Kia Rio5 vs Hyundai Accent 2012, querelle de jumelles
Hyundai Accent et Kia Rio 5, deux hatchbacks jumeaux? Sur papier, peut-être. Mais pas sur photo (voyez notre galerie d’images). Et lorsque vient le temps de signer le contrat d’achat, eh bien, on découvre qu’il y en a un qui en donne plus que l’autre.
N’ayons pas peur des mots : jamais les petites voitures n’auront autant offert à si petit budget, que ce soit en termes de qualité, de style et d’équipements. À elles seules, les nouvelles Accent et Rio5 plantent la concurrence, ne serait-ce que parce qu’elles proposent des gâteries qu’on ne retrouve pas (ou rarement) dans la catégorie : sièges et volants chauffants, toits ouvrants, motorisation à injection directe (pour une frugale consommation combinée sous les 6 L/100 km), boîtes six rapports, tant manuelle qu’automatique.
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Si leur grand défaut réside dans une insonorisation moyenne, reste qu’avec leurs dimensions dignes des voitures compactes, les deux coréennes peuvent se targuer d’un bon dégagement aux têtes avant et d’un respectable dégagement aux jambes à l’arrière (la Rio5 est cependant 8 cm moins longue que l’Accent, au grand déplaisir des genoux). L’assemblage intérieur est réussi, les commandes sont faciles à apprivoiser, le confort est très satisfaisant, les performances aussi.
L’affaire pourrait s’arrêter là et le consommateur serait content. Mais ça va plus loin. Voyons comment et laquelle des deux l’emporte, en six points:
1) Style : tout est question de goût
L’Accent de nouvelle génération s’est amenée sur le marché l’été dernier en variante quatre et cinq portes. La sous-compacte Rio, elle, a plutôt choisi de se montrer (cet automne) en version cinq portes et d’attendre la fin de l’année pour se présenter en berline.
Évidemment, le style est question de goût. L’auteur de ces lignes se commet cependant pour le design de l’Accent, plus élégant que les formes de jelly bean de la Rio5. Certes, à utiliser tant sur son Accent que sur sa Sonata et son Elantra ces traits fluides inspirés de Mercedes, Hyundai dilue son succès. Reste que ce classicisme vieillit bien et qu’il marque le pas sur le design plus grossier, moins défini de la Kia.
L’habitacle de l’Accent est plus recherché avec son éclairage bleuté, ses appliques noir laqué, son revêtement en tissu « cotes de maille » et son instrumentation moderne. L’intérieur de la Rio5, lui, est sans couleur et sans inspiration, en plus d’être affublé ici et là de plastiques de moyenne facture. On aime bien le petit creux de compartiment qui monte à la planche de bord de la Rio5, par contre, les rangements dans les portières sont plus minces comparativement à l’Accent.
1-0 pour le style de l’Accent, donc.
2) Prix le plus bas… c’est la Versa qui l’a
Oubliez ça, des sous-compactes à moins de 10 000 $! De un, les Coréens n’ont plus envie de « donner leur stock » et de l’autre, la version trois portes de l’Accent n’est plus.
C’est dire que si vous cherchez LA voiture la moins chère du marché canadien actuellement, c’est… vers la nouvelle Nissan Versa berline qu’il vous faut vous tourner : 11 798 $.
Le prix d’étiquette le plus bas, chez nos deux rivales coréennes, c’est l’Accent qui le propose : 13 599 $ (boîte manuelle). C’est 500 $ de moins que pour la Rio5 de base, voire 600 $ de moins si l’on opte pour la boîte automatique. Mais à ce prix-là, l’Accent ne comprend pas le groupe électrique, ni les rétroviseurs chauffants, non plus que les commandes audio au volant – ce qu’inclut la Rio5 de base, en plus de s’amener avec des roues de 15 pouces (contre des 14 pouces pour l’Accent).
À notre avis, c’est la Rio5 qui l’emporte, côté offre.
3) Le sweet spot
Parlons encore budget : la plupart des nouvelles Accent et Rio5 seront vendues dans leur conjugaison de mi-gamme : GL pour la première (à 15 399 $), LX+ pour la seconde (à 15 595 $). C'est-à-dire à peine 200 $ de plus pour la Kia – 300 $ si l’on opte pour la transmission automatique.
À ce stade de l’échelle des versions, les deux coréennes sont dangereusement proches d’ajouter les mêmes équipements, à commencer par la climatisation et le régulateur de vitesse. Les 200 $ supplémentaires pour la Kia sont justifiés par les sièges avant chauffants et les phares antibrouillard, que la Hyundai ne propose pas dans cette variante.
C’est donc ex aequo pour nos deux coréennes.
4) Deux personnalités
Conduites l’une après l’autre, les sous-compactes dont il est question ici font preuve de deux personnalités différentes. Malgré le partage d’une même plateforme, de la suspension à poutre de torsion (arrière), de la direction électrique et de je ne sais combien d’autres organes (notamment le quatre cylindres de 1,6 litre pour 138 chevaux), l’Accent se montre moins solide que la Rio5.
D’une part, sa suspension flotte davantage sur les aspérités du bitume et sa direction, livrée par un mince volant peu agréable dans la paume, n’a aucune âme. C’est confortable, mais ça manque de substance.
Au contraire, un plus gros volant et un levier de vitesses plus ventru, une direction plus précise et une suspension plus ferme accordent à la Kia un comportement solidement campé, mieux balancé. Par ailleurs, l’étagement de la boîte manuelle n’est pas handicapé d’un trop long 2e rapport, comme pour l’Accent.
Un point « conduite » pour la Rio5, donc.
5) La domination s’installe
Jusqu’à maintenant, c’est la Rio5 qui l’emporte par une infime marge. Mais avec ce qui suit, la Kia vient sans conteste assurer sa domination.
C’est qu’elle propose une variante EX Luxe à 20 795 $ qui n’a pas d’équivalent chez l’Accent. Ça inclut (attachez votre tuque) : les roues de 17 pouces, la suspension sport et les pédales en aluminium, le démarrage sans clé, le volant chauffant (!), la boîte à gants climatisée (!!), le revêtement similicuir, les essuie-glaces qui réagissent à la pluie, la climatisation automatique et la caméra de recul.
Et n’oublions pas l’UVO, développé avec Microsoft – « un Sync qui marche », se plaisent à ironiser les gens de Kia). Hyundai USA aura un jour son BlueLink, mais rien n’est encore confirmé pour le Canada.
Un autre point pour la Rio5!
6) Le coup de grâce : le stop and go
Vu ainsi, et si l’on fait abstraction du style dedans comme dehors, la Rio5 en offre assez pour supplanter l’Accent. Mais il y a plus : la voiture peut être livrée en variante Eco (17 695 $), ce qui fait monter à bord l’un des systèmes les plus fantastiques de l’heure – mais qui, malheureusement, ne s’est pas encore suffisamment démocratisé, le stop and go.
Ce dispositif fait s’arrêter le moteur à l’immobilisation de la voiture, par exemple aux feux de circulation. C’est super génial, puisque ça réduit la consommation en carburant de façon significative. Malheureusement, à part les hybrides, peu de voitures nord-américaines sont équipées du stop and go et c’est dommage. Que voulez-vous, ça grossit la facture d’une couple de centaines de dollars et, pour le moment, si les bienfaits se font sentir sur le portefeuille des automobilistes, ils n’apparaissent pas encore sur les étiquettes de consommation. Kia n’a pas craint de l’ajouter, question de tester la réponse des consommateurs.
Un point « coup de grâce » pour la Rio5.
Conclusion
À lui seul, ce dernier point mériterait de faire gagner la Rio5. Sauf qu'avant même ce « coup de grâce », la Kia l'emportait déjà sur presque toute la ligne versus l'Accent. Sauf pour le style.