique retourne à la batterie lithium-ion où il est stocké. Si le conducteur ne freine que légèrement, le moteur électrique assure seul le freinage et lors d’un freinage plus puissant, le système de freinage hydraulique intervient également. Le servofrein est alors alimenté par une pompe à vide électrique.
Toute cette mécanique sophistiquée permet à ce moteur quatre cylindres d’assurer les performances d’un six cylindres sans le surplus de consommation. Le 0- 100 km/h s’effectue en 7,1 secondes et la vitesse maximale est de 225 km/h. La consommation moyenne annoncée est de 6,9 litres aux 100 kilomètres. Détail à souligner, ce véhicule peut effectuer un trajet de trois kilomètres en mode tout électrique à une vitesse constante de 60 km/h. La vitesse maximale en mode tout électrique est de 100 km/h.
Rien à signaler
À la lecture de toutes ces caractéristiques techniques, on serait porté à croire que la conduite d’une Q5 Hybrid quattro sera une expérience totalement différente. Pourtant, après plus de 200 km de route, une seule conclusion s'impose : cette Audi propose un comportement routier quasiment identique à celui de la version régulière. Bien qu’il s’agisse d’un multisegment et que son centre de gravité soit un peu plus élevé que la moyenne, il enfilait les virages sans coup férir et sa tenue de route était très bonne. Quant aux accélérations, il est difficile de percevoir la présence d’un rouage hybride sous le capot. Toutefois, à certains régimes du moteur, j'ai pu noter une certaine vibration, à peine perceptible, de la part de celui-ci. Et il est possible de le conduire de façon sportive, ce qui n’est pas le cas de tous les multisegments.
L'habitacle est confortable, bien insonorisé et l’équipement de série est fort complet. Il faudra toutefois attendre tout près d'un an avant de pouvoir commander la version hybride de la Q5 au Canada. Et puisqu’en Europe, il est vendu à un prix supérieur de plusieurs milliers d'euros au modèle régulier, on ne doit pas s'attendre à des aubaines lorsque le véhicule arrivera chez nous. Une chose est certaine, ce constructeur est bien décidé à s'implanter sérieusement dans la catégorie des véhicules écologiques, et sa première réalisation est convaincante.
Fiche d'évaluation | |
Modèle à l'essai | Audi Q5 2012 |
---|---|
Version à l'essai | n.d. |
Fourchette de prix | n.d. |
Prix du modèle à l'essai | n.d. |
Garantie de base | n.d. |
Garantie du groupe motopropulseur | n.d. |
Consommation (ville/route/observée) | n.d. |
Options | n.d. |
Modèles concurrents | Acura RDX, BMW X3, Infiniti EX, Land Rover LR2, Land Rover Range Rover Evoque, Mercedes-Benz Classe GLK, Volvo XC60 |
Points forts |
|
Points faibles |
|
Fiche d'appréciation | |
Consommation | |
Valeur subjective | |
Esthétique | |
Confort | |
Performances | |
Appréciation générale |