Dodge Coronet 1967, le joyau de la couronne
Il y a de ces noms qui s’entêtent à rester en vie… Coronet en est un bel exemple! Le nom Coronet apparait dans la gamme Dodge en 1949 et dure jusqu’en 1959. Puis, après un hiatus de six ans, la Coronet revient dans le décor en 1965. C’est cette génération qui intéresse particulièrement les baby-boomers… quoique les autres ne soient pas à dédaigner non plus. Chacun y trouve donc son compte!
Lorsqu’elle débarque en 1965, la Coronet devient l’intermédiaire de Dodge (empattement de 117 pouces), se plaçant entre la Polara, plus imposante avec son empattement de 121 pouces et la Dart avec ses maigres 111 pouces. La Coronet vient donc jouer dans les plates-bandes des Ford Fairlane et Chevrolet Chevelle.
Beauté fatale
Le style de la Coronet tranche radicalement avec les créations des années précédentes. Finis les flancs galbés et les courbes généreuses. Désormais, les côtés sont plats et droits, les angles carrés et le style dépouillé, comme le veut la tendance. Pourtant, dès l’année suivante, la Coronet est redessinée et plusieurs amateurs n’hésitent pas à proclamer qu’il s’agit d’une des plus belles voitures jamais sorties des usines de Detroit. Elle est encore plus désirable en 1967 alors qu’elle arbore la calandre de la Charger tout en laissant voir ses phares, ce que ne fait pas sa grande sœur. Selon la version, cette calandre est séparée en quatre par des bandes chromées alors que pour la R/T elle est toute noire.
En 1967, la Coronet Deluxe, contrairement à ce que son nom peut laisser penser, est le modèle de base. Suit la 440 qui offre l’équipement de la Deluxe plus quelques gâteries (tapis, sièges et recouvrements de qualité supérieure, etc.). Cette série propose, en plus de la berline, du coupé et de la familiale (station wagon) déjà présents dans la série Deluxe, un hardtop deux portes et une décapotable. La série 500, de son côté, comprend peut-être moins de modèles (berline, hardtop deux portes et décapotable) mais le niveau de luxe est plus élevé. La sportivité dans la gamme Coronet s’appelle R/T, une nouvelle appellation en 1967. R/T pour « Road and Track », ce qui en dit long sur les performances! Le moteur de base n’est rien de moins que le V8 de 440 pouces cubes de 375 chevaux.
Benoît Turcotte de Saint-Jean-sur-Richelieu possède une superbe Coronet 500 décapotable 1967, acquise il y a environ trois ans. Cette voiture a connu une vie passablement facile. Achetée neuve en Floride, elle venait de passer une vingtaine d’années dans la famille d’André Pépin, un bon ami de Benoît Turcotte, lorsque ce dernier en a fait l’acquisition. Lors de son passage chez les Pépin, la voiture a été rafraîchie, n’ayant pas besoin d’une restauration complète.
Les Mopar, lui y connaît ça!
Benoît Turcotte s’y connaît en Coronet 1967… Il en a trois! Deux décapotables (dont une qui a besoin d’une solide remise en forme!) et un coupé. En passant, il possède une dizaine de voitures anciennes, toutes Mopar. Même s’il est un expert en Coronet, une énigme demeure… Sur sa Coronet 500, on retrouve un logo R/T sur les feux arrière. Ce logo ne semble pas avoir été posé là après coup. D’ailleurs, la Floridienne qui était la première propriétaire a confirmé qu’elle l’avait achetée ainsi, avec le logo R/T. Mystère et boule de gomme. Probablement une erreur lors de la production. Mais comme la voiture ne semble répertoriée nulle part, il est difficile d’expliquer la présence de ce R/T. Parlant de production, notons que, selon Canadian Cars 1946 – 1984 par Perry Zavitz, la Coronet n’a jamais été fabriquée au Canada.
Notre Coronet vedette est dotée d’un V8 de 383 pouces cubes développant 325 chevaux. La transmission est une incontournable automatique TorqueFlite à trois rapports. En 1967, l’économie d’essence d’une voiture venait sans doute au cinquantième rang des priorités des acheteurs. En 2011, la réalité est tout autre et, d’après Benoît Turcotte « Vaut mieux ne pas regarder le prix de l’essence. J’ai acheté ma Coronet pour avoir du fun, pas pour faire un burn-out! »
Dès 1968, dans une incessante quête de nouveauté, la Coronet est re-re-redessinée. Et, encore une fois, de belle façon. Elle perdra toutefois de sa grâce durant les années 70, devenant de plus en plus balourde, de plus en plus familiale. En 1977, la Coronet devient la Monaco. Fin d’une belle histoire.