Bentley Continental GT, victoire sur le temps

Publié le 4 mars 2005 dans 2005 par Gabriel Gélinas

La marque Bentley fait partie de ces noms mythiques du monde de l'automobile. Et comme c'est souvent le cas avec les constructeurs de cette catégorie, son rayonnement est démesuré par rapport à la faible quantité de voitures produites durant sa longue histoire. La marque de Crewe en Angleterre, fondée par Walter Owen Bentley en 1919, s'est surtout illustrée en course automobile, particulièrement à la célèbre épreuve des 24 Heures du Mans qu'elle a remporté à cinq reprises entre 1924 et 1930.

Ces victoires au Mans sont d'ailleurs à l'origine de l'appellation de certains modèles de la marque, Mulsanne et Arnage étant les noms de virages du circuit. Bentley a également fait un retour aux 24 Heures en 2003, remportant la victoire après une absence de 73 ans. Mais cette voiture n'avait de Bentley que le nom puisqu'elle a été élaborée sur la base des Audi victorieuses au Mans lors des années précédentes. Même son aérodynamisme à été développé dans les installations de Audi Motorsport. Cette filiation entre Audi et Bentley s'explique évidemment par le fait que le constructeur britannique fait partie du portefeuille de marques du groupe Volkswagen depuis 1998. De plus, un sérieux coup de marketing s'imposait afin de redorer le blason de Bentley en vue de vendre les nouveaux modèles de la marque comme la récente Continental GT, dont le lancement en 2003 suivait de quelques mois la victoire aux 24 Heures...

Bentley offre donc maintenant un super coupé sport à quatre places de 552 chevaux à traction intégrale. Ses principaux éléments proviennent directement de l'entrepôt de pièces développées pour d'autres modèles Audi et Volkswagen. Ainsi, la plate-forme de la Continental GT est dérivée de celle de la Audi A8 et de la Volkswagen Phaeton, tout comme le moteur W12 de 6,0 litres, auquel on a cependant greffé deux turbocompresseurs. Essentiellement, ce moteur à configuration W12 est réalisé par le jumelage de deux moteurs VR6 qui partagent le même vilebrequin, et cette architecture unique en fait un moteur très compact, moins long qu'un V12 et même qu'un V8 traditionnel. Cette version du moteur W12 est d'ailleurs assemblée à l'usine de Crewe en Angleterre et développe un couple phénoménal de 479 lb-pi dès les 1 600 tr/mn ce qui est un exploit remarquable sur le plan technique. Quant au rouage intégral, il provient bien évidemment de chez Audi, qui a, par ailleurs, développé une nouvelle boîte automatique à six rapports. Cette dernière se veut plus compacte en raison du convertisseur de couple niché derrière le différentiel plutôt que devant.

Les dimensions de la Continental GT sont aussi plus compactes que celles de la Phaeton. La GT est plus courte de 25 centimètres et plus basse de 6 centimètres, sa structure monocoque est extrêmement rigide, selon les dires des ingénieurs. Côté style, la calandre grillagée impressionne par sa taille. En l'observant de côté vous remarquerez également que la Continental GT est dépourvue d'un pilier central, ce qui facilite l'accès aux places arrière où l'espace est plus que convenable pour deux adultes Ceci en fait donc une authentique 4 places plutôt que simplement un coupé à configuration 2+2. Bien entendu, l'habitacle est paré des cuirs les plus fins et des boiseries les plus chics. Des touches d'alu ajoutent une note sportive très appréciée. Quant à la qualité des plastiques, on ne sait pas... Il y en a tellement peu!

Si la Continental GT a été conçue et développée en mettant à contribution les ressources du groupe Volkswagen, la Arnage demeure typique des voitures Bentley de l'ère précédente. À l'époque, la marque était la propriété de Rolls-Royce et ses voitures étaient essentiellement des versions plus sportives des Rolls. Le lancement de la Arnage en 1998 coïncidait également avec l'acquisition de Bentley par Volkswagen qui n'a donc pu contribuer à sa mise au point. Mais qui, depuis, en a modifié certains éléments comme la direction afin de la rendre plus précise. Il faut compter 12 semaines de travail pour produire une de ces voitures puisque l'usine ne fait appel qu'à deux robots, l'un pour appliquer les couches de laques aux boiseries de l'habitacle et l'autre pour sculpter les formes du capot avant. Toutes les autres opérations se font à la main par des ouvriers et artisans spécialisés. Le moteur est un V8 biturbo de 6,7 litres qui développe 450 chevaux et 646 lb-pi de couple ce qui permet à cette voiture de 5 700 livres de s'arracher littéralement et d'abattre le 0-100 kilomètres/heure en 5,9 secondes. Des retouches esthétiques ont également été apportées pour l'année-modèle 2005 à ce mastodonte britannique, la partie avant étant maintenant dotée de quatre phares et d'un nouveau pare-chocs. Le tableau de bord aussi a été revu.

Dans un cas comme dans l'autre, les voitures Bentley proposent une expérience de conduite hors du commun dont le prix ne se mesure pas seulement à l'achat, mais également à la pompe en vertu d'une phénoménale consommation de carburant. Avis aux intéressés.

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