Chevrolet Orlando 2012, le format idéal, revu et corrigé
Au tournant des années 80, Chrysler innovait en présentant son Autobeaucoup ou, si vous préférez, la Dodge Caravan et/ou Plymouth Voyager. Mais, comme le veut la tendance, ces véhicules sont devenus de plus en plus gros. Il y a quelques années, Mazda présentait sa 5, une fourgonnette qui était, en fait, une interprétation moderne de l’Autobeaucoup. Puis, Kia a suivi avec la Rondo. Puis, Dodge avec la Journey. Voici que Chevrolet entre dans la danse avec l’Orlando. Ces véhicules affichent des dimensions qui les situent entre la fourgonnette classique et une familiale. Douce ironie, la première Dodge Caravan, présentée en 1984, possédait des dimensions à peu près identiques à celles de ces véhicules « si bien pensés »!
Pour en revenir à l’Orlando, qui a été présenté à la presse canadienne la semaine dernière, il tiendrait son nom de la ville floridienne et qui réfère à la vie familiale. Il ne sera pas distribué aux États-Unis où la demande pour ce type de véhicules est assez faible. Par contre, il est déjà connu en Europe où il est vendu depuis déjà quelques mois. Que ceux qui ont dédain des véhicules produits par General Motors se rassurent. L’Orlando semble très bien né.
La plate-forme Delta de la Cruze
Le châssis de la Cruze a été allongé de trois pouces (75 mm) tandis que la longueur totale de l’Orlando dépasse de 2,7 pouces (68mm) celle de la berline. La hauteur gagne 6,3 pouces (159 mm). L’habitacle de l’Orlando est vaste et sept personnes peuvent y prendre place contre six pour la Mazda5, ce que les gens de Chevrolet n’ont pas manqué de souligner! Mais l’auteur se permet d’ajouter que certaines versions de la Rondo et la Journey aussi, peuvent recevoir sept personnes. Cependant, l’Orlando ne propose pas de version à cinq places. Chevrolet a décidé de ne pas proposer de portières latérales coulissantes, à la Mazda5. L’Américain a ses raisons… et le Japonais aussi. Bref, l’humanité se divise maintenant en deux catégories : les « pour » les portières coulissantes et les « contre ».
Quand les sièges de la troisième rangée ne sont pas occupés et que leurs dossiers sont abaissés (donc qui ne gênent pas la vue arrière), ils dégagent un espace de rangement correct. Cet espace va de 101 minuscules litres quand tous les dossiers sont relevés à 1594 quand les deux rangées de sièges sont repliées. C’est beaucoup moins qu’un Dodge Journey ou qu’un Kia Rondo mais c’est mieux que la Mazda5 ce qui, non plus, n’a pas manqué d’être souligné lors du lancement! Sous le tapis de l’Orlando, on retrouve un pratique bac de rangement. Le pneu de secours est placé sous le véhicule, comme sur les vrais camions!
Le tableau de bord est résolument moderne et les différentes commandes sont faciles à comprendre et bien placées. Joyeuse trouvaille : Derrière les commandes de la radio, on retrouve un espace de rangement. Les charnières ont semblé un peu faiblardes à ma main droite, trop brusque. La plupart des plastiques sont de bonne qualité malgré leur dureté. Les sièges en tissu aussi m’ont semblé durs, surtout au début. Après quelques kilomètres, mes fesses s’y étaient déjà habituées.
Un seul moteur pour nous
Si les Européens ont droit à plusieurs motorisations, les Canadiens devront se satisfaire d’une seule, soit un quatre cylindres de 2,4 litres de 174 chevaux à 6 700 tours/minute. Son couple est de 171 lb-pi à 4 900 tours/minute. Deux transmissions sont proposées, soit une manuelle à six rapports et une automatique à six rapports aussi. Lors de la prise en main de l’Orlando, nous n’avons pas pu conduire la manuelle, la production de ces unités n’étant pas encore commencée.
Aussi bien vous le dire tout de suite. Ce moteur n’est pas tout à fait assez puissant, surtout lorsque les sept sièges sont occupés, mais il n’est pas mieux ni pire que les quatre cylindres de Mazda, de Kia ou de Dodge. Par contre, ces deux derniers offrent aussi un V6. Seules les roues avant sont motrices et aucun rouage intégral n'est proposé, même en option. Lors de notre journée d’essai, nous n’avons jamais pu effectuer un 0-100 km/h en moins de 11,5 secondes (chronomètre manuel, routes publiques), ce qui est loin d’être impressionnant, d’autant plus que nous étions seulement deux adultes à bord. General Motors annonce une cote de 10,6 litres/100 km en ville et 6,9 sur la route pour les versions automatiques. Ces données n’ont toutefois pas pu être validées lors de nos essais.
La transmission automatique non plus ne nous a pas impressionnés. Elle est quand même bien étagée et elle permet au moteur de ne « tourner » qu’à 2 000 tours/minutes à 100 km/h, ce qui est dans la norme pour un quatre cylindres. Cependant, elle hésitait souvent avant de passer les rapports, autant lors des montées que durant les rétrogradations. De plus, lors des reprises (kick-down), on la sentait très bien rétrograder d’au moins deux rapports, signe que le moteur n’est peut-être pas suffisamment puissant pour un véhicule de près de 1 590 kilos. À noter que l’Orlando peut remorquer jusqu’à 454 kilos (1000 livres).
La LTZ : plus chère mais plus agréable!
Quatre versions de l’Orlando sont proposées : LS, LT1, LT2 et LTZ. Bien entendu, le niveau de luxe augmente au fur et à mesure mais la livrée LTZ, équipée des roues de 18 pouces, possède des réglages particuliers qui améliorent le comportement routier. Notre premier essai s’est passé au volant d’une version LT1, roulant sur des 16 pouces. Les vents assez élevés sont peut-être venus fausser nos impressions mais la direction nous est apparue plutôt vague au centre et les suspensions un peu molles. Notre deuxième essai nous a amenés dans une Orlando LTZ équipée de pneus P235/45R18. La suspension arrière est calibrée de manière plus sportive, de même que la direction électrique. Sans être changé du tout au tout, le comportement routier de l’Orlando LTZ est beaucoup plus intéressant que celui des autres versions.
L’Orlando LS, qui ne devrait compter, selon GM, que pour 10% des ventes, débute à 19 995$. Vient ensuite le 1LT, le modèle qui devrait être le plus populaire, à 22 295$. Le 2LT se détaille 24 895$ et, enfin, le LTZ qui ne devrait attirer que 5% des acheteurs, coûte 29 735$.
Il est toujours difficile de prévoir le succès ou l’insuccès d’un véhicule qui vient tout juste d’être présenté. L’Orlando possède plusieurs atouts (lignes agréables, habitacle confortable et polyvalent) mais j’ai l’impression que son moteur pas très puissant pourrait lui nuire. D’autant plus que Kia présentera bientôt une toute nouvelle Rondo qui sera assurément plus débridée. Heureusement, Chevrolet peut compter sur la Mazda5 dont le timide renouvellement n’est que partiel!
Fiche d'évaluation | |
Modèle à l'essai | Chevrolet Orlando 2012 |
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Version à l'essai | LTZ |
Fourchette de prix | 19 995 $ – 29 735 $ |
Prix du modèle à l'essai | 29 735 $ |
Garantie de base | 3 ans/60 000 km |
Garantie du groupe motopropulseur | 5 ans/160 000 km |
Consommation (ville/route/observée) | 10,6 / 6,9 / n.d. L/100km |
Options | n.d. |
Modèles concurrents | Dodge Journey, Kia Rondo, Mazda Mazda5 |
Points forts |
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Points faibles |
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Fiche d'appréciation | |
Consommation | Difficile à dire pour le moment. Un essai plus élaboré nous éclairera davantage. |
Valeur subjective | Tout dépendra de la valeur de revente et de la fiabilité. À suivre... |
Esthétique | Pour l'auteur de ce texte, c'est le plus beau véhicule du segment. |
Confort | Confort très relevé. Suspensions un peu plus dures sur la LTZ. |
Performances | Décevant. |
Appréciation générale | Polyvalent et confortable. Mais pas assez puissant, surtout lorsqu'il sera chargé. |