Buick Park Avenue, le téléphone à poche...

Publié le 8 mars 2005 dans 2005 par Alain Morin

Vous souvenez-vous des premiers téléphones cellulaires apparus au milieu des années 80 ? Aussi gros qu'un rouleau à pâte (et aussi lourds !), ils représentaient l'avenir dans le monde de la communication. Aujourd'hui, grâce à la technologie, ils sont devenus minuscules. La Buick Park Avenue a connu, au cours des dernières années, à peu près autant d'améliorations... sauf que son format, bien qu'ayant été réduit un peu, conserve des séquelles du passé !

Le profil des acheteurs de Park Avenue évolue sans doute au même rythme que ses lignes, c'est à dire très lentement. Et ce n'est pas nécessairement une mauvaise chose puisqu'on n'achète pas ce type de véhicule pour faire de l'épate ! On conduit une Park Avenue (PA pour les intimes) pour être impressionné par le confort, le faible niveau sonore et l'habitabilité. Et les lignes, anonymes, montrent tout de même une classe et une élégance rares pour une voiture américaine.

La Park Avenue se présente, encore cette année, en deux niveaux : Standard et Ultra. Un modèle Special Edition sera disponible plus tard cette année. La version de base comprend tout l'arsenal propre à cette catégorie de véhicules : roues de 16", climatisation à deux zones, freins à disque ABS aux quatre roues, et pour confirmer le statut « âgedorien » de la Park Avenue, une radio AM/FM avec lecteur de cassettes seulement ! Cette livrée basique est mue par un moteur V6 de 3,8 litres qui date du temps de Nabuchodonosor mais qui performe encore de façon étonnante. Il développe 205 chevaux et un couple de 230 livres-pied, ce qui est suffisant pour déplacer cette masse de plus de 1 700 kilos. Certes, les accélérations n'ont rien de la fronde mais les reprises, grâce au couple maximum disponible à 4 000 tours/minute, apportent un peu de joie de vivre. Et après ça, il s'en trouvera pour dire que le couple, ce n'est pas important ! Ce moteur se montre raisonnable dans sa consommation d'hydrocarbures, un gros plus lorsque chaque litre d'essence (super dans le cas présent) nous dévalise de plus de 1 $...

La vieille à la mode

L'ultime Buick, la Park Avenue Ultra (communément appelée la PAU !) arrive avec de plus beaux atouts encore : suspension Gran Touring qui inclut les pneus de 17'', la direction à assistance variable magnétique Magnasteer (plus ferme mais tout aussi peu communicative), le système de contrôle de stabilité Stabilitrak et, entre autres, une radio avec lecteur CD (pour les petits-enfants, sans doute...). Tous ces éléments sont optionnels sur la version de base mais les roues de 17'' ne sont l'apanage que de l'Ultra.

La Park Avenue Ultra reçoit le même V6 de 3,8 litres mais sa complicité avec un compresseur élève la puissance à 240 chevaux et le couple à 280 livres-pied. Notons, par contre, que ce moteur n'accepte que de l'essence super. D'un autre côté, il consomme de façon relativement sobre. Ce groupe propulseur donne à la PAU des performances étonnantes et révèle un agrément de conduite autrement d'un ennui quasiment mortel. La même transmission automatique à quatre rapports officie dans les deux modèles, et c'est tant mieux puisque son fonctionnement se montre rien de moins que parfait.

Quant aux freins, mentionnons seulement qu'il y en a quatre et qu'ils font leur boulot du mieux qu'ils le peuvent. Accrochée à un châssis extrêmement rigide, la suspension Gran Touring avec ses pneus plus gros et sa barre antiroulis ajoute un zeste de prestance sportive mais est toujours calibrée pour assurer un confort de haut niveau. Tous ces éléments se conjuguent pour donner à la Park Avenue une tenue de route agréablement surprenante et, si jamais la personne au volant s'excitait le moindrement le poil des jambes, les différents systèmes de contrôle de traction et de stabilité latérale (Stabilitrack) auront tôt fait de ramener la voiture sur le droit chemin. Par contre, je serais moins surpris d'apprendre que le scandale des commandites n'était qu'un épisode de Surprise Surprise que de savoir que le propriétaire d'une Park Avenue fait des « sparages » avec sa voiture...

Chut ! on roule...

Qui dit Park Avenue dit confort et silence de roulement. La banquette avant fait plaisir à toutes les fesses et tous les dos tant que la voiture file en ligne droite, mais la moindre courbe fait prendre conscience du concept de force centrifuge. Les sièges baquets se montrent donc plus appropriés et la console qui les sépare bénéficie de rangements forts bienvenus. Les passagers assis à l'arrière n'ont vraiment pas à se soucier de leur sort, sauf, peut-être, l'infortunée personne qui aurait hérité de la place centrale, plutôt inconfortable. Le dossier de ce siège arrière ne s'abaisse malheureusement pas pour augmenter l'espace de chargement du coffre qui, de toute façon, peut engouffrer une quantité impressionnante d'objets.

Le conducteur fait face à un tableau de bord dont le design date, c'est le moins qu'on puisse dire. De plus, la qualité de certains plastiques, l'assemblage plus ou moins bien ficelé et l'ergonomie approximative de certaines commandes déçoivent pour une voiture de ce statut.

Quoiqu'il en soit, la Park Avenue, Ultra ou pas, demeure une voiture très sécuritaire, particulièrement fiable (une rose dans le jardin mal entretenu de General Motors !), et dont le rapport qualité/prix intéresse, avec raison, plus d'un consommateur. Et si le style de conduite très typé de cette voiture correspond à vos exigences, signez en toute quiétude... avant sa mort, prévue cette année !

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