Michelin X-Ice Xi3, un nouveau virtuose pour l’hiver, garanti en plus

Le numéro un mondial du pneu ne lésine pas sur les moyens lorsque vient le temps de présenter une version nouvelle de son pneu d’hiver vedette, le X-Ice. Michelin a effectivement invité environ 350 personnes à découvrir le X-Ice Xi3 au cœur de l’hiver et des Laurentides, fin janvier. Parmi eux, un groupe de journalistes du Québec et du reste du continent mais surtout les spécialistes qui vendront ce nouveau pneu dès l’automne 2012.

Au programme, une série d’exercices de conduite intéressants et plutôt convaincants qui n’auraient jamais eu la même valeur sans la séance technique qui constituait l’une des six étapes ou « modules » de la journée. Une présentation claire et complète livrée par Stéphane Beaudoin, images et tableaux l’appui, avec l’aide experte de Normand Latrémouille, chef des produits hivernaux pour l’Amérique du Nord chez Michelin.

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Cet homme semble à peu près tout connaître des pneus d’hiver. Les siens et ceux de la concurrence. Ses réponses viennent facilement et instantanément. La chose n’a rien de banal puisque le développement de chaussures d’hiver pour votre voiture est une entreprise remarquablement complexe. Et coûteuse. Si on veut y exceller, à tout le moins. Et c’est l’ambition manifeste de Michelin.

La filière japonaise

Le géant français ne partait pas de rien non plus. Le pneu X-Ice Xi2, en vente depuis quelques années, avait succédé au premier X-Ice qui fut créé en 2004 pour les conducteurs japonais et même fabriqué là-bas. Eh oui, il y fait vraiment froid l’hiver. Sur l’île de Hokkaïdo en tout cas. Rappelez-vous les Jeux olympiques de Sapporo en 1972.

La mission de ce premier X-Ice était avant tout d’offrir du mordant sur la glace, sans crampons. La vocation du X-Ice Xi2 qui lui a succédé était plus large et sa polyvalence meilleure mais le nom X-Ice est resté. Pour la notoriété déjà acquise mais aussi parce que le mot 'ice' inspire confiance, même chez nous, selon Normand Latrémouille. Parce que la glace demeure l’ennemie la plus sournoise et la plus redoutée.

Le X-Ice Xi2 se classe encore parmi les meilleurs dans les comparatifs de pneus d’hiver mais puisque la concurrence est féroce, Michelin a vraiment sorti le grand jeu pour la troisième génération de son champion. On ne parle pas ici de subtiles retouches mais plutôt d’une refonte complète et du recours à une série de technologies complémentaires étonnamment pointues.

Arsenal technique complet

D’abord, l’utilisation d’une gomme plus performante à base de silice. Ensuite une bande de roulement qui répartit mieux les forces à l’accélération, au freinage et en virage, ce qui profite autant à la longévité du X-Ice Xi3 qu’à son efficacité. Pour y arriver, on a multiplié les modifications et les astuces, une fois de plus.

Elles vont d’une multitude de lamelles de toutes les formes à des blocs ou pains de gomme plus nombreux qui fournissent 15 % plus d’arêtes pour mordre dans la glace et la neige. Ces blocs savamment dessinés s’appuient même sur leurs voisins en virage grâce à de minuscules renforts pour améliorer la stabilité et le contrôle sur chaussée sèche ou mouillée. On a également découpé leurs arêtes en zigzag pour ajouter davantage de mordant.

Le fond des lamelles verticales est maintenant arrondi pour encore améliorer la rigidité des pains de gomme tout en réduisant leur cisaillement, ce qui permet des cotes de vitesse supérieures. Il y aussi les micropompes, de minuscules cavités cylindriques qui aspirent l’eau de surface comme des pailles. De minces blocs décalés sculptés en relief au fond de la rainure centrale doivent favoriser la motricité quelle que soit l’usure. Les grandes rainures latérales sont d’ailleurs disposées en V, comme sur les « pneus-pluie » en F1, pour mieux évacuer l’eau et la redoutable gadoue.

Tous ces changements auraient permis d’améliorer le freinage et l’accélération de 7 % et 17 % sur la glace et de 3 % et 6 % sur la neige pour le Xi3 par rapport au Xi2 selon les mesures de Michelin. Mais la performance n’était certainement pas le seul objectif poursuivi en créant ce nouveau pneu.

On ne l’aura pas à l’usure, c’est garanti

Il est particulièrement impressionnant d’examiner de près et de toucher un Xi3 intact et un autre dont on a ramené la bande de roulement de sa profondeur initiale de 10,5/32 de pouce à environ 4/32 (ou 3 mm) pour simuler une usure frisant les 46 000 km. Les différences avec des rivaux auxquels on a fait subir le même test sont assez surprenantes. Le Michelin conserve par exemple toutes ses lamelles alors qu’elles disparaissent presque entièrement sur un autre pneu réputé.

Sans compter que le caoutchouc du Michelin détouré est encore impeccablement souple et rugueux tandis que la gomme d’un autre a l’apparence d’un plastique noir et lisse ce qui n’a rien de très rassurant. On réalise alors aussi que les petits blocs qu’on a moulés au fond de la rainure centrale ont de bonnes chances de préserver la motricité du Michelin usé.

Michelin croit tellement à la longévité de son Xi3 qu’il garantit que vous pourrez parcourir 60 000 kilomètres avant que son usure atteigne la limite légale de 2/32 de pouce. Le géant français est d’ailleurs seul à offrir une telle garantie pour un pneu d’hiver. S’y ajoute même la Promesse Michelin selon laquelle on vous remboursera vos quatre pneus si vous n’en êtes pas satisfaits durant les 30 premiers jours. Ils sont également couverts par un programme d’assistance routière de trois ans en cas de crevaison.

Le nouveau X-Ice Xi3 porte même l’inscription Green X qui confirme qu’il se classe parmi le premier quart (25 %) des meilleurs pour sa faible résistance au roulement, tous types de pneus confondus. Il permet donc de réduire la consommation en carburant, donc les émissions de gaz carbonique (C02). Cette cote témoignerait aussi de ses qualités de durabilité, de performance et de sécurité.

Distribution et démonstration

La distribution de ce nouveau pneu d’hiver Michelin X-Ice Xi3 s’amorcera dès juillet 2012 en vue du prochain hiver. Il sera d’abord disponible en 33 tailles différentes pour des jantes de 14 à 18 pouces de diamètre. Cette offre devrait combler plus de 90 % des besoins pour l’Amérique du Nord, selon le fabricant.

Nous reviendrons bientôt sur nos impressions et conclusions après avoir mis le Xi3 à l’épreuve contre quelques-uns de ses rivaux sur les parcours enneigés et glacés du complexe Mécaglisse de Notre-Dame-de-la-Merci. En prime, l’évaluation de quelques autres pneus d’hiver Michelin et les bienfaits indiscutables de quelques heures de conduite à la limite de l’adhérence, en toute sécurité, au paradis du pilotage hivernal.

À suivre. . .