Aston Martin DB9, le Rocket des bagnoles

Publié le 4 mars 2005 dans 2005 par Denis Duquet

Dans le sport, le numéro « 9 » est automatiquement associé à une grande vedette. Par exemple, Maurice Richard et Gordie Howe ont porté ce numéro tout comme Roger Maris et bien d'autres par le passé. Ils ont ainsi contribué à la légende attachée à ce chiffre. La nouvelle DB9 est elle aussi une grande vedette et elle mérite bien d'arborer ce chiffre sur sa carrosserie. Elle vient remplacer la DB7, le modèle qui a été le plus populaire dans l'histoire de la compagnie avec plus de 7 000 unités vendues, le tiers de toutes les ventes depuis la fondation de la compagnie.

Non seulement cette nouvelle venue étrenne un tout nouveau châssis, mais elle est également produite dans une usine venant tout juste d'ouvrir ses portes. Celle-ci est conçue pour faciliter la production de cette bête racée qui est fabriquée selon un processus assez spécial. En premier lieu, la carrosserie comprend des pièces en aluminium et des éléments en composites. Ceux-ci sont placés sur un châssis ou une structure portante constituée de plaques et de profilés en aluminium collés ensemble, selon des méthodes empruntées à l'aérospatiale, assurant ainsi légèreté et rigidité. Il faut également souligner que cette structure, appelée « VH » pour « Véhicule Horizontal », est modulable et peut être modifiée en longueur et en largeur. Elle servira d'élément de départ à la V8 qui sera commercialisée au cours de 2005, et à la prochaine Vanquish prévue pour 2007.

Bien entendu, cette plate-forme a été conçue pour accueillir un puissant moteur V12 6 litres produisant la bagatelle de 450 chevaux. Ce moteur propulse les roues arrière par l'intermédiaire d'une boîte de vitesses automatique à six rapports. De type manumatique, elle peut être actionnée par des pastilles montées sur le volant. Et pour ne pas offusquer les traditionalistes, Aston Martin a également développé une boîte manuelle à six rapports qui est arrivée plusieurs mois après l'automatique.

Le moteur est sensiblement le même que celui de la Vanquish, sa grande soeur prestigieuse. Si ce genre de détail vous intéresse, ce V12 est constitué de deux moteurs Ford V6 placés bout à bout. Les ingénieurs ont raffiné cette mécanique avec l'ajout d'arbres à cames doubles, de quatre soupapes par cylindre et l'utilisation de plusieurs pièces sophistiquées. Ils réussissent à obtenir 450 chevaux pour la DB9 et 460 pour la Vanquish. Après tout, il faut respecter la hiérarchie. Mais puisque la « 9 » est un peu plus légère, les performances sont similaires et le 0-100 km/h est l'affaire de 5,2 secondes.

Le chic "my dear" !

Les designs italiens et allemands font généralement l'unanimité. Mais la Grande-Bretagne n'est pas aussi bien cotée en fait de stylisme. Pourtant, ce pays nous a donné d'incroyables voitures dont l'élégance de la silhouette est devenue légendaire. La Jaguar XK-E et l'Aston Martin DB-4 sont des exemples probants. Ce n'est pas le fruit du hasard si les Aston Martin ont été les covedettes des films de James Bond. Excusez l'expression, mais elles ont de la gueule ! Et la nouvelle DB9 est à peine sur le marché qu'elle est pratiquement passée à la légende. Certains lui reprochent de trop ressembler à la Vanquish, mais il s'agit plutôt d'un compliment que d'un reproche. La calandre traditionnelle aux autres DB est bien agencée entre deux phares ovales montés dans les ailes tandis que la partie arrière, évasée, donne de la prestance à cette voiture. Soulignons au passage la présence de diodes électroluminescentes dans les feux arrière.

Bon sang ne saurait mentir et l'habitacle de cette belle britannique est typiquement "british" avec ses sièges en cuir fin et ses quelques caprices ergonomiques qui sont quand même pardonnables. Notamment ces commandes de réglages des sièges montées le long de chaque paroi de la console centrale. Détail à souligner, l'aiguille du compte-tours tourne dans le sens inverse des aiguilles d'une montre, comme sur les bolides de course des années cinquante et soixante. Il est curieux de constater que la finition n'est pas impeccable sur une voiture de ce prix, mais Ferrari fait encore pire en la matière, alors ! Et vous pourrez toujours vous plaindre à celui qui a effectué l'inspection finale puisque son nom est gravé sur une petite plaque !

Le tableau de bord n'est pas tellement élégant avec sa console centrale plantée en relief en plein centre de la planche de bord. Par contre, la DB9 fait bande à part en utilisant du bois de bambou pour réaliser l'immense applique placée sur cette même console. Et si vous aimez les volants avec boudin en bois, vous devrez vous contenter d'un modèle très classique dont le design ne fait pas tellement sportif.

Comme le veut la tendance actuelle, le moteur est lancé au toucher d'un bouton, non sans avoir tourné la clé dans le contact. La voiture ne se fait pas prier pour déployer toute sa puissance et il faut être initialement sur ses gardes pour ne pas accélérer trop rapidement. D'autant plus que la pédale de frein ne semble pas obtenir la même puissance de freinage que d'autres modèles de cette catégorie. Malgré tout, et en dépit d'un encombrement tout de même supérieur à plusieurs sportives de son genre, elle obéit au doigt et à l'oeil bien que la direction devienne un tantinet trop ferme à haute vitesse aux goûts de certains. La suspension est raisonnablement confortable pour la catégorie. Par contre, elle paraît très sèche sur nos routes. Quoi qu'il en soit, avec des modèles semblables et une fiabilité à la hausse, les Aston Martin ne sont plus laissées pour compte. Et l'arrivée de la DB9 Vantage cabriolet en cours d'année va hausser la donne.

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