Buick Verano 2012 - Pas pire ! Pas pire !
Cela peut sembler anachronique, mais pour réussir dans la catégorie des voitures de luxe et de semi-luxe, il est nécessaire de commercialiser un modèle compact d’entrée de gamme. Cela permet d’augmenter le nombre de clients, de les initier à la marque et de voir ceux-ci se procurer un modèle plus luxueux par la suite.
C’est d’ailleurs la recette utilisée par Audi, BMW et Mercedes-Benz. Dans le cas des deux premiers constructeurs, les modèles A4 et Série 3 sont les plus vendus tandis que chez Mercedes-Benz, la Classe C talonne de plus en plus les voitures de la Classe E. C’est au tour de Buick d’adopter cette politique. Loin de moi l’idée de vouloir comparer la Verano à ces Allemandes. Je veux juste souligner le fait que Buick adopte une politique similaire.
Il ne s’agit pas de la première incursion de Buick chez les compactes. En 1961, cette division avait lancé la Special tandis qu’Oldsmobile commercialisait la F-85 et Pontiac, la Tempest. Quant à Chevrolet, la Corvair avait pour mission de convaincre la même catégorie d’acheteurs. Puis, au cours des années 80, Buick proposait une nouvelle compacte, la Skylark. Mais il s’agissait d’une version maladroitement déguisée d’une Pontiac Grand Am avec un habitacle bon marché, un moteur poussif et une tenue de route à l’avenant. En plus, la silhouette était quelconque et l’habitacle désastreux. Bien entendu, ce fut un flop. D’ailleurs, cette division a vivoté tant bien que mal en commercialisant des modèles décevants tentant de convaincre les acheteurs avec des suspensions ultrasouples, une direction déconnectée de la route et une insonorisation poussée.
Renouveau chez Buick
Mais c’est chose du passé. Depuis l’arrivée de l’Enclave au milieu des années 90, tous les nouveaux modèles proposés sont parmi ce qui se fait de mieux en fait de design, de qualité d’assemblage et de matériaux. Les nouvelles Buick ne renient pas leur vocation de véhicules privilégiant le confort, mais elles offrent également une tenue de route qui n’a rien à voir avec les barges de la route qui nous étaient proposées il n’y a pas si longtemps.
La Verano — qui signifie « été » en espagnol — est une berline compacte dont les dimensions sont plus ou moins similaires à celle d’une BMW de Série 3 par exemple, mais l’exécution semble beaucoup mieux réussie et ce, à tous les chapitres. Voyons si on a appris de ses erreurs chez GM avec cette nouvelle venue.
Des origines critiquées
Nous sommes depuis fort longtemps à l’époque du partage des plates-formes. Lors du dévoilement de cette nouvelle voiture au Salon de l’auto de Detroit en janvier 2011, plusieurs ont critiqué le fait que sa plate-forme Delta soit partagée avec les Chevrolet Cruze et Orlando. Pourtant, que cette plate-forme soit utilisée sur une compacte à vocation relativement économique n’a rien à voir avec sa qualité. En effet, elle a permis à la Cruze de remporter le prestigieux titre du World Touring Championship ou WTC.
Bref, malgré son partage avec d’autres modèles et son essieu arrière à poutre déformante, cette plate-forme ne prête pas à la critique, la mienne du moins, et assure une très grande rigidité. Rigidité qui résulte en une tenue de route supérieure à la moyenne tout en contribuant à une meilleure insonorisation de l’habitacle.
La motorisation choisie est celle de la Buick Regal. Dans un premier temps, un quatre cylindres atmosphérique de 2,4 litres produisant 180 chevaux et associé à une boîte manumatique à six rapports ronronnera sous le capot. Puis, quelques mois plus tard, une version turbo avec moteur 2,0 litres de 220 chevaux sera au catalogue. En plus de l’automatique, une boîte manuelle, elle aussi à six rapports, sera de la partie.
Silence, confort et tenue de route
L’arrivée récente des modèles LaCrosse et Regal ont démontré que confort, tenue de route et agrément de conduite pouvaient se retrouver dans une Buick. La nouvelle Verano poursuit sur cette lancée. En tout premier lieu, les ingénieurs ont fait beaucoup d’efforts pour isoler l’habitacle de l’extérieur à l’aide de différents matériaux isolants allant d’un liquide insonorisant appliqué sur la plate-forme et la carrosserie. Bien entendu, une carrosserie très rigide a également pour effet d’atténuer les bruits.
On n’a pas non plus négligé le caractère luxueux de cette compacte et l’habitacle est non seulement bien aménagé mais les sièges sont confortables. En plus, lors du lancement, nous avons conduit cette Buick sur plus de 350 km et les sièges se sont révélés confortables en plus d’offrir un support latéral adéquat en virage. Et la route sélectionnée pour cet essai comportait plus que sa part de virages dont plusieurs d’entre eux étaient plutôt serrés.
Pour certains cela va ressembler à une hérésie, mais lors de cet essai routier, je ne pouvais m’empêcher de songer à la nouvelle Volkswagen Passat, qui est toute aussi silencieuse et dont le comportement routier est aussi compétent que celui de la Buick. En effet, malgré une suspension qui n’est pas trop ferme, le comportement de la voiture en virage est très neutre, sans roulis et tangage. En plus, les freins à disques sont puissants et progressifs. Il faut cependant préciser que si les routes empruntées étaient souvent parsemées de nombreux virages serrés, le revêtement était comme un billard. Reste donc à conduire la Verano sur les routes du Québec pour confirmer ou infirmer cette première impression.
De prime abord, la Verano est une berline qui a plusieurs éléments qui jouent en sa faveur. Sa silhouette est élégante et elle se démarque davantage sur la route que la Regal par exemple, jugée trop sobre aux goûts de plusieurs. Un peu comme le VUS Enclave, le Verano fait tourner les têtes. Ajoutez à cela un moteur bien adapté qui permet de boucler le 0-100 km/h en 8,0 secondes et une tenue de route qui surprend par son efficacité et vous obtenez une voiture fort intéressante.
En outre, comme le veut la tendance actuelle, cette division propose sur ce modèle un système audio Bose passablement poussé. En plus, afin d’optimiser votre choix musical, les systèmes de radio par internet Pandora et Stitcher viennent optimiser votre recherche audio.
En fait, le principal obstacle pour Buick au Canada sera de sensibiliser les consommateurs à la Verano. Sur notre marché, la marque est encore en retrait alors qu’elle domine en Chine et connaît une croissance spectaculaire aux États-Unis. Chez nous, on associe toujours cette marque aux fumeurs de pipes et aux porteurs de chapeaux. Pourtant, avec la Verano, le slogan pourrait être « Tasse-toi mon’onc’! »
Fiche d'évaluation | |
Modèle à l'essai | Buick Verano 2012 |
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Version à l'essai | n.d. |
Fourchette de prix | 22 595 $ – 27 960 $ |
Prix du modèle à l'essai | 27 960 $ |
Garantie de base | n.d. |
Garantie du groupe motopropulseur | n.d. |
Consommation (ville/route/observée) | n.d. / n.d. / 9,0 L/100km |
Options | Groupe cuir |
Modèles concurrents | n.d. |
Points forts |
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Points faibles |
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Fiche d'appréciation | |
Consommation | |
Valeur subjective | Cette Buick est fort bien équilibrée et pas vieillotte du tout |
Esthétique | La mieux réussie de la famille Buick |
Confort | Insonorisation et sièges confortables |
Performances | Juste ce qu'il faut. Ce sera encore mieux avec le turbo. |
Appréciation générale | Une belle exécution |