Toyota Highlander, un cran plus haut

Publié le 1er novembre 2007 dans Essais par Denis Duquet

Pour décrire la première génération du Highlander, il suffisait de dire que c’était une version multisegment de la Camry. Du moins la Camry de l’avant-dernière génération. Celle-ci était plus petite, moins puissante et moins luxueuse que la version d’aujourd’hui. Mais puisque le Highlander partage toujours sa plate-forme avec la Camry et que celle-ci est dorénavant plus grosse, plus puissante et plus luxueuse, la nouvelle version du multisegment se voit prêter les mêmes épithètes. Dans les deux cas, le fait d’utiliser une plate-forme d’automobile assure un comportement routier plus agréable, une meilleure tenue de route et un plus grand confort.

Les propriétaires se prononcent

Même si le Highlander était l’un des multisegments les plus populaires sur le marché, les responsables du développement de la seconde génération n’ont rien laissé au hasard et ils ont même pris la peine d’interroger les propriétaires actuels afin de connaître leurs critiques et leurs suggestions : ces gens ont souhaité une silhouette plus distincte, une meilleure habitabilité et une seconde rangée de sièges plus confortables. Et malgré le fait que le prix du pétrole soit à la hausse, ils ont suggéré un moteur plus puissant.
Munis de ces données, les ingénieurs se sont mis au travail : il fallait concevoir un produit qui répondrait aux attentes du public. Selon Toyota, la clientèle du Highlander est constituée de personnes actives qui apprécient la polyvalence d’un véhicule de même que ses capacités à pouvoir rouler sur des routes secondaires ou même des voies forestières.

Plus d’espace
Ceux qui ont été consultés voulaient donc plus d’espace dans l’habitacle, et il a été assez facile de répondre à leur demande puisque la nouvelle génération de ce multisegment est basée sur la Camry actuelle, déjà plus grande que sa devancière. Le véhicule est plus long de 96 mm tandis que l’empattement a progressé de 75 mm. Une fois les sièges abaissés, la capacité de la soute à bagages est de 2 701 litres. En comparaison, le Highlander 2007 en proposait 2 282, soit 420 litres de moins, presque l’équivalent du coffre à bagages d’une berline intermédiaire. Les choses se gâtent si la troisième rangée est en place car il ne reste que 292 litres, soit 10,3 pieds cubes. Pour sept personnes à bord, c’est peu. Il faut préciser que sa capacité varie de six à sept parce que la banquette médiane peut accueillir deux personnes dans des sièges capitaines ou un troisième occupant par l’entremise d’un module amovible qui se remise dans un espace prévu à cet effet quand il est inutilisé. Si le système est ingénieux, je doute fort que le passager assis au centre soit bien confortable... Finalement, le hayon arrière est motorisé tandis que la lunette peut dorénavant s’ouvrir indépendamment de l’autre. Et elle se referme automatiquement lorsque le hayon est soulevé.

Plus de puissance

Il faut encore faire une analogie avec la berline Camry et cette fois, au chapitre de la motorisation. En effet, le moteur V6 de cette dernière est un moteur 3,5 litres d’une puissance de 268 chevaux. Le Highlander lui emprunte sa motorisation avec puissance annoncée de 270 chevaux, soit 55 de plus que le moteur 3,3 litres qu’il remplace. Ces chevaux additionnels assurent une meilleure capacité de remorquage qui passe de 3 500 à 5 000 livres. Ce V6 demeure couplé à une boîte manumatique à cinq rapports. Toujours dans le but de combler les demandes des gens, il faut noter l’utilisation de pneus plus gros, à savoir des 17 pouces sur le modèle de base ou des 19 pouces sur d’autres versions, notamment le modèle Sport.

Les capacités en conduite hors route ont également été améliorées. Les angles d’attaque et de départ sont plus importants, tandis que les systèmes d’assistance électronique à la conduite hors route sont plus nombreux et plus sophistiqués. Ceux-ci comprennent un système d’assistance de descente, un mécanisme facilitant les départs dans les côtes et un système de stabilité latérale.

Sans histoire

Avec toutes ces améliorations, ce supplément de puissance et ces capacités en hors route, il serait facile de conclure que ce Toyota est une bête de la route et des sentiers. Mais il ne faut pas oublier qu’il s’agit d’un produit Toyota : la qualité d’assemblage, le silence de roulement, la fiabilité et l’attention au détail passent de loin avant les émotions fortes et l’agrément de conduite ! En fait, la tenue de route est à l’image de la carrosserie qui est élégante mais sans punch. Idem pour le tableau de bord, qui est complet, bien agencé et pratique, mais sans plus. Détail à souligner, tous les modèles ont une caméra de recul et un écran témoin placé au centre du tableau de bord. Pas nécessaire de commander le dispendieux système de navigation et son écran LCD pour l’obtenir. Bref, un véhicule qui ne sera la source d’aucun irritant majeur, mais qui ne sera pas en mesure d’inspirer un attachement émotif comme c’est le cas avec certains autres véhicules.

La même remarque s’applique au comportement routier. La suspension est réglée en fonction du confort, assure une tenue de route sans surprise tandis que le moteur V6 est non seulement doux, mais d’un rendement assez exceptionnel. L’insonorisation nous isole presque complètement du monde extérieur, et la direction à assistance électrique ne fait rien pour arranger les choses. Si elle est à peine correcte à vitesse de croisière, elle est nettement surassistée à basse vitesse. Il n’y a pratiquement aucune sensation de la route à quelque vitesse que ce soit.

Il est vrai le les accélérations sont plus vives et le châssis plus rigide, mais ne vous attendez pas à vous retrouver au volant d’un véhicule bien excitant en fait de pilotage. À part la version Sport dont la suspension plus ferme et les roues de19 pouces ont une influence positive sur l’agrément de conduite, les autres modèles sont efficaces et solides, mais certainement pas excitants.

Savoir choisir

Chez Toyota, on s’empresse de souligner que cette nouvelle version est plus puissante, mieux équipée et vendue à un prix moindre. On compte même sept coussins gonflables. Tout cela pour un prix de base de 39 650 $. Mais la facture grimpe très rapidement si on ajoute des groupes d’options. L’un des véhicules conduits lors du lancement avait un prix de détail suggéré de plus de 55 000 $. Vous serez d’accord avec moi qu’il est alors possible de s’acheter quelque chose de plus luxueux, notamment une Lexus RX350. Il est donc important de bien cibler les options. Et il faut se souvenir que peu importe le modèle choisi, le moteur, la plate-forme et le rouage intégral sont les mêmes. Une fois de plus, la compagnie Toyota a été égale à elle-même avec un véhicule fort bien dessiné, élaboré et assemblé. Le tout pour répondre aux besoins précis de gens à la recherche d’une valeur sûre, cela même au détriment de l’agrément de conduite. Mais pour la majorité, le confort et la tranquillité d’esprit n’ont presque pas de prix.

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