Toyota Corolla 2011- Vous avez dit redessinée ?

N’eut été des ventes enregistrées par sa berline compacte Corolla sur la plupart des marchés de la planète, la compagnie Toyota n'aurait pas obtenu autant de succès au cours des deux dernières décennies. Cette petite voiture qui s'est modernisée récemment offre un bon compromis entre une qualité d'assemblage supérieure à la moyenne, une consommation de carburant passablement réduite et une fiabilité à long terme rassurante.
Ces chiffres de vente positifs ont été obtenus malgré le fait que cette voiture traîne avec elle la réputation d'être plutôt ennuyante à conduire. Mais, il y a un autre sérieux bémol : Toyota tente de nous faire passer des vessies pour des lanternes. On nous parle de voiture complètement redessinée, mais à mes yeux, c’est pratiquement du pareil au même.

Complètement redessinée ? Pfff…

La lecture des communiqués de presse de ce constructeur nous porte à croire que le modèle 2011 a connu une refonte du tout au tout, ou presque. On parle de plus de 300 pièces qui ont été remplacées. C’est peut-être vrai, mais au premier coup d’œil, rien de tout cela ne saute aux yeux. Comme disent nos voisins du Sud : « Vous devez savoir ce que vous cherchez. »

Cela dit, ce conservatisme, voire cet immobilisme, s’explique en grande partie par la popularité de cette berline. Pour plusieurs, c’est une valeur sûre dont le prix de revente sera bon. Pourquoi aller tout bousiller en transformant la silhouette du tout au tout ? On se contente de changements suivant la politique de « l’étapisme ». D’ailleurs, dans sa dernière version, la Civic de Honda est presque toute aussi évolutive que la « nouvelle Corolla ».

L’usine unifoliée

Curieusement, en dépit des différents politiques entre les habitants du Québec et ceux des autres provinces, une voiture qui porte l'étiquette « Made in Canada » connaît du succès auprès des Québécois. Cette tendance remonte à l'ancienne Volvo « Canadienne » qui intéressait une certaine catégorie d'acheteurs en raison de ses origines.

Quoi qu'il en soit, ce penchant pour la feuille d'érable n'est pas une mauvaise chose non plus, car cette Toyota compacte produite à Cambridge en Ontario est une voiture d’une belle qualité d'assemblage. Par contre, les plastiques utilisés dans l'habitacle pourraient être certainement moins durs et de meilleure facture. Malgré ces quelques bémols, l’habitacle est confortable et les sièges offrent un support adéquat. Notre version d’essai était dotée de sièges en cuir dont les coutures n’étaient pas d’une linéarité exemplaire. D’autre part, la planche de bord est aussi sobre que pratique. Puisque la silhouette de cette voiture s'est modernisée au début de 2011, on aurait pu faire un effort pour donner un peu plus de punch à l’intérieur. Mais c’est tout de même équilibré et assez élégant. Le nouveau volant, avec sa partie inférieure plane, constitue une nette amélioration, tout comme les cadrans indicateurs beaucoup plus faciles de consultation. Comme c'est maintenant la norme, la climatisation est l'affaire de trois gros boutons. Toujours au chapitre de l'ergonomie, la boîte de vitesses automatique est gérée par un levier qui doit serpenter le long d'une ouverture afin de pouvoir passer les rapports. On a voulu s'inspirer de chez Mercedes, mais force est d'admettre que les Allemands ont beaucoup mieux réussi leur coup. Sur une note plus positive, précisons que le coffre est spacieux et que son seuil de chargement est moyennement élevé.

Le moteur choisi pour les modèles les plus populaires de la Corolla est l’infatigable quatre cylindres de 1,8 litre associé à une boîte manuelle à cinq rapports. Ce moteur se démarque surtout par sa faible consommation de carburant. Il s’attire cependant des commentaires négatifs en raison de son bourdonnement constant, car il doit travailler très fort pour propulser cette voiture. Celles et ceux qui n'aiment pas jouer du levier de vitesse trouveront le temps long. Heureusement, une boîte automatique est disponible. Il s'agit pourtant d'une transmission à quatre rapports. Mais, même s'il semble toujours travailler fort, la longévité de ce quatre cylindres a été démontrée à maintes reprises.

Si vous désirez plus de puissance et un moteur un peu plus performant, Toyota propose un autre quatre cylindres, un 2,4 litres. Celui-ci produit 158 chevaux et il est associé une fois de plus à une boîte manuelle à cinq rapports. Par contre, la transmission automatique est également à cinq rapports. Ce qui est surprenant, c'est que malgré un avantage de 26 équidés, ses performances sont assez moyennes. De plus, ce moteur aime les régimes élevés et sa conduite en milieu urbain n'est pas nécessairement une expérience agréable.

Sur la route, cette petite berline propose un comportement routier honnête, lequel serait fortement amélioré par la présence de pneumatiques de meilleure qualité. J’ai roulé sur une chaussée détrempée et j’avais l’impression d’avoir des savonnettes en guise de pneus. Ceci m’a permis de constater que le système de stabilité latérale entre en action très rapidement. Puisqu’il est question de sécurité, notre modèle était équipé du Système Star qui trouve sa place dans toutes les Toyota et harmonise tous les systèmes embarqués de sécurité, notamment les freins ABS, le système de stabilité latérale et tout le reste.

Quant à la suspension, elle est moyennement confortable puisque son essieu arrière à poutre rigide a parfois de la difficulté à dompter les soubresauts causés par le mauvais revêtement de la chaussée.

Mais en fin de compte, les qualités de la Corolla surpassent ses faiblesses, ce qui explique sa constante popularité. Mais il faut avouer que c’est plus utilitaire qu’émouvant comme voiture. Par contre, à part quelques bémols, elle fait son travail avec efficacité.